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Auto-édition : Pourquoi j’ai Choisi de Publier mon Livre sur Amazon ?
Photo d’un téléphone affichant le logo Amazon

S’il y avait une chose dont j’étais sûre avant d’écrire mon premier livre et de me lancer pour devenir auteure, c’était que je ne publierais pas sur Amazon. D’ailleurs, plusieurs personnes intéressées par mon livre m’ont dit qu’elles attendraient qu’il sorte ailleurs, ou m’ont demandé pourquoi j’avais choisi de le publier là-bas. 

Moi aussi j’étais anti-Amazon. Mais j’ai changé d’avis quand je me suis renseignée sur le sujet. Voici pourquoi.

[Cet article est écrit en lien avec mon livre “Vivre de ses livres grâce à l’auto-édition : le modèle entrepreneurial complet pour décider si ce métier est fait pour toi”, disponible en version papier et numérique sur Amazon 👇].

Pourquoi je ne voulais pas publier sur Amazon initialement ?

Je voulais boycotter Amazon pour des raisons écologiques et éthiques. 

Écologiques parce que j’avais entendu dire que les camions de livraison Amazon étaient nombreux et polluaient ; que les centres d’impression des livres n’étaient pas en France ; et que les emballages étaient, eux aussi, nombreux (ou trop grands).

Éthiques parce qu’Amazon n’est pas une entreprise française et que je me disais qu’il valait mieux faire tourner l’économie de notre propre pays en se tournant vers un distributeur français (comme la Fnac). Mais aussi parce que j’avais entendu dire que des amis d’amis qui travaillaient chez Amazon trouvaient les conditions de travail déplorables.

Pour ces raisons, je voulais éviter de faire gagner de l’argent à Amazon en y publiant mon livre, ce qui impliquait que le site gagnerait une commission sur chaque livre, et donc encore plus d’argent, alors qu’ils sont déjà une méga puissance économique.

J’avais cru comprendre que d’autres options qu’Amazon étaient possibles pour publier son livre en ligne alors j’étais prête à les découvrir et passer par eux.

Au printemps 2022, quand j’ai décidé que j’aimerais devenir auteure, j’ai fait des recherches pour comprendre s’il était possible de gagner sa vie avec ses livres (spoiler alert : oui, j’explique comment dans mon livre “Vivre de ses livres grâce à l’auto-édition”) et comment s’y prendre. C’est au travers de cette enquête que je me suis mise à changer d’avis. La suite de cet article détaille pourquoi.

Pourquoi j’ai changé d’avis et j’ai décidé de publier mon livre sur Amazon ?

Les auteurs qui réussissent utilisent Amazon

Pour me renseigner sur la façon de gagner sa vie avec ses livres, j’ai notamment lu les livres de trois auteurs qui gagnent 8 000€ à 60 000€ par mois (Joanna Penn, Jupiter Phaeton, et Joseph Alexander). J’ai analysé leurs méthodes respectives et recroisé les informations pour en sortir les points-clés.

La première chose que j’ai découverte, c’est que tous ont fait le choix de l’auto-édition (plutôt que de passer par une maison d’édition), mais c’est un autre sous-sujet. La deuxième chose que j’ai découverte est un point commun entre leurs trois méthodes de vente, malgré les différences sur d’autres aspects : ils ont tous choisi de publier sur Amazon, voire de se reposer largement sur eux. Les deux auteurs qui gagnent le plus sont ceux qui semblent les plus concentrés sur Amazon (Joseph Alexander – 60 000€/mois et Jupiter Phaeton – 20 000€/mois). Celui qui gagne le plus (Joseph Alexander) semble même ne vendre QUE sur Amazon (à part la version PDF des livres qui est achetable sur son site).

Au début, je me disais “Bon ok, eux ont utilisé Amazon mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas réussir autrement, sans passer par eux”. Puis ma vision a évolué quand j’ai commencé à comprendre la puissance d’Amazon pour les auteurs.

