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Elle gagne 20k€/ mois avec ses livres en auto-édition : interview de Jupiter Phaeton sur ses débuts | PODCAST
Photo de Jupiter Phaeton avec une icône podcast

L’auteure française Jupiter Phaeton a publié son premier roman en août 2018. Dès le premier mois, elle a gagné 2000€. Ses six premiers mois, elle a généré 26 000€ de chiffre d’affaires, soit 4 000€ mensuels en moyenne. Un an et demi plus tard, elle en était à 20 000€ par mois. Dans cette interview, je la questionne sur ses débuts et ce qu’elle pense qu’il faut faire quand on démarre pour réussir à générer des revenus suffisants avec ses livres.

Cet article est un résumé de l’interview de Jupiter Phaeton réalisée sur le podcast. Si tu préfères, tu peux L’ÉCOUTER directement VIA LE LECTEUR CI-DESSOUS 👇

Qui est Jupiter Phaeton ?

Jupiter Phaeton est un de mes modèles pour devenir auteure

En mai 2022, j’ai décidé que mon premier livre porterait sur le « Modèle entrepreneurial de l’auteur ». Je voulais comprendre comment ça fonctionnait et ce que ça impliquait, pour décider si je voulais effectivement me lancer là-dedans, et me préparer.

Je suis donc partie en quête d’auteurs qui avaient réussi à vivre de leurs livres. J’ai trouvé trois livres-témoignages sur le sujet :

À chaque fois que j’en ai lu un, son auteur est devenu mon nouveau modèle.

Mon premier modèle : Joanna Penn & ses sources de revenus multiples

Celui de Joanna Penn m’a montré qu’elle gagnait plus de 100 000 euros par an avec ses livres et une tonne de méthodes possibles pour vivre de ses livres : ça m’a donné une très bonne vue d’ensemble de tout ce que je pouvais faire en matière de multiplication des sources de revenus, et Joanna est devenue mon modèle. D’autant qu’elle a écrit une série de livres de non-fiction (en plus de ses livres de fiction), à destination des auteurs (je lui en ai acheté 4 ou 5).

Mon deuxième modèle : Joseph Alexander & ses emails automatisés

Puis j’ai lu le livre de Joseph Alexander et il est devenu mon nouveau modèle. Lui n’écrit que de la non-fiction : des livres d’apprentissage de la guitare. Et sa particularité est d’avoir mis en place un impressionnant système d’emails automatisés, qui lui permet d’être toujours en train de vendre tous ses livres à toutes les personnes de sa communauté, en leur parlant du bon livre qui les concerne, selon où ils en sont dans leur processus.

Grâce à ça, les ventes de ses livres s’élèvent à 60 000€ par mois. Je trouve ça très intelligent et efficace et ça me donne vraiment envie de trouver un moyen de mettre un tel système en place (mais pour cela, il faut d’abord écrire plusieurs livres et construire une communauté).

Mon troisième modèle : Jupiter, sa rentabilité immédiate & sa prolificité

Mais Jupiter Phaeton est montée en haut du tableau quand je l’ai découverte car elle a un parcours encore plus impressionnant à mes yeux. Si les deux premiers racontent leur expérience et leurs chiffres après dix ans à vendre des livres, Jupiter m’a inspirée par la rapidité avec laquelle elle a réussi à générer des revenus suffisants. Dès son premier mois (août 2018), elle a gagné 2 000€. Ses six premiers mois, 26 000€, soit 4 000€ par mois en moyenne. Et à peine un an et demi plus tard : 20 000€ par mois.

En plus de cette réussite financière, Jupiter est ultra productive dans son écriture. Elle a écrit trois livres ses premiers mois. En 2019 elle s’est lancé le défi de publier un livre par mois. Et en 2020, deux par mois ! Ce qui fait qu’aujourd’hui, elle en est à plus de 60 livres publiés. Moi qui rêve d’écrire un livre par mois, tout ça me parle beaucoup et j’admire cette prolificité !

Ma rencontre improbable avec Jupiter le 5 juillet 2022

Je me rappelle bien cette date du 5 juillet 2022. Fan du parcours de Jupiter, je décide d’aller voir le type d’emails qu’elle envoie (je m’y étais inscrite). Ne les trouvant pas dans ma boîte de réception, je dé-spamme les deux que je trouve (ça m’arrive à moi aussi d’atterrir dans les courriers indésirables). J’en ouvre un des deux au pif et là, je n’en crois pas mes yeux ! Je lis “Je serai à Montpellier le 5 juillet, dans tel café, de 15h à 19h, pour rencontrer ma communauté”.

La mâchoire m’en tombe et l’excitation monte : quelle synchronicité ! Pile poil le jour où j’ouvre l’email, c’est le jour où elle vient, alors même que j’ai choisi cet email au pif ! Je crois bien que j’ai été “guidée” sur ce coup-là…

À 15h, j’étais donc au café en question, en train de dire bonjour à Jupiter et faire connaissance avec elle et les autres auteurs montpelliérains présents.

