D’après Idriss Aberkane, être passionné par ce qu’on fait dans son travail permet d’être épanoui et plus productif. Dans sa conférence TEDx, il démontre l’importance de l’amour dans le travail au travers de plusieurs exemples, et de sa matrice Love Can Do.
Cette vidéo est devenue une référence pour moi car elle est totalement alignée avec ma vision du travail, et l’importance à accorder à ce qu’on aime faire, pour être épanoui. Elle rejoint aussi la philosophie de l’ikigai, qui inclut “ce qu’on aime”, comme l’une des quatre composantes essentielles pour trouver un travail épanouissant et lui donner du sens.
Je crois que cette vidéo a le pouvoir de faire du bien à tous ceux qui croient que le travail peut être source d’épanouissement, qui cherchent à donner plus de sens et à trouver un travail qui les passionne.
Pourquoi Idriss Aberkane parle de passion au travail ?
Idriss Aberkane est un enseignant, conférencier et essayiste français. Il intervient entre autres sur le sujet de l’économie de la connaissance. Il fait un lien entre connaissance et amour, et étudie la place de l’amour dans l’économie et dans le travail.
L’économie de la connaissance
La connaissance s’obtient avec de l’attention et du temps
Selon lui, l’économie de la connaissance est une transaction :
- Dans un sens, une personne donne de la connaissance ;
- Dans l’autre sens, une personne donne de l’attention et de son temps.
Pour obtenir de la connaissance (c’est-à-dire pour apprendre quelque chose), il faut donc donner de l’attention et du temps.
Dans l’économie de la connaissance, tout le monde a du pouvoir d’achat
Dans l’économie “classique”, le pouvoir d’achat dépend de l’argent qu’on possède. Dans l’économie de la connaissance, le pouvoir d’achat repose sur l’attention et le temps que l’on est prêt à donner. Tout le monde a donc du pouvoir d’achat à la naissance, sans discrimination.
“L’économie de la connaissance, c’est la seule économie où tout le monde est né avec du pouvoir d’achat.” – Idriss Aberkane
Dans l’économie “classique”, si je veux manger davantage de pain, il faut que j’achète davantage de pain avec de l’argent. Dans l’économie de la connaissance, si je veux engranger davantage de connaissances, il faut que je donne davantage de mon temps, avec une attention poussée à son maximum.
Bien sûr, si je donne de l’attention mais pas de temps, je n’apprendrai pas. Et si je donne de mon temps (par exemple, je regarde une vidéo de MOOC), mais mon attention est faible (je lis un texto en même temps, je rêvasse…), j’apprendrai beaucoup moins que si mon attention avait été au maximum.
L’amour, c’est donner toute son attention, et tout son temps
Que se passe-t-il si je donne tout mon temps et toute mon attention à quelqu’un, sans compter ? C’est de l’amour.
Si je suis prêt(e) à dédier tout mon temps et mon attention à mon travail, c’est que j’aime mon travail, qu’il me passionne.
C’est là qu’Idriss Aberkane fait entrer l’”amour” (la passion) en ligne de compte, dans un domaine dans lequel on n’est pas habitué à le voir : le travail.
Allons plus loin avec la matrice Love Can Do.
La matrice Love Can Do
Pour mieux expliquer l’importance de l’amour au travail, Idriss Aberkane a créé un diagramme, avec deux axes :
- Can Do (“savoir faire” en anglais) : je sais faire mon travail ;
- Love (“amour” en anglais) : je fais mon travail avec amour.
Il a ensuite -théoriquement- classé toutes les entreprises de la Sillicon Valley sur ce diagramme, selon le degré de “Can Do”, et le degré de “Love” qu’elles avaient mis dans leur travail. Et a fait le lien avec la réussite économique que ces entreprises ont obtenue.
Matrice Love Can Do : les 4 types d’entreprises
Idriss Aberkane classe les entreprises en quatre catégories (remplace le mot “entreprise” par “travailleur”, et tu comprendras le parallèle que l’on peut faire avec l’épanouissement au travail) :
- Entreprises au-dessus de la mêlée
- Suiveur
- Silicon Garage
- Entrant forcé
1) Entreprises au-dessus de la mêlée
Les entreprises au-dessus de la mêlée sont… au-dessus. Ultra compétentes et avec des équipes passionnées. Idriss Aberkane fait le parallèle entre Apple et Samsung. Apple est au-dessus de la mêlée, car l’entreprise est née de la passion. Ce qui n’est pas le cas de Samsung, qui est un suiveur selon lui.
2) Suiveur
Les entreprises suiveuses font bien leur travail mais s’en fichent de l’amour. Selon Idriss Aberkane, c’est le cas de Samsung, qui passe d’un produit à l’autre parce qu’il y a un marché, pas par amour.
Selon lui, la majorité des entreprises se situent dans cette catégorie.
3) Silicon Garage
Dans cette catégorie, on retrouve des personnes qui n’y connaissent rien mais adorent ce qu’elles créent. Et le font depuis leur garage, parce qu’elles n’ont pas de moyens… Elles ne le font pas pour obtenir une quelconque forme de récompense, car ce n’est pas très sexy de dire qu’on travaille dans son garage.
Ici, ce sont des passionnés, des amateurs. Des personnes qui dépassent les limites, car elles ne savaient pas que c’était “impossible”.