Amazon : la plus grosse communauté de lecteurs potentiels

De tous les sites disponibles pour publier son livre, Amazon est celui qui compte le plus d’utilisateurs actifs : 36,9 millions de visiteurs uniques mensuels en France en 2023 (toutes catégories d’achats confondues mais sachant que la catégorie “Livres” est la deuxième plus populaire) contre 13,7 millions de visiteurs uniques mensuels pour son principal concurrent – la Fnac. Bon, 13 millions, c’est déjà pas mal, n’est-ce pas ? Mais c’est quand même 2,7 fois moins qu’Amazon…

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Plus d’utilisateurs du site signifie plus de gens qui ont l’habitude d’utiliser ce site pour faire leurs achats (y compris de livres) et qui peuvent tomber sur le nôtre en s’y baladant, ou recevoir l’information dans un email.

Cet effet m’a paru flagrant avec les livres de Jupiter Phaeton, dont les ventes via l’abonnement Kindle représentent environ 40% de ses ventes totales. Par exemple, son premier livre publié en août 2018 a rapporté 87,74€ au format papier, 1194,72€ au format numérique unitaire, et 815,61€ au format numérique via l’abonnement Kindle (note : l’article qui décrit ces chiffres a depuis été retiré de son blog). 

À mon sens, cela montre qu’il y a suffisamment d’abonnés Kindle pour générer de tels revenus. Jupiter a d’ailleurs essayé de mettre l’un de ses livres dans l’abonnement concurrent Kobo pendant 6 mois pour comparer et elle a finalement décidé de le remettre dans l’abonnement Kindle, qui rapporte plus.

Amazon : la possibilité de publier les 3 formats de livre (papier, numérique, audio)

Sur Amazon, on peut publier les 3 grands formats de livre (papier, numérique, audio). C’est aussi le cas de la Fnac mais pas des autres acteurs du secteur : Apple et Google ne permettent. Quant aux plateformes d’auto-édition, elles ne sont que des intermédiaires entre les grosses plateformes (Amazon, Fnac, Google, Apple) et l’auteur.  Elles ont bien leurs propres sites mais leurs communautés sont très réduites en comparaison avec les grosses plateformes.

C’est un avantage car plus on publie de formats, plus on peut étendre la cible de lecteurs touchés (certains préfèrent le numérique ou l’audio au papier par exemple).

Amazon : les meilleurs taux de rémunération

On pourrait imaginer que, parce qu’Amazon domine le marché, ils en profitent pour moins bien rémunérer les entrepreneurs qui publient des produits chez eux. Que nenni. Bon, je ne dis pas que tout est tout rose. Aux États-Unis, plusieurs auteurs se sont notamment plaints du manque de transparence dans le calcul des revenus d’Audible (la plateforme de vente de livres audio d’Amazon). Amazon a effectivement un certain pouvoir contre lequel on ne peut pas forcément grand-chose. N’oublions pas qu’il s’agit d’une entreprise privée qui agit à son bénéfice, peut changer les règles du jeu du jour au lendemain, et détient les rênes du fonctionnement de son site, dont nos ventes dépendent.

Mais globalement, Amazon rémunère en réalité bien les auteurs.

Une bien meilleure rémunération que dans l’édition traditionnelle

Dans l’édition traditionnelle (c’est-à-dire quand on passe par une maison d’édition), les pourcentages de rémunération des auteurs se situent entre 2,5% et 12% (avec une majorité de cas entre 8% et 10%).

Amazon rémunère les auteurs 70% pour la version numérique, 60% pour la version papier, et 40% pour la version audio.

Cet argument aide surtout à comprendre en quoi l’auto-édition est intéressante par rapport à l’édition traditionnelle pour les auteurs qui veulent gagner leur vie avec leurs livres (à condition de réussir à les vendre : j’explique comment faire dans mon livre “Vivre de ses livres grâce à l’auto-édition”).

Amazon : une rémunération des livres numériques aussi bonne que ses concurrents

70% de rémunération sur les livres numériques, c’est la norme en auto-édition, quel que soit le site utilisé : ce taux est pratiqué par Amazon, Kobo (Fnac), Apple Livres et Google Livres. Amazon rémunère donc les auteurs aussi bien que ses concurrents sur le livre numérique.

