As-tu déjà pensé à ta résolution pour 2018 ? As-tu réfléchi à ton plan d’action pour réussir à la tenir ? A l’approche de la nouvelle année, je me suis demandé quelles étaient les raisons pour lesquelles on ne respectait pas ses résolutions. J’en ai trouvé cinq principales et j’en ai déduit cinq règles d’or pour contourner ces freins et mener ses résolutions jusqu’au bout.
Je trouve dommage de ne pas respecter ses résolutions (surtout si sa résolution de l’année concerne son épanouissement professionnel ;)). L’intention de départ est là. Elle est belle et louable, mais c’est souvent ce qui suit qui flanche. Alors je me suis posée un peu sur le sujet pour réfléchir à ce qui nous empêche de mener à bien ces beaux projets.
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Repartons de la définition-même de la résolution :
“Résolution : acte par lequel, après réflexion, on décide volontairement d’accomplir quelque chose.” (Larousse)
Avec cette définition, on comprend cinq choses :
- C’est un acte
- Qui est volontaire
- Qui arrive après réflexion
- Qui amène à l’accomplissement de quelque chose, donc un état final
- Et, par définition, s’il y a un acte qui mène à un état final, c’est qu’il y avait un état initial
On peut donc schématiser le processus de résolution comme suit :
Règle n°1 : se reconnecter à sa motivation intrinsèque
Si l’on décide de prendre une résolution, c’est qu’à un moment, on s’est dit qu’on en avait marre de notre situation actuelle (Etat initial) et qu’on voulait changer. On commence alors à imaginer et rêver à sa nouvelle situation une fois qu’on aura effectivement changé (Etat final).
Le problème n°1 qu’on rencontre souvent en cours de route, c’est qu’on se heurte à la difficulté de réalisation de la résolution (Acte).
Et quand on s’y heurte, on a une réaction naturelle qui est de préférer aller vers ce qu’on connaît, ce dont on a l’habitude, ce qui nous rassure, plutôt que d’aller affronter ce qui est difficile, et a priori encore inconnu. C’est le “cerveau reptilien” qui entre en jeu ici, celui qui guide les réactions instinctives de survie. Le cerveau reptilien n’aime pas l’inconnu. Il crée donc des réactions pour fuir une situation où on va vers l’inconnu (comme agir pour changer de notre état initial à notre état final, qu’on n’a pas encore vécu). Et donc on reste dans notre état initial ou on y revient.
Pour éviter ça, la règle n°1 consiste à se reconnecter à sa motivation intrinsèque. Qu’est-ce que ça signifie ? Ca veut dire qu’au lieu de laisser le cerveau reptilien réagir face à la situation présente, il faut prendre du recul pour se souvenir :
- de l’état initial dans lequel on ne veut PAS rester
- de la raison pour laquelle on ne veut pas y rester
- de l’objectif qu’on veut atteindre
Ces trois éléments constituent notre motivation intrinsèque à vouloir agir.
Par exemple, en avril, quand j’ai quitté mon boulot et me suis retrouvée au chômage, j’ai décidé que je me déplacerais uniquement à vélo -et plus en métro- pour économiser 67€ par mois.
A de nombreuses reprises, j’ai voulu craquer et prendre le métro. Pourquoi ? Parce que faire du vélo me demandait un effort physique (pédaler), mental (regarder le trajet sur mon application mobile), m’apparaissait désagréable (les jours de pluie, de vent, avec des voitures qui le klaxonnent et des piétons imprévisibles )…Dans ces moments-là, avant de me diriger vers le métro, je repensais à ma motivation intrinsèque : économiser 67€ par mois, soit 5% de mon budget mensuel. 90% du temps, prendre ce recul m’a évité de craquer et j’ai enfourché le vélo.
Pour résumer, la règle n°1 consiste, quand la flemme te prend, à prendre un moment pour prendre du recul et repenser à l’état initial dans lequel tu étais et que tu as voulu quitter (1), la raison pour laquelle tu as eu envie de changer (2), ainsi qu’à l’objectif que tu as envie d’atteindre (3). Cette simple prise de recul pourrait, comme pour moi, te sauver du craquage dans 90% des cas.
Règle n°2 : se forcer les 5 premières minutes
La règle n°1 peut permettre d’éviter de craquer 90% du temps. Mais quid des 10% restants ? Le plus dur souvent est de faire le premier pas. On a tendance à se faire toute une montagne sur la difficulté que représente ce qu’on doit faire, mais finalement, une fois qu’on y est, on trouve pas ça si atroce.