Pourquoi j’ai décidé d’interviewer Jupiter sur mon podcast “Balade inspirative”

Après avoir lu tout un tas d’informations pour comprendre comment vivre de mes livres de non-fiction, certaines choses restaient peu claires ou nébuleuses. Le meilleur moyen, à mon sens, d’obtenir des clarifications, est de poser des questions directement aux personnes qui ont le savoir. Plutôt que de contacter Jupiter en privé, je me suis dit que ses réponses pourraient bénéficier à d’autres si je publiais notre échange sur un podcast.

J’ai réussi à trouver un nom pour mon podcast, ai créé le visuel de la miniature, puis ai contacté Jupiter pour lui demander si elle voulait bien être interviewée sur mon podcast. Elle a répondu par l’affirmative, et j’ai décidé que ce serait le tout premier épisode de mon nouveau podcast “Balade inspirative” !

Résumé de l’interview de Jupiter Phaeton

Quelques infos avant de commencer :

  • Dans l’interview, Jupiter parle parfois au “on” : elle fait référence à l’équipe de laquelle elle s’est à présent entourée pour l’aider à créer et vendre ses livres ;
  • Nous parlons beaucoup d’Amazon. Je sais que certains sont réticents pour des raisons éthiques, et je l’étais aussi. Cet aspect sera abordé dans mon livre. Mais après avoir lu les témoignages de ces trois auteurs auto-édités à succès (et tout à fait humains et humbles par ailleurs !), j’ai compris qu’Amazon était une énorme opportunité pour qui veut vivre de l’écriture. On n’est pas obligé de passer par cette plateforme, mais elle contribue largement aux bons revenus des auteurs mentionnés ci-dessus car elle donne accès à des millions de lecteurs potentiels. Comme Jupiter utilise principalement ce canal pour vendre ses livres, toute une partie de l’interview porte sur ce sujet (mais pas que 😉)

Allez, c’est parti pour le résumé de ce qui s’est dit dans cette interview. Pour rappel, si tu veux écouter l’audio, c’est ici.

Note 1 : les réponses écrites ici ne sont pas une retranscription exacte mais une synthèse rédigée par moi-même. Les informations (fond) sont correctes, mais la formulation (forme) est la mienne. Je ne voulais pas faire une retranscription exacte (trop laborieux 😅), mais voulais quand même conserver l’ambiance “interview” dans cet article. Pour les verbatims exacts, je t’invite à écouter l’audio de l’interview ici. 😉.

Note 2 : pour le confort de lecture, j’ai aussi ajouté des questions qui ne sont pas dans l’interview, pour scinder les réponses de Jupiter 😊

“Jupiter Phaeton” est un nom très original et à connotation anglophone : est-ce c’est ton vrai nom ?

Non, il s’agit d’un nom d’auteur, mais il apparaîtra bientôt sur mes papiers d’identité. 

Mon vrai prénom est Caroline. Mais, premièrement, ma meilleure amie s’appelle aussi Caroline et on ne pouvait pas s’appeler pareil, haha. 

Deuxièmement, et surtout, des études marketing montrent que, lorsque l’on écrit de l’Urban Fantasy (la sous-catégorie de fiction que j’écris), un pseudonyme anglophone permet de générer plus de ventes.

À ce jour, combien as-tu écrit de livres, et généré de chiffre d’affaires ?

Après quatre ans d’activité, j’en suis à plus de 60 livres publiés, vendus à 300 000 exemplaires.

Côté chiffre d’affaires, en quatre ans, mes livres ont généré plus de 750 000€ de redevances KDP, c’est-à-dire de revenus obtenus via la publication de mes livres sur Amazon, à la fois en achats uniques (“ventes sèches”) et via l’abonnement Kindle.

Et ça, c’est sans compter les revenus issus des formations créées à destination des auteurs. Mais ces revenus-là sont immédiatement réinjectés dans l’entreprise, dans le but de créer des outils pour aider les auteurs. Ils ne font donc pas partie du bénéfice.

Dans ton livre, tu parles de 20 000€ de revenus par mois, où en es-tu aujourd’hui en revenu mensuel ?

C’est variable, le revenu mensuel va de 9 000€ par mois (ce qui est “bas” dans mon échelle à moi aujourd’hui, par rapport à ma moyenne) à 25 000€ par mois (juillet 2022), avec une moyenne à 20 000€.

Quelles actions de vente as-tu mises en place pour ton tout premier roman en août 2018 ?

À l’époque, il n’y avait pas de publicité Amazon pour le marché francophone. On pouvait se démarquer grâce à de supers mots-clés ou une communauté, mais c’était plus difficile de sortir du lot.