Mais il fait encore mieux sur le livre papier.

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Amazon : la meilleure rémunération sur les livres papier

Pour la version papier, Amazon est plus avantageux que ses concurrents – la Fnac, et les plateformes d’auto-édition (d’autres sites qui permettent d’imprimer son livre en tant qu’auteur auto-édité).

Premièrement parce qu’Amazon a les coûts d’impression les plus bas du marché. Cela s’explique probablement par les économies d’échelle qu’Amazon doit réussir à faire du fait de sa taille, mais aussi du fait que l’entreprise possède ses propres centres d’impression. 

Tableau récapitulatif des coûts d’impression des différentes plateformes extrait de mon livre “Vivre de ses livres grâce à l’auto-édition”.

Tu peux retrouver la liste des coûts d’impression Amazon ici, la calculatrice automatique de coûts ici et les informations concernant l’augmentation des coûts qui a eu lieu le 20 juin 2023 ici.

Deuxièmement parce que, lorsqu’on prend en compte l’ensemble des coûts qui entrent en jeu (impression, taux de commission de la plateforme, frais fixes éventuels), c’est sur Amazon que les auteurs gagnent la meilleure rémunération pour leur livre papier.

Prenons l’exemple de la Fnac : contrairement à Amazon, la Fnac ne possède pas ses propres centres d’impression. Pour y publier un livre papier, il faut soit l’imprimer et l’envoyer par ses propres moyens (ce qui a de grandes chances de revenir à un revenu misérable sur la vente du livre voire un déficit), soit passer par leur partenaire Bookelis, moyennant des frais de 49€. 

En plus de ces frais fixes, le taux de rémunération est alors de 15% seulement, alors qu’il est de 60% (moins les coûts d’impression, donc plutôt l’équivalent de 40%) chez Amazon.

Quant aux plateformes d’auto-édition, leurs taux de rémunération vont de 15% à 80%, mais ne s’appliquent pas toujours au prix HT du livre. Ainsi, la rémunération des auteurs va de 2,03€ à 9€. MAIS il faut également prendre en compte les coûts fixes, qui vont de 0€ à 490€. Sur ces plateformes, l’auteur part donc avec un déficit qui devra être comblé par un certain nombre de ventes avant d’effectivement gagner de l’argent. Alors que sur Amazon, il n’y a pas de frais fixes et donc on gagne de l’argent dès le premier livre vendu.

[Retrouve tous les calculs de revenus et de coûts d’impression dans le chapitre 6 de mon livre “Vivre de ses livres grâce à l’auto-édition” et dans les tableaux récapitulatifs des annexes.]

On pourrait s’arrêter là pour conclure qu’Amazon a plus de potentiel rémunérateur que les autres plateformes. À la fois parce que c’est la plateforme qui rémunère le mieux, et que c’est celle qui compte le plus d’acheteurs potentiels. Mais ce n’est pas tout…

Amazon : des leviers marketing puissants pour démultiplier les ventes

Un autre gros avantage d’Amazon est la panoplie d’outils que le site propose pour aider les auteurs à vendre plus. Toutes les plateformes possèdent des classements : si notre livre remonte en tête des classements, il a plus de chances d’être découvert par les utilisateurs du site.

En revanche, Amazon a mis en place d’autres leviers marketing que l’on ne trouve pas sur les autres sites : Offre Éclair (pendant 24h, le prix des livres sélectionnés est baissé de 70% à 80%, ce qui peut booster les ventes) ; Offre Kindle du Mois (réductions de 50% pendant un mois) ; promotions spéciales Kindle (jusqu’à 80% de réduction, lors d’occasions spéciales). En plus d’afficher ces promotions sur le site, Amazon envoie des emails aux abonnés.