C’est exactement ce qui m’est arrivé avec le vélo. Je me suis rendue compte, en me forçant à me déplacer à vélo, que j’aimais bien en faire. Alors que ça me paraissait être un effort physique désagréable, ça a en fait réveillé la sensation de bien-être que je peux sentir quand je fais du sport. J’ai commencé à apprécier faire du vélo car je me sentais plus en forme, mieux dans mon corps. Et plus j’en faisais, plus j’aimais en faire.
Mais le plus dur, c’est de s’y mettre au début. Donc l’idée de la règle n°2 est de te forcer les 5 premières minutes à faire ce que tu avais prévu. Juste 5 minutes. Si au bout de 5 minutes tu en as marre, alors arrête. Mais il y a de grandes chances qu’une fois que tu auras commencé, tu n’auras finalement pas envie de t’arrêter.
Règle n°3 : commencer par une action insignifiante et augmenter l’effort au fur et à mesure
Quand on prend une résolution, on a tendance à vouloir passer très vite de notre situation actuelle (A) à notre objectif final (Z).
On s’impose des ambitions élevées, des défis, de fait, difficiles à réaliser. Mais, faire ça, c’est un peu comme passer directement en cinquième vitesse de la voiture au démarrage. Si tu fais ça, il y a de grandes chances que ta voiture cale.
Nous c’est pareil. En se fixant tout de suite un objectif digne d’une cinquième vitesse, on prend le risque de caler, parce qu’on n’est pas encore prêt à passer à cette vitesse-là.
L’idée de la règle n°3, c’est donc de ne pas mettre la charrue avant les boeufs, mais plutôt de commencer par un objectif peu élevé. Plus que ça, l’idée c’est de commencer par une tâche qui est tellement facile que c’est impossible de ne pas la réaliser. Une tâche tellement facile que tu peux pas te trouver d’excuse. Ca se verrait comme un panda derrière une tige de bambou. (Non non, je n’ai pas mis cette phrase juste pour pouvoir mettre une image de panda…).
Quand tu commences les premiers pas de ta résolution, demande-toi quel est le plus petit pas que tu peux faire pour faire avancer ta résolution. Ce premier pas doit être extrêmement facile pour toi.
Par exemple, dans mon exemple du vélo, ça aurait pu être “prendre mon abonnement Velib en ligne”. Ca ne demande aucun effort puisque c’est en ligne. Je peux le faire depuis mon canapé au chaud chez moi, sans aucun effort. Et même le prix (30€) n’est pas un effort pour moi. Mais n’empêche qu’une fois que j’ai pris mon abonnement Velib, j’ai déjà fait un pas en avant vers mon état final. Car, à présent, où que j’aille, si je tombe sur une borne Velib, je serai en mesure de prendre et déposer des Velib autant que je voudrai, donc je n’aurai plus ce frein.
Une fois que tu as fait ce premier pas, félicite-toi de l’avoir fait. C’est important de t’auto-féliciter pour chaque petit pas, car, même s’il est petit, il te fait avancer vers ton objectif final.
Ensuite, détermine le pas d’après à réaliser. Le second pas doit avoir une difficulté légèrement supérieure au premier, mais pas beaucoup plus. Dans mon cas, je ne vais pas tout de suite faire 30 minutes de vélo sous la pluie. Je vais plutôt commencer par prendre le vélo pour une courte distance, 10 minutes par exemple, sans montée, et uniquement s’il fait soleil.
Avancer très progressivement vers l’objectif final permet d’éviter de lâcher parce qu’on trouve ça trop dur.
Règle n°4 : s’imposer ses propres échéances
La règle n°3 ne peut être respectée que si tu arrives un jour à faire le premier pas. Parfois, on reste bloqué même avant ça. La procrastination ça te parle ? Sauf que, si tu ne fais jamais le premier pas, c’est que tu ne passes jamais à l’acte. Et comme, par définition, la résolution est un “acte”, s’il n’y a pas d’acte, il n’y a pas de résolution. Ca me paraît donc être le problème le plus important car il ne laisse même pas la chance de commencer sa résolution, cette belle volonté de départ. C’est, à mon avis, le plus dur contre lequel lutter.
Mais on va quand même essayer. Je trouve que ce TEDx de Tim Urban, procrastinateur et auteur du blog Waitbutwhy (que j’adore !), est une approche très sympa.
Attention, la suite spoile le TEDx !
D’après Tim Urban, le procrastinateur possède deux personnages dans son cerveau : le décisionnaire rationnel, et le singe de la gratification instantanée (“instant gratification monkey”).