Moi je n’avais pas de communauté, pas de newsletter, et pas de réseaux sociaux (j’ai créé mon compte instagram le jour de la publication de mon premier roman).

J’ai donc utilisé une méthode “old school”, très difficile pour moi : j’ai pris les 70 contacts de mon téléphone, et j’ai appelé 10 personnes par jour pendant sept jours pour leur demander d’acheter mon ebook, afin de grimper dans le classement Amazon. Tout le monde ne l’a pas acheté car certains voulaient la version papier.

Ensuite, j’ai eu une réunion BNI (un groupe d’entrepreneurs dont je faisais partie à l’époque de mon entreprise précédente). J’avais 50 personnes devant moi et 1 minute pour m’exprimer : j’ai baissé le prix de mon ebook à 99 centimes et leur ai demandé de l’acheter. Je leur ai dit que c’était moins cher qu’un café mais que, pour moi, c’était le bout du monde. Tout le monde ne l’a pas fait. Certains n’avaient pas Amazon, et d’autres préféraient le papier. Mais j’ai généré entre 15 et 20 ventes, et le lendemain, j’étais numéro 1 de ma catégorie.

Comment fonctionne l’algorithme Amazon pour les classements ?

On soupçonne que ça fonctionne avec des points : chaque vente “sèche” (unique), chaque emprunt de l’abonnement Kindle, et chaque emprunt de l’abonnement Prime vaudrait 1 point. Celui qui a le plus de points est en haut du classement. Et l’algorithme prendrait en compte les ventes de la veille et de l’avant-veille, pondérées.

Pour être visible, il faut être numéro 1 de sa catégorie. Le numéro 1 a dix fois plus de visibilité que le numéro 3, au bas mot.

Mais ça ne sert à rien si on n’a pas une bonne couverture qui correspond au genre littéraire, et un résumé accrocheur. C’est ça qui fait que les gens achètent. Ça fait partie des éléments de vente.

Ce serait quoi le “genre littéraire” des livres de non-fiction ? La “non-fiction” tout court ?

La non-fiction est un genre littéraire en soi mais il y a des sous-catégories : guides de voyage, recettes, comment devenir écrivain…

Chacune de ces catégories possède des codes auxquels le lecteur est habitué. Créer une couverture selon ces codes le rassure. Il faut qu’il puisse identifier clairement de quoi ton livre parle. Il faut que ce soit clair que ce n’est pas de la fiction.

Ta première couverture : l’as-tu faite toi-même ou as-tu payé un graphiste ?

Je l’ai faite moi-même. J’ai pris une image libre de droit sur Pixabay, créé la couverture dans Canva, avec mon nom d’autrice. J’ai fait toutes les erreurs qu’on peut faire : mon image était pixellisée, il y avait une faute sur le titre au niveau de la tranche. On PEUT créer soi-même sa couverture sur Canva, mais moi je n’étais pas très douée. 

On conseille beaucoup aux auto-édités de passer par des professionnels pour la couverture et la correction mais je trouve que cela peut être un frein ou un poids quand on veut aller vite. Toi qui es allée vite, qu’en penses-tu ?

Je vais commencer par répondre pour la correction : non, il ne faut pas corriger soi-même. S’il y avait une seule chose à déléguer, c’est ça. Après, si on n’a pas de budget, on n’est pas obligé de passer par un professionnel, un grammar-nazi de notre entourage peut le faire de façon bénévole. Mais si on corrige soi-même, même quand on est très bon, il reste des fautes. Parce que notre cerveau sait déjà ce qu’il y a dans le texte et est habitué à notre façon d’écrire donc il ne les verra pas en relisant.

Pour la couverture, ce n’est pas tant qu’elle doit être jolie (même si c’est un plus) mais qu’on sache de quoi ça parle. On peut avoir tendance à vouloir reproduire une scène exacte de notre livre ou créer une couverture qui nous parle à nous, mais ce qui compte c’est qu’on puisse identifier le genre littéraire.

C’est un plus de le confier à un graphiste, mais moi j’ai quand même fait mes couvertures seule pendant deux ans avant de passer par une graphiste.

À ton avis, que se passerait-il si on publiait notre livre de non-fiction sur Amazon et laissait les choses se faire toute seule ?

Tu peux espérer de zéro à 100 000 ventes. Il y a tellement de facteurs qu’on ne peut pas savoir. Tu peux réussir sans marketing, ça s’appelle la chance, le hasard : tu ne sais pas pourquoi… Amazon a aimé les mots-clés, ta couverture est bien travaillée, ton résumé convertit bien, et ton livre a quand même décollé parce qu’il plaisait à Amazon.

Après il faut voir en termes de probabilités. Je ne sais pas quel est le pourcentage de chances de décoller sans mener d’actions marketing, mais c’est certain que tu as plus de chances en en menant.

Notre livre peut-il être trouvé simplement grâce au référencement Amazon ?

Le référencement Amazon se base sur les mots-clés du formulaire KDP (le programme Amazon de publication de livres), le titre, le résumé, et les gens qui commentent ton ouvrage.

Dans la non-fiction, les ventes sont stables dans le temps car les gens peuvent se poser cette question toute l’année, alors que la fiction répond à un besoin de divertissement.

Les ventes peuvent être stabilisées pendant cinq ans, ça dépend de ta niche. Plus c’est précis avec une cible réduite, moins tu as de concurrence, mieux tu es référencé et les gens vont te trouver systématiquement.

Des ventes stabilisées ne veut pas dire forcément beaucoup de ventes.

Si je résume, soit on prend le temps de se renseigner sur tout ce qui peut servir à augmenter ses chances de vendre en amont, soit on est quelqu’un qui veut aller vite et on peut prendre le risque de ne pas mener beaucoup d’actions marketing. C’est ça ?

Oui, tu fais ce que tu veux. Ça dépend de ton objectif. Moi c’était de gagner ma vie en quatre mois. Est-ce que toi ton objectif c’est d’en vivre ?

Moi j’ai la capacité d’écrire vite ce qui me permet d’améliorer rapidement ce qui marche ou pas.

Plus tu vas varier les moyens, plus tu vas apprendre ce qui marche pour toi.

De façon générale, il faut mettre en place des moyens pour vendre ton produit, pour réussir à se démarquer parmi les autres. Imagine que tu décides de vendre de supers élastiques de grande qualité sur Amazon. Il existe déjà plein d’autres élastiques. Et même si ton élastique est de meilleure qualité, si les gens ne le savent pas, ils n’achèteront pas.

Mais c’est selon ton objectif. Tu ne vas pas mettre mille euros dans de la publicité si tu as un job et que tu veux juste publier ton livre à côté.

Je trouve que les conseils qu’on trouve ont tendance à standardiser la manière de faire. Ça demande du courage et la possibilité financière de tester quelque chose de différent.

Ça dépend de ta personnalité. Moi j’ai toujours vécu ma vie à cent à l’heure. Il y a 86 400 secondes dans une journée. Quelqu’un a dit un jour “Si je te donnais ce montant en dollars, sachant qu’à la fin de la journée, ce qui n’a pas été utilisé disparaît, que ferais-tu de cet argent ?”. Très probablement que tu essayerais de les dépenser un maximum.

C’est pareil avec les secondes, moi j’essaye de maximiser. Ça ne veut pas dire courir partout. Pour moi, passer du temps avec mes chiens c’est maximiser mes secondes.

Si on reprend l’exemple des couvertures de livre, dans 90%, il en faut une qui permette d’identifier le genre littéraire. Mais certains font de l’abstrait et ça marche. Si tu as envie de prendre des risques, fais-le. Si tu vois que ça ne marche pas, corrige le tir et teste autre chose, quitte à revenir à ce qui est standardisé et marche.

Écologie personnelle : comment trouver l’équilibre entre “je fais ce qu’il faut pour que ça marche” et “je me repose et fais autre chose de ma vie” ?

Je n’ai jamais imaginé la réussite comme quelque chose de professionnel. Je vois la réussite comme “Comment est-ce que je dépense les 24h dans ma journée, les 365 jours de mon année ?”. Je n’ai jamais séparé le professionnel et personnel.

Moi, il y a quatre choses que je veux réussir à faire et qui représentent la réussite à mes yeux :

  • Prendre soin de ma santé ;
  • Vivre de mes livres ;
  • Aider les autres ;
  • Balader mes chiens, passer du temps avec eux.

L’un ne va pas sans l’autre : s’il me fallait abandonner l’un, alors je réfléchirais à comment changer ça.

Pour moi, la réussite, ce n’est pas gagner 20 000€ par moi. Je ne pensais même pas gagner ça au début. Je voulais juste de quoi payer mes factures, m’occuper de ma santé et mes chiens.

“Aider les autres” : j’imagine que c’est pour ça que tu as créé des formations à prix accessible pour les auteurs ?

Oui, je voulais même qu’elles soient gratuites au début. Mais quand c’est gratuit, tu te retrouves avec du tout-venant, des gens qui n’investissent pas sur eux-mêmes.

Alors elles ont un prix, et l’argent sert à développer des outils pour les auteurs qui s’investissent.

Peut-on griller ses cartes en ratant ses débuts en tant qu’auteur ?

Qu’est-ce que ça veut dire griller ses cartes ? Pas de ventes ? Avoir une mauvaise notation ? Si tu vois que le moyen que tu as utilisé (par exemple : ne rien faire) ne marche pas, tu en essayes un autre.

Si tu te retrouves avec une étoile sur cinq dans les notations de lecteurs Amazon, tu recommences : tu améliores ton écriture et ton livre et tu republies une nouvelle version de cet ouvrage, ou tu changes de nom d’auteur pour ne pas rester sur ce mauvais a priori qu’il y a autour de ton nom.

Tout ça c’est lié à la peur de l’échec et de l’erreur qui sont très ancrées en France.

À quoi tu attribues le succès de tes 6 premiers mois (26 000€ de chiffre d’affaires, soit 4 000€ mensuels en moyenne) ?

On ne saura jamais vraiment. On peut faire des hypothèses, comme les professeurs de français qui analysent des textes d’auteurs morts il y a 200 ans.

Je peux faire des hypothèses sur ce qui a contribué à ma réussite :

  • J’ai été numéro une de ma catégorie ;
  • J’ai publié trois livres sur six mois (le tome 1 d’une série de fiction, puis le tome 1 d’une seconde série, que j’avais écrit au cas où la première ne marche pas) ;
  • J’ai mené des campagnes de service de presse actives (envoyer son livre à des chroniqueurs presse) : les chroniqueuses étaient super contentes parce que je mettais des dédicaces, des petites attentions, des bonbons. Ça ne se faisait pas avant, maintenant on est passés au stade supérieur, ce sont presque des coffrets cadeaux qu’on envoie, avec des mugs, etc.
  • La conjoncture de l’époque : il n’y avait pas encore la publicité Amazon.

Je pourrais faire des hypothèses mais la vérité c’est qu’on ne saura jamais vraiment ce qui a fait que ça a marché.

À quel point écrire plusieurs livres est-il important pour démultiplier ses ventes ?

On peut vivre d’un seul livre. Je pense que Guillaume Musso peut vivre d’un seul livre. Mais je ne m’appelle pas Guillaume Musso.

Plus tu as de livres sur l’étagère, plus tu as de chances d’être découvert. Et s’ils sont intéressés par le livre un, ils pourraient l’être par les 2 et 3. Et inversement, s’ils te découvrent via le livre 3, ils peuvent aller lire les livres 1 et 2.

Le fond de mon catalogue (les livres déjà publiés) me rapporte 50% de mes revenus. Le reste du temps, je vis sur la nouveauté.

Après, moi, dans tous les cas, je suis ambitieuse, je veux créer des projets donc j’aime la nouveauté, et elle m’apporte l’argent nécessaire à créer ces nouveaux projets.

Je connais des auteurs qui écrivent un livre tous les trois mois, ou tous les quatre mois. Ça dépend combien de temps ça te met à écrire, l’argent que tu gagnes par livre, et combien tu veux gagner au total.

Te donnes-tu des délais pour écrire ?

Les six premiers mois, je ne me suis pas donné de délai, mais il fallait que les livres sortent.

J’ai sorti le premier sans enlever toutes les erreurs, que j’ai modifiées deux semaines après.

Pour moi, c’est plus une question de créer une habitude. J’adore le challenge. Si c’est trop facile, je m’ennuie. Le challenge d’écrire un livre par mois, c’était pour rester motivée. Aujourd’hui c’est devenu mon quotidien et c’est normal.

Ceux qui réussissent sont ceux qui sont capables de coller à leur habitude, en la gardant intéressante.

Pourquoi regrettes-tu de ne pas avoir créé de communauté plus tôt ?

Je n’ai lancé ma newsletter que l’année dernière (soit au bout de deux ans d’activité).

Le principe, c’est de réunir des gens dans une communauté “d’ultra”. Car, pour donner son email, il faut être ultra engagé. Aujourd’hui, les gens ne donnent plus leur email aussi facilement. Ou alors tu les as attirés avec un lead magnet (un PDF gratuit contenant de la valeur, en échange des emails), mais ils vont se désabonner ou ne jamais ouvrir tes emails.

J’ai trois newsletters :

  • Une pour les lecteurs que j’envoie une fois par semaine ;
  • Une pour les auteurs que j’envoie une fois par semaine ;
  • Une pour les chroniqueurs qui est rédigée par la personne de mon équipe qui gère la relation avec les chroniqueurs, et qui est envoyée une fois par mois ;

Pour les auteurs, mon but est d’entretenir un lien privilégié avec les ultra. Je vois la communauté comme une pyramide :

  • Au bas de la pyramide, tu as les prospects : ceux qui te connaissent et n’ont jamais acheté ;
  • Ensuite tu as tes “fans” sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas plus engagés que ça ;
  • Et puis tu as les ultra, ceux qui vont lire tout ce que tu écris.

Je pense qu’il faut utiliser des moyens de communication pour chaque partie de la pyramide.

Pour les ultra, il faut récompenser leur fidélité en leur offrant des choses que tu ne donnes pas aux autres : des coffrets, des éditions collector, du contenu exclusif, des cadeaux, etc, qu’ils n’ont que via la newsletter. Il faut les tenir engagés sinon ils vont redescendre dans la pyramide.