Quelques exemples : Tesla, Disney, Apple, à leurs débuts (toutes devenues des entreprises au-dessus de la mêlée ensuite).
4) Entrant forcé
Enfin, l’entrant forcé occupe la pire position : une entreprise qui s’est lancée “parce qu’il fallait bien”. Elle n’avait ni la passion, ni la compétence, mais c’était son moyen de survie en somme.
Exemple : un certaine marque de motos russes qui marchaient très mal apparemment.
Matrice Love Can Do : les 3 voies possibles pour les entreprises
Que peuvent faire les entreprises de chacune de ces catégories pour devenir des entreprises au-dessus de la mêlée ? Trois voies possibles.
Voie de la souffrance
C’est la voie de ceux qui veulent passer d’entrant forcé à “au-dessus de la mêlée”. Parce qu’ils vont devoir travailler à apprendre de nouvelles choses pour développer leurs produits/services, alors qu’il n’éprouvent aucun amour, aucune passion pour ces solutions-là. Dur…
Voie du “pourquoi”
C’est la voie de ceux qui veulent passer de suiveur à “au-dessus de la mêlée”. Pour eux, la question est “Pourquoi est-ce que tu fais ça ?”. Quel sens tu peux donner à ce produit/service que tu sais bien faire, pour qu’il soit plus agréable à faire. En gros, remettre de la passion là-dedans.
Camino Real
Enfin, le “Camino Real” (“voie royale” en Espagnol, et aussi grande avenue de la Silicon Valley) est la voie de ceux qui veulent passer de Silicon Garage à “au-dessus de la mêlée”. Ici, les amateurs apprennent de nouvelles compétences avec passion.
Quelques exemples d’entreprises qui ont emprunté ce chemin : Apple, Google, Walt Disney, Hewlett Packard, Tesla (dont le fondateur a voulu utiliser un moteur breveté au dix-neuvième siècle), ou encore les frères Wright, les premiers à faire voler un avion, alors que des équipes entières d’intellectuels essayaient d’en faire autant (eux n’avaient pas le bac, mais ils étaient passionnés, alors ils passaient leurs journées à essayer de faire décoller l’avion, et ont fini par y arriver).
Camino Real : les paliers de l’apprentissage
Pour ceux qui empruntent le Camino Real, l’apprentissage peut atteindre différents paliers :
- 5 heures : on entre dans n’importe quelle connaissance
- 50 heures : on devient autonome
- 500 heures : on peut enseigner ce qu’on a appris
- 5 000 heures : on a les premiers Prix Nobel
- 50 000 heures : on est un “trésor national vivant” (expression qui vient du Japon). C’est le cas du bijoutier Wallace Chan, qui a plus de 100 000 heures à son actif. Il est capable de faire des choses incroyables (“can do”) car il est passionné.
Comment intégrer le Love Can Do dans ta vie professionnelle ?
La conclusion du Love Can Do c’est qu’on fait mieux son travail si on le fait avec passion. Et qu’on est plus épanoui parce qu’on kiffe.
Si aujourd’hui tu ne kiffes pas ton travail, mets-toi en mouvement pour le transformer :
- Voie du “pourquoi” : réfléchis au sens que tu peux donner à ce que tu fais aujourd’hui pour changer le filtre avec lequel tu perçois ton travail et commencer à l’apprécier ;
- Analyse les choses que tu aimes faire dans ton travail actuel et celles que tu n’aimes pas faire. Puis demande à faire évoluer ton poste de façon à faire davantage les choses que tu aimes ;
- Apprends à connaître ce qui te passionne, ce que tu as envie d’apporter au monde, et construis ton propre travail en te lançant dans l’entrepreneuriat.
Essaye toujours de suivre la voie de tes envies, de tes passions, car c’est là que tu trouveras l’épanouissement. Et je crois aussi que tu apporteras beaucoup plus de valeur au monde.
Si tu as besoin d’aide pour avancer, tu peux commencer par faire les exercices de ma méthode ikigaï. Ou bien tu peux directement suivre la méthode de ma formation Trouver Sa Voie. Elle contient de nombreux exercices d’introspection pour t’aider à identifier ce que tu aimes, tes aspirations, ce que tu veux au fond de toi pour ton futur professionnel. Puis elle t’aide à identifier des activités professionnelles (salariées ou entrepreneuriales) correspondant à ça. Et enfin, à choisir une activité (ou un combo d’activités, si tu as l’âme d’un·e slasheur·se !) qui te rendra épanoui·e. 👇
3 réflexions au sujet de « Love Can Do : L’importance de la passion dans le travail | Résumé du TEDx d’Idriss Aberkane »
Je ne vois rien de neuf, si ce n’est le vocabulaire, dans ce que « l’économie numérique » a permi de mettre en place depuis 25 ans, c’est-à-dire l’investissement personnel à titre gracieux de ses capacités en vue d’étoffer son expérience. A creuser un peu, je ferais remonter le mouvement au début des années ’80 avec les stages en entreprises.
Si quelqu’un fait de cette matrice son trépied idéale, celui-ci aura des réalisations extraordinaire. Cet article a été très enrichissant pour moi. En même temps, je l’ai lu en accordant tout mon temps et mon attention. Raison pour laquelle j’ai compris sa profondeur.
Bonjour Kevin,
Merci pour ton retour.
Héhé top ! Temps + attention pour cet article = du résultat. Super ! (et bravo ).