Sonia est digital nomad sur un voilier avec son conjoint, Lucas. Ils gagnent leur vie comme freelance. Elle, est Webdesigner et lui, Développeur Web. Depuis la Martinique, Sonia nous livre dans cette interview les particularités du mode de vie et de travail qu’ils ont choisis.
Si tu ne sais pas encore ce qu’est un Digital Nomad, je t’invite à lire ma définition du digital nomad ici 😉
Comment ça fonctionne d’être digital nomad sur un bateau ?
LesNouveauxTravailleurs : Salut Sonia ! Toi tu es digital nomad sur un bateau et avec ton conjoint, et tu gagnes ta vie comm Webdesigner. Donc, la première question que j’aimerais te poser c’est “Est-ce que tu peux nous expliquer comment ça fonctionne d’être digital nomad sur un bateau ?”
Sonia : Bonjour Isis ! Oui, c’est ça, on est digital nomad mon conjoint et moi et donc, notre petite particularité, c’est qu’on se déplace en bateau. Alors, comment ça se passe d’être digital nomad sur un bateau ? Eh bien il y a les deux aspects : il y a l’aspect freelance du digital nomad qui, finalement, est un peu comme tous les copains qui font ça on va dire ; mais qu’il faut mixer avec toutes les contraintes de vivre en bateau. Donc en fait en bateau, tu vas avoir des contraintes un peu particulières qui vont être liées à la météo, à tout ce qui est technique sur le bateau. Et puis tout l’aspect énergie et électricité du bateau qu’il faut éclaircir quand on est sur un bateau.
Internet sur le bateau
Alors comment on fait concrètement ? Pour ce qui est de l’installation Internet par exemple, on a installé une grande antenne Wifi, qui nous permet, quand on a des accès au Wifi, de capter vraiment bien et de récupérer une connexion intéressante.
Alors ce n’est pas toujours possible. Il y a des endroits où, malheureusement, soit le Wifi est verrouillé et on ne peut pas accéder au mot de passe, soit il n’y en a carrément pas. Dans ce cas, on fonctionne avec la 3G. Toute la subtilité est de réussir à trouver des endroits où on peut avoir des forfaits 3G intéressants. Pour donner juste un exemple, actuellement on est sur un forfait chacun à 50 Giga par mois, ce qui nous permet de travailler et de ne pas compter les minutes passées sur Internet. Aujourd’hui en fait les technologies nous permettent de plus en plus de travailler partout. Il faut s’organiser un peu mais voilà.
Soumis aux aléas de la météo
En termes de déplacements, on est soumis aux aléas de la méto. Là, par exemple, on est aux Antilles depuis quelques mois. On est au nord, en Martinique, et on va devoir descendre le mois prochain dans le Sud, parce qu’on arrive sur ce qu’on appelle la saison cyclonique, et c’est pas très secure de rester dans le nord à cette époque-là. Tu as probablement entendu parler d’Irma et Maria l’année dernière…Donc ça fait des contraintes. A la fois c’est génial, on est super contents de descendre dans le Sud, c’est une des plus belles parties des Antilles, et à la fois il faut se réorganiser complètement justement pour tout ce qui est Internet, etc. Là, en ce moment, on est en train de voir comment on va pouvoir accéder à Internet, quels sont les endroits accessibles, quels sont les forfaits qu’on peut utiliser dans le reste de la Caraïbe, etc.
Est-ce que vous travaillez quand vous naviguez ?
LesNouveauxTravailleurs : Alors moi il y a quelques chose qui m’intrigue. je crois d’ailleurs que c’est une des questions que je t’ai posée sur un de tes posts sur le groupe French Digital Nomad sur Facebook : quand on est sur un bateau, à quel moment est-ce qu’on travaille ? Est-ce qu’on travaille quand on navigue, avec les vagues et tout ça ? C’est un peu une question innocente, mais j’imagine que si je me la suis posée, d’autres personnes se la sont posée aussi. Donc comment ça se passe ? Est-ce que vous travaillez pendant que vous naviguez ?
Sonia : Alors non, la navigation, il faut le voir comme quand on se déplace en camion : quand vous conduisez, vous vous déplacez donc vous ne travaillez pas. C’est un peu pareil en bateau. Quoi que, je dirais que, s’il y a certaines navigations calmes qui se sont derrière une île, tranquillement, avec un peu de 3G, ce serait pas impossible. Mais c’est vrai que les phases de navigation, on est plutôt en mode voyage et navigation, et c’est pas des moments qu’on consacre au travail.