Créer ta propre communauté est aussi important pour la sécuriser. Car sur les réseaux sociaux, les choses ne dépendent pas de toi. Si le réseau change les règles du jeu, ton contenu peut ne plus devenir visible. Ou ton compte peut être suspendu et tu perds toute ta communauté.

Plus tôt tu commences, plus tôt tu accumules des emails et ta communauté est grande.

As-tu observé une différence notable, financièrement, depuis que tu as créé ta communauté ? Fais-tu des lancements ?

Je ne fais pas de lancement à 99 centimes comme font d’autres. J’informe juste de la sortie de mon livre via la newsletter. J’envoie un seul email à cause de la forte fréquence à laquelle je sors des livres. Sinon je passerais mon temps à dire “le livre est sorti”. Or, il y a une règle à respecter vis-à-vis de sa communauté : donner du contenu gratuit 80% du temps, et récupérer (via une action bénéfique à soi) 20% du temps.

Donc j’envoie une newsletter par mois pour dire que le livre est sorti.

L’intérêt de tenir la communauté engagée c’est aussi que, le jour où je sors un livre, les gens se disent “Cool !”. Aujourd’hui, grâce à ma communauté, mes livres qui sortent sont systématiquement numéro un de leur catégorie a minima, parfois de l’ensemble de la boutique Kindle.

Pourquoi organises-tu des précommandes et comment ça fonctionne ?

Tu peux mettre ton livre en précommande sur Amazon même s’il n’est pas encore sorti. Quand les gens l’achètent, c’est téléchargé automatiquement dans leur liseuse le jour de la sortie. Ce n’est possible que pour les livres numériques, et que pour les achats uniques (ils ne peuvent pas précommander un emprunt via l’abonnement Kindle).

L’avantage d’organiser une précommande, c’est que ça te permet d’ajuster certains paramètres de ta fiche produit : vérifier que le résumé est correct, ajuster les catégories. Tu peux tester deux couvertures différentes en créant une publicité Facebook et observant la couverture qui génère le plus de clics. 

Les précommandes servent aussi à améliorer le taux de rebond, c’est-à-dire les personnes qui achètent le deuxième livre d’une série après avoir acheté le premier. Ceux qui n’achètent pas forment le “taux de chute”. S’il est de 20% à 30%, c’est correct. Au-delà, il faut te poser des question.

Or, le meilleur moment pour acheter le tome 2 pour un lecteur, c’est quand il finit le tome 1, donc il faut avoir la page de précommande prête. 

Ton livre, lui, n’a pas besoin d’être prêt quand tu crées la page de précommande car tu n’es pas obligé de télécharger le fichier texte de ton livre. Il faut le mettre en ligne au plus tard quatre jours avant la sortie du livre, pour qu’Amazon fasse les vérifications. Mais une précommande peut durer jusqu’à un an.

Ceci dit, il vaut mieux faire des précommandes courtes de quinze jours maximum car ça joue sur le classement Amazon. On ne sait pas si ça compte comme une vente complète mais on voit que ça bouge dans le classement. Plus tu étales, moins tu vas avoir de précommandes chaque jour et Amazon aime moins ça a priori.

En revanche, si ton deuxième livre est déjà prêt, je te recommande de faire un lancement à trois semaines d’écart, plutôt qu’une page de précommande.

Mettre son livre sur l’abonnement Kindle vaut-il le coup ?

Moi j’ai mis mes livres de fiction sur l’abonnement Kindle dès le début. Il y a juste la série Akaly que j’ai sortie de l’abonnement Kindle pour tester Kobo pendant un an (car, quand le livre est dans l’abonnement Kindle, il ne peut pas être publié sur d’autres plateformes), mais je suis revenue sur Kindle.

Il n’y a pas de contrainte à publier son livre dans l’abonnement Kindle, à part l’exclusivité. Mais tu peux gagner moins que via les achats uniques. Par exemple, moi je vends mes livres 5,99€ et touche 3,92€ sur les ventes sèches. Alors qu’avec l’abonnement, je touche entre 1,8€ et 2,2€ par livre car c’est au nombre de pages lues. 

Aujourd’hui, je ne pourrais pas m’en passer, parce que les ventes via l’abonnement représentent 60% de mes revenus, et deux tiers de mon lectorat. Si je n’étais pas sur l’abonnement, je perdrais plus de la moitié de mon lectorat. Est-ce que je convertirais ce lectorat en ventes sèches si je n’étais pas dans l’abonnement ? Je ne pense pas.

Pour la non-fiction, c’est différent. Les gens sont prêts à payer plus cher car ça apporte une réponse à un problème. En mettant dans l’abonnement Kindle, tu pourrais perdre trop de revenus. Mais c’est à tester.

De toute façon, le conseil que je peux le plus donner c’est de tester. Il y a plein de choses qui n’ont pas marché pour moi mais qui marchent pour les autres.

Pour terminer : où peut-on te retrouver ?

Son site & blog : https://jupiterphaeton.com/

Instagram : https://www.instagram.com/jupiterphaeton/

Le mot de la fin

Voilà pour l’interview avec Jupiter Phaeton ! Je suis super heureuse d’avoir eu l’opportunité de l’accueillir sur le podcast ! 

Personnellement, cet échange a énormément allégé le poids que je mettais sur tout ce qu’il me fallait faire pour la sortie de mon premier livre. 

Ma personnalité (et mon Design Humain hihi) fait que je n’aime pas toujours faire comme tout le monde, ou suivre les conseils. J’ai tendance à chercher des raccourcis qui m’arrangent.

Pour les livres, trois choses m’embêtaient (et j’avais envie de faire différemment) :

1. Devoir faire appel à des professionnels pour créer ma couverture de livre

Dans les trois livres que j’ai lus (et de nombreux articles), j’ai lu ce conseil : faites appel à des professionnels pour créer la couverture de votre livre et faire la correction.

Ce qui me gêne là-dedans, c’est que :

  1. Ça coûte de l’argent (alors que je ne gagne pas encore d’argent avec mes livres et ne sais pas dans quelle mesure ils vont marcher) ;
  2. Ça fait du travail en plus de devoir trouver le bon graphiste, le bon correcteur ;
  3. Ça allonge les délais de plusieurs semaines, alors que je peux créer ma propre couverture en quelques heures, et faire corriger à un ami, qui n’a pas d’autres clients à gérer.

Je sens que, dans ma façon de faire, j’ai envie d’aller vite. Ça fait partie de ma personnalité. Et un de mes objectifs est de parvenir à publier un livre par mois. À terme, je pense que je préfèrerais passer par des professionnels pour gagner du temps sur ces tâches. Mais pour mes premiers livres, je me vois plus le faire toute seule, pour publier mon livre au plus vite.

Apprendre que Jupiter a fait ses couvertures de livres elle-même pendant ses deux premières années m’a décomplexée. Ainsi que le fait qu’elle dise qu’il est possible de faire corriger son livre de façon bénévole. J’avais déjà lu ces informations dans son livre, mais je n’arrivais pas à sentir dans quelle mesure on pouvait réussir en faisant ces choses-là “tout seul” (sans passer par des professionnels).

Ce que j’ai compris c’est que, c’est comme tout : tout sera de meilleure qualité si on passe par des professionnels et ça vaut vraiment le coup de le faire. Mais on n’est pas obligé. On peut s’autoriser à commencer de façon plus artisanale, si on est prêt à prendre ce risque et que ça correspond à nos objectifs.

2. L’immensité d’actions marketing à mener pour que ça marche

J’ai lu des tonnes d’informations sur toutes les actions de marketing que l’on peut mettre en place pour augmenter ses chances de vendre ses livres. Ici aussi, j’avais du mal à dissocier ce qui était absolument nécessaire de ce qui était optionnel et pouvait être fait plus tard. Car si je devais mettre en place toutes ces actions dès le début, ce serait énormément de travail et ça me décourage à l’avance, car je ne vois pas comment je vais réussir à faire tout ça.

Je suis entrepreneure depuis quatre ans et j’ai déjà pu tester différentes approches dans ma précédente activité, pour combiner ce qui vend et ce que je suis heureuse de créer. Certaines fois, je n’ai pas suivi les conseils que l’on m’avait donnés, et ça a marché quand même, d’une façon qui me correspondait mieux que ce qu’on m’avait recommandé.

J’étais dans le blogging, que l’on peut comparer aux livres. Des articles de blog sont référencés par Google. Des livres sont référencés par Amazon. En créant un blog en 2018, comment pouvais-je me démarquer des millions de blog (littéralement) déjà existants ? Comment pouvais-je espérer que mes articles remontent dans les résultats de recherche alors qu’il en existe tant ?

Pourtant, ils sont remontés. Plusieurs de mes articles sont numéro un, deux, ou trois dans les pages de recherches. Mon avis sur cette réussite tient à deux choses :

  • Les sujets que j’ai traités, souvent innovants, avec peu d’information disponible encore ;
  • La qualité de mes articles qui a fait que les gens restaient les lire (ce qui aide au bon référencement), les ont cités dans d‘autres articles (aide aussi), et se les sont recommandés (plus de visites naturelles).

Parce que ça a marché pour mes articles, parmi les milliards d’articles, je me dis : pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas pour mes livres ? Je n’en ai aucune garantie, mais je sens que j’ai envie de tester. J’ai envie de prendre le risque de voir ce qu’il se passe si je publie mon livre sur Amazon, sans rien faire d’autre par ailleurs. En tout cas au début. Je suis déjà en train de créer du contenu gratuit et une communauté au travers de ce blog et le podcast. C’est une stratégie long terme qui portera ses fruits plus tard, pas au début.

J’imagine la même chose pour les livres : je crois que le livre ne se vendra pas énormément au début, mais qu’avec le temps, des gens le trouveront, et le recommanderont parce que ce sera le meilleur qu’ils ont lu sur le sujet.

En attendant, la première année, j’ai envie de mettre le focus sur le fait d’écrire, écrire, écrire. Publier un maximum de livres pour augmenter mes chances d’être découverte, et que les lecteurs achètent plus d’un livre. C’est aussi une stratégie long terme : il faut le temps d’écrire tout ça, de publier. C’est une construction de cathédrale. 

J’ai envie de miser sur ces actions long terme, plutôt que plein d’actions court terme car cela correspond mieux à mon écologie personnelle, mes envies, et parce que je peux me le permettre financièrement (je peux vivre au moins un an sur mes économies sans toucher de salaire plein, mais j’espère bien faire rentrer de l’argent quand même pour re-remplir les enveloppes au fur et à mesure et allonger ce délai dont je dispose).

L’interview de Jupiter m’a aidée à m’apaiser par rapport à ça. J’avais peur d’être irréaliste, de faire un caprice. Mais ce que je comprends, c’est qu’on ne peut jamais savoir ce qui marche ou pas. Que ce qui ne marche pas pour certains marche pour d’autres. Alors pourquoi n’essayerais-je pas de faire les choses telles que j’ai envie de les faire, et voir ce que ça donne ?

J’ai aussi compris que rien n’est figé : si ça ne marche pas comme je l’ai prédit, je serai toujours à temps d’ajouter des actions marketing au fur et à mesure. Mais au moins, je n’aurai pas de regret, et j’aurai respecté mon écologie personnelle dans mes débuts.

3. L’immensité de la charge de travail pour que ça marche

Un peu comme les actions marketing, j’avais peur de ne pas en faire assez. À trop vouloir respecter mon écologie personnelle et ne pas travailler dix heures par jour (pas envie de finir en épuisement mental, même si ça m’arrive quand même parfois), j’avais peur de ne pas pouvoir gagner assez d’argent. J’ai peur d’avoir une vision trop idéaliste de ce qu’il est possible de réaliser, en un minimum de temps.

Et, à la fois, je crois beaucoup dans l’efficience : je crois qu’on peut accomplir beaucoup en peu de temps, si on travaille bien, et en se concentrant sur les actions les plus impactantes.

Cet aspect est important pour moi parce que je n’ai pas envie de passer ma vie à “devoir” travailler. Je veux faire un travail que j’aime et qui me donne envie de m’y mettre tous les jours. Mais il y a d’autres choses que j’ai envie d’inclure : d’autres projets, des balades quand je sens que c’est ce dont mon corps et mon esprit ont besoin, une bonne journée à ne rien foutre quand j’ai juste envie de traîner sur mon canapé. Je ne veux pas vivre pour travailler. Je veux pouvoir tout caler dans mon emploi du temps et que tout reste un plaisir.

En fait, je ne crois pas pouvoir faire autrement maintenant que j’ai goûté à cette liberté. Mais ça n’empêche qu’à ce stade, alors que je tiens à vivre de mes écrits, je me demande s’il est vraiment possible de réussir avec ce mode de vie.

L’interview m’a aidée à me décomplexer. Jupiter (comme une autre auteure que j’ai lue, Joanna Penn, d’ailleurs) inclut son écologie personnelle dans son quotidien. Alors certes, elle est très ambitieuse. Je pense que moi je suis un peu plus relax (même si je veux écrire de nombreux livres par an + plein de contenus gratuits). Mais elle prend le temps de se balader avec ses chiens, de s’occuper de sa santé, et ça, ça rentre dans l’écologie personnelle. Voir quelqu’un qui réussit si bien financièrement ne pas faire que travailler m’a rassurée. Bon, elle a aussi une équipe, mais c’est un choix, et c’est peut-être nécessaire quand on gagne 20 000€ par mois. Moi, je serai déjà heureuse si je gagne entre 3 000€ et 5 000€.

J’ai décidé que, comme les actions marketing, je ne voulais pas trop en faire au début. Je ne veux pas m’épuiser. Je vois ça comme un marathon plutôt qu’un sprint : adopter un rythme de croisière où j’arrive à faire ce que j’ai prévu, mais sans être sous l’eau.

Et toi, qu’est-ce qui t’a le plus marqué ou décomplexé dans cette interview ?

S’il y a des choses que tu n’as pas comprises, n’hésite pas à m’en faire part dans les commentaires 🙂

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