Tout cela contribue à générer des ventes et peut aider à faire grimper le livre dans le classement :

“J’ai entendu parler de 500 à 1 000 ventes quotidiennes avec une Offre Éclair, mais aussi d’autres personnes parler de 200, 300 ventes. […] Il n’est pas rare qu’un titre mis en avant avec une offre éclair se retrouve n°1 des ventes le jour même ou le lendemain de la promotion.” Autoediteur.com

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  Elle gagne 20k€/ mois avec ses livres en auto-édition : interview de Jupiter Phaeton sur ses débuts | PODCAST

Amazon permet de publier à l’étranger facilement

Pour terminer, Amazon, ce sont en fait 21 sites locaux. Lorsqu’on veut publier en France, on publie sur Amazon.fr. Mais dans le tableau de bord qui permet de publier ses livres, on peut choisir de publier également sur les sites étrangers : Amazon.com (Etats-Unis), Amazon.co.uk (Angleterre), etc. Même si notre livre n’est pas traduit, il peut apparaître sur ces sites dans les sections “Livres en langues étrangères” et pourrait intéresser des francophones expatriés dans ces pays par exemple.

Comme le fait de publier plusieurs formats, publier sur d’autres territoires permet d’étendre les ventes à davantage de monde. Ce qui se fait ici en quelques clics sur Amazon n’est pas possible sur un site franco-français comme la Fnac.

Conclusion : j’ai choisi Amazon parce que j’ai mis la priorité sur mes revenus d‘auteure

Lorsque j’ai vu tous les avantages qu’offrait Amazon pour les auteurs, j’ai changé d’avis sur le fait de publier chez eux. C’est vrai que j’aurais préféré éviter, et je changerai peut-être plus tard, lorsque mes revenus et ma communauté seront plus établis. Mais en attendant comme ma priorité est de gagner un revenu suffisant avec mes livres, j’ai préféré miser sur le levier le plus puissant sur le marché à l’heure actuelle : Amazon. Il faut reconnaître que cette plateforme reste une opportunité incroyable pour les auteurs d’avoir accès à des centaines de milliers de lecteurs grâce à leur développement ces dernières années…

Sur les questions éthiques et écologiques, je n’ai pas toutes les réponses. J’ai vu qu’Amazon a ouvert un centre d’impression en France, ce qui relocalise un peu l’impression et pourrait diminuer la pollution liée au transport. Mais il y a d’autres enjeux comme la bétonisation et l’augmentation du trafic routier dans la zone. Par ailleurs, Amazon dit être 100% engagé dans la décarbonisation de son activité, mais entre greenwashing et véritables actions, je ne sais pas ce qu’il en est vraiment. Et mon objectif n’était pas non plus une étude approfondie de l’impact écologique d’Amazon. Même si je veux limiter mon impact sur l’environnement et faire des choix les plus éthiques possibles, mon enjeu premier reste de réussir à faire décoller mon activité, alors j’ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté, en utilisant Amazon.

Cet article n’a pas vocation à t’inciter à publier sur Amazon toi-même. Ma conclusion après toutes mes recherches et analyses est qu’il n’est pas obligatoire de passer par cette plateforme, du fait qu’il en existe d’autres. Il serait donc tout à fait envisageable de se lancer comme auteur sans passer par Amazon et en utilisant toutes les autres plateformes. Seulement, je n’ai pas trouvé de témoignages de personnes qui auraient fait ça et réussi à générer un revenu suffisant. Il faudrait donc être un pionnier et tracer le chemin. Ou bien passer davantage de temps à trouver absolument des gens qui auraient réussi avec cette voie, comme moi je l’ai fait de façon globale pour trouver des personnes qui avaient réussi à gagner leur vie avec leurs livres.

En tout cas, si tu veux obtenir une vision d’ensemble de toutes les plateformes disponibles pour vendre son livre en auto-édition et des stratégies pour réussir dans cette voie-là, tu trouveras tous les résultats de mes recherches dans mon livre “Vivre de ses livres grâce à l’auto-édition”. N’hésite pas à l’acheter 😘 (sur Amazon du coup 😉). N’hésite pas aussi à laisser un commentaire pour toute question ou pour me dire ce que t’a inspiré cet article. 🤗

Photo de Christian Wiediger sur Unsplash

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