Le décisionnaire rationnel fait des choix rationnels, comme “C’est un bon moment pour faire le premier pas de ma résolution”. Mais le singe l’empêche sans cesse de passer à l’action. Il prend le dessus et propose plutôt d’aller geeker sur Facebook par exemple.
Le seul moment où le singe prend peur et n’intervient plus, c’est quand le “Panic Monster” se réveille à l’approche d’une échéance, comme la date d’un examen. C’est là que le procrastinateur arrive enfin à se mettre en mouvement.
Le problème c’est qu’on n’a pas toujours des échéances imposées par les autres. L’idée de la règle n°4 est donc de s’imposer ses propres échéances, pour réveiller le Panic Monster, et se mettre en mouvement.
Si ça marche pour toi juste comme ça, tant mieux ! Pour d’autres, il peut être dur de croire dans vos propres échéances. Vous pouvez alors vous référer à l’outil ultime proposé par Tim Urban pour les procrastinateurs : le calendrier de la vie. C’est un ensemble de blocs qui représentent les 52 semaines de l’année pendant 90 ans. Chaque bloc représente une semaine. Cet outil permet de prendre du recul sur le temps dont on dispose au cours de notre vie. En voyant qu’on arrive à faire tenir ça sous nos yeux, ça permet de se rendre compte que notre vie n’est pas si longue, et que si on veut changer quelque chose, on ferait mieux de s’y mettre maintenant.
Règle n°5 : garder une certaine flexibilité pour ajuster son plan d’action
Cette règle est plutôt faite pour ceux qui se sont préparés tout un plan d’action avant de faire le premier pas. Ca peut concerner un grand nombre de gens puisque de nombreuses personnes préfèrent l’idéation à l’action. Le problème de ces personnes est qu’elles ont tendance à se concentrer sur des idées et des hypothèses, plutôt que sur du concret.
Le risque dans le cas d’une résolution est donc de préparer tout un plan d’action hypothétique et de se heurter à une réalité bien différente (plus difficile) une fois que l’on commence.
Par exemple, admettons que ma résolution est de perdre 5 kilos d’ici le 1er juin. J’ai cinq mois devant moi donc je prévois de perdre un kilo par mois. Comme je respecte la règle n°3, je ne commence pas par la totale pour perdre du poids, mais juste par arrêter de manger du fromage au dessert. Le premier mois, je réussis à perdre un kilo. Dans le deuxième mois, j’augmente un peu le niveau et je décide de m’arrêter deux arrêts plus tôt avec le métro et de terminer à pied. Arrivée à la fin du second mois, je n’ai pas perdu un kilo de plus, mais juste 500 grammes.
C’est la part difficilement prévisible de la perte de poids quand on n’est pas suivi par un spécialiste. C’est pas linéaire. Le fait de marcher peut développer les muscles et donc freiner la perte de poids qui apparaît sur la balance. Quand on n’est pas un professionnel du domaine qui a fait ça des tonnes de fois, on ne peut pas anticiper tout ce qu’il va se passer.
L’idée de la règle n°5 est donc de garder une certaine flexibilité face à ce genre de situation, pour adapter son plan à la réalité de ce qu’il se passe.
Dans le cas du régime, si j’observe que je n’ai pas perdu le kilo espéré, je peux accélérer l’augmentation de mes efforts pour perdre plus rapidement. Mais le risque de cette décision est de se retrouver à faire des efforts trop grands et donc à abandonner. Ou bien je peux décider que si je perds 3 kilos ou lieu de 5, ce sera déjà bien, et je continue au même rythme. Ou bien je peux décider de faire appel à un professionnel pour m’aider. Bref, le tout est de s’adapter à la réalité plutôt que d’abandonner.
Pour résumer, voici les cinq règles d’or pour mener ta résolution jusqu’au bout :
- Règle n°1 : se reconnecter à sa motivation intrinsèque
- Règle n°2 : se forcer les 5 premières minutes
- Règle n°3 : commencer par une action insignifiante et augmenter l’effort au fur et à mesure
- Règle n°4 : s’imposer ses propres échéances
- Règle n°5 : garder une certaine flexibilité pour ajuster son plan d’action
J’espère qu’elles t’aideront à aller plus loin dans tes résolutions cette année. Bon courage et bonne année ! 🙂
Cet article participe à l’événement interblogueurs du blog Devenez Meilleur. Si tu as aimé l’article, tu peux voter pour lui simplement en cliquant sur ce lien. Si j’obtiens assez de votes, l’article apparaîtra dans un recueil de plusieurs articles, distribué auprès de 130 000 personnes, ce qui me permettra de faire connaître mon blog à moi 🙂
Source images : Gan Khoon Lay, Adrien Coquet, Llisole on thenounproject.com
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