Ce qu’on fait c’est que, souvent, on va rester plusieurs semaines ou mois dans un endroit qui est sympa, calme, avec de la 3G, de l’activité économique, où on a rencontré des copains, où on va avoir une vie sociale. Et puis on va terminer notre contrat ou alors faire en sorte de pouvoir se déplacer, en voyant avec le client comment s’organiser, et on va partir sur une phase un petit peu voyage. On a eu une grosse coupure dans notre travail, par exemple, quand on a traversé l’Atlantique. On a passé dix-neuf jours sur l’eau. Mais on a eu un bon mois et demi où on était vraiment en off, parce qu’il y a eu les dix-neuf jours de traversée, mais il y a d’abord eu la traversée pour arriver sur le Cap Vert. Donc il y a eu six jours, plus dix-neuf jours. C’était vraiment une phase de voyage assez grosse et où, au milieu de l’Atlantique, clairement, on n’a aucun accès à Internet. On avait accès au satellite, mais c’était en cas de sécurité, pour prendre la météo, pas pour travailler. Donc, oui, il y a des moments où on va se mettre un peu en off avec nos clients. On va arrêter la prospection, etc. Mais sinon le reste du temps, on est posés et on travaille, j’ai envie de dire, un petit peu comme tout le monde. C’est juste que la vue change de temps en temps.
Comment avoir de l’électricité pour recharger les ordinateurs ?
Puis alors il y a le dernier aspect qui est un petit peu rigolo, qui est aussi une contrainte à prendre en compte quand on est en bateau, c’est la gestion de l’électricité. En fait, il y a plusieurs façons de gérer son électricité. Soit on est au port, donc là c’est comme tout le monde, on est branchés sur le quais, on reçoit l’électricité en 220 et on n’a aucune limitation. Donc c’est plutôt confortable, l’ordinateur est branché toute la journée. Et quand on est au mouillage – le mouillage c’est quand on jette l’ancre dans une baie, par exemple – on est en totale autonomie. On est en autonomie pour l’eau, pour l’électricité, vraiment pour tous ces aspects de la vie. Donc ça il faut le gérer.
Alors l’eau, ça ne concerne pas vraiment le nomadisme digital, mais pour ceux qui sont curieux, on a un désalinisateur qu’on fait tourner un peu tous les jours, et un récupérateur de pluie.
Et pour l’électricité, on fonctionne avec l’électricité des panneaux solaires et d’une éolienne. Aux Antilles il y a beaucoup de vent et il fait souvent très beau, donc la journée on n’a aucun problème d’électricité. Généralement, on n’est pas vraiment limités. C’est vrai que le soir, quand le soleil se couche, on doit faire un peu plus attention, on regarde un peu le niveau de batterie des ordinateurs. Et puis, il y a des jours, comme hier, où on a eu une petite onde tropicale qui est passée sur la Martinique. Il a plu toute la journée et il n’y avait pas de vent, donc on n’avait aucune façon de produire l’électricité et on a été un peu restreints.
Mais il y a toujours la solution de secours, c’est-à-dire de faire tourner le moteur. Et avec le gazoil, on peut reproduire de l’électricité. Donc on n’est jamais en panne d’électricité, mais c’est quelque chose qu’on doit gérer au quotidien et y faire attention. Alors bon, c’est parfois contraignant. C’est vrai que c’est embêtant, quand on voit qu’il ne nous reste pas beaucoup de batterie et qu’il faut la recharger, mais que les batteries ne sont pas pleines. Mais enfin, on s’en sort quand même. Et puis aujourd’hui, c’est vrai qu’avec toutes les technologies -les panneaux solaires, etc- ils sont quand même vraiment bien. Je ne suis pas sûre qu’il y a quelques années, ils pouvaient faire aussi bien.
Comment en êtes-vous arrivés à devenir digital nomad à deux ?
LesNouveauxTravailleurs : Comme je disais en intro, tu n’es pas toute seule sur ton bateau. Tu es avec ton conjoint, vous faites ça en couple. Donc est-ce que tu peux nous dire pourquoi est-ce que vous avez, chacun, décidé de devenir digital nomad. Et comment est-ce que vous en êtes arrivés à le faire à deux.
Sonia : Alors, en fait, ça n’a pas vraiment été une décision, tu vois, ça s’est fait un peu comme ça. On a d’abord choisi de partir en bateau. Ca faisait quelques années qu’on avait ça en tête. Donc on a acheté le bateau, on l’a rénové, on a passé quand même de nombreuses années -trois ans en fait-, à préparer ce voyage. Et à un moment donné, dans la préparation des voyages, on s’est posé la question des revenus, parce que c’est vrai que, voilà, on avait tout mis de côté pour préparer le bateau. On avait un peu de sous pour commencer, mais c’est vrai que s’il fallait partir assez loin, assez longtemps, il fallait quand même élucider cette question des revenus. Lucas, en fait, il est ingénieur informaticien de formation. Et puis, moi, au départ, j’étais pas du tout dans cette voie, j’étais professeur de Français de formation.
On est partis en voyage, Lucas a commencé son activité à ce moment-là, et j’ai voulu l’aider, mais simplement, par exemple, pour faire des devis, chercher de la clientèle, vraiment pas ce qui était technique, mais plutôt, on va dire, commercial et relation client. Et puis, très vite, je me suis rendu compte que l’aider alors que ce n’était pas du tout dans ma formation, c’était compliqué. Un métier, ça ne s’invente pas. Du coup je me suis dit “Ah beh tiens, je vais peut-être me former, pour comprendre un peu ce domaine et ce milieu et pouvoir l’aider”. Et en fait ce qui est rigolo c’est que très vite ça m’a beaucoup plu. J’ai continué à me former et à un moment on en est venu à travailler vraiment ensemble, avoir chacun nos capacités, et à être vraiment un binôme qui fonctionne bien.
Donc c’est plus le voyage qui est arrivé avant le nomadisme. C’est juste qu’à un moment on s’est dit “Tiens, comment on pourrait gagner de l’argent ? Eh bien moi je suis informaticien donc voilà.” C’était vraiment utiliser les compétences qu’on avait pour travailler. Et il se trouve que ça donne du digital nomad. Donc c’est pas vraiment une décision de “Je souhaite devenir digital nomad”, ça s’est vraiment fait comme ça. Et d’ailleurs, ce qui est marrant, c’est qu’on ne connaissait pas du tout ces termes-là au départ. C’est plus tard, quand on a commencé un petit peu à s’intéresser à notre statut, parce que l’entreprise commençait un peu à décoller, qu’on s’est rendu compte qu’on était “digital nomads”.
Par contre, en termes de voyage, c’était carrément prévu. L’idée c’était vraiment de trouver une activité qui nous permettrait de ne pas avoir de date de retour, ou d’obligation de rentrer, de repartir sur un CDI. Parce que c’est vrai que, quand tu es indépendant, tu y prends vite goût. C’est super agréable, tu gères ton temps, tu gères ta clientèle, tu as quand même une liberté qui est difficile à lâcher après. Donc c’est vrai qu’aujourd’hui, si ça venait à ne plus marcher (ce qui peut arriver), ce serait super difficile de repartir en métropole, de retrouver un boulot fixe et un CDI.
Comment trouvez-vous des clients ?
LesNouveauxTravailleurs : Comment ça se passe concrètement votre quotidien dans vos métiers ? Comment est-ce que vous faites pour trouver des clients ? Sachant que vous bougez régulièrement. Est-ce que vous réussissez à gagner de l’argent ? Est-ce que vous en gagnez suffisamment par rapport à votre niveau de vie ? Est-ce qu’au contraire parfois c’est un peu la galère, il y a des mois “sans” ? Voilà, est-ce que tu peux nous raconter le concret du concret de votre vie de Webdesigner et Développeur Web sur l bateau en tant que digital nomads ?
Sonia : Alors, concrètement, c’est vrai que, souvent, on voit la vie en voilier comme quelque chose qui fait rêver, etc. Mais en effet, comme tu dis, il y a aussi les vrais aspects côté boulot qui ne sont pas toujours évidents à gérer. Alors, comment on fait concrètement pour trouver de la clientèle ? Donc nous, on est partis en 2016. Lucas a commencé son activité de freelance au départ tout seul. Et on est partis sans réseau professionnel. On est vraiment partis comme ça, de zéro. Donc on a eu des débuts très difficiles. Et comment on fait pour réussir à trouver des clients quand on n’est pas en France et qu’on n’a pas de réseau ? Eh bien on va sur les plateformes de freelance. Il y a pas mal de plateformes maintenant qui proposent aux freelances de s’inscrire. Les prospects viennent souvent et posent leur annonce “Bonjour, je cherche un site web”. Et toi tu leur envoies un devis, tu essayes de rentrer en contact avec eux. C’est très intéressant, mais c’est vrai que quand tu pars de zéro, ce sont souvent des plateformes qui sont très compliquées. Parce qu’il y a énormément de concurrence donc les prix sont vraiment tirés vers le bas. Du coup toi tu arrives, tu es tout nouveau, tu as tendance à tirer les prix vers le bas pour attirer les premiers clients. Et c’est vrai qu’après c’est difficile de rentrer dans ses frais quand tu fais du travail qui coûte pas cher. C’est difficile aussi d’être crédible auprès de ses clients quand tu brades un peu les prix.
Donc on a commencé à chercher de la clientèle “en vrai” on va dire. On a commencé par le bouche-à-oreille : les copains qui sont en métropole, etc. Et puis, là, depuis quelques temps que nous sommes en Martinique, l’activité a pas mal décollé. C’est intéressant parce qu’on est en France donc ça facilite les choses. Et on est dans un endroit qui, économiquement, est très actif. Pour ceux qui connaissent, on est dans le Sud de la Martinique, on est au Marin, et il y a une activité touristique énorme. Donc les gens sont en demande de communication sur Internet. Parce qu’en fait, Lucas est développeur, moi je fais le design, mais c’est vrai que, concrètement, ce qu’on fait, c’est proposer de la communication digitale à nos clients. C’est pas seulement la création du site web, on va aussi leur proposer du copywriting, des campagnes Adwords, on va leur proposer tout ce qui est référencement. Donc ce sont vraiment des gros packages. Et ça aujourd’hui les gens en ont vraiment besoin, surtout quand on est dans des endroits touristiques. Donc c’est vrai que depuis quelques temps on essaye de travailler comme ça en direct, et c’est super agréable. Du coup on voit les clients, on discute directement avec eux, c’est vrai que ça facilite beaucoup les choses.
Et puis, quand on est à distance – parce que là, par exemple, on va partir de la Martinique, on va partir dans le Sud des Antilles, donc on ne sera plus en France, et ça va être plus compliqué, voire impossible de prospecter en direct – je pense qu’on va revenir sur ces plateformes. Maintenant qu’on a un peu d’expérience, qu’on a un portfolio qui ressemble à quelque chose, etc, j’imagine – en tout cas je l’espère, parce que c’est ce que j’ai vu de nos concurrents sur ces plateformes-là- qu’il sera possible de se faire de la clientèle en remote sur Internet.
Combien gagnez-vous par mois ?
LesNouveauxTravailleurs : Et donc, pour entrer encore plus dans le concret du concret, est-ce que tu veux bien nous dévoiler combien vous arrivez à gagner avec ce mode de fonctionnement de freelance qui trouve ses prospects à chaque fois qu’il change d’endroit ? Et peut-être aussi le mettre en perspective avec les coûts que vous avez du fait de votre mode de vie, parce que c’est différent de vivre sur un bateau que de prendre des appartements quand on est sur Terre. Donc, voilà, le comparatif entre vos coûts et vos revenus avec ce mode de vie, ça donne quoi ?
Sonia : C’est vrai qu’il faudrait peut-être en effet parler d’abord du coût de la vie en voilier. C’est vrai qu’elle est bien différente de la vie à terre. A la fois c’est beaucoup moins cher de vivre en voilier parce qu’on n’a pas de loyer, de frais d’électricité, d’Internet. Enfin on paye nos forfaits mais c’est quand même beaucoup moins cher. On n’a pas en fait nos trente euros par mois de Free, nos 150 euros par mois d’électricité, nos 50 euros par mois d’eau, etc. Donc c’est vrai que ça nous permet de réduire les coûts de la vie au quotidien et ça c’est super important. Ca nous permet de viser un peu moins haut nos revenus, de rester cohérents. Parce que, je ne sais pas comment dire ça…Quand tu es freelance dans notre activité, tu peux très très bien gagner ta vie. Il y a des freelances qui arrivent à gagner jusqu’à six ou sept mille euros par mois. Mais en fait, ils travaillent tout le temps. C’est du quotidien, c’est toute l’année, comme n’importe quel travailleur. Nous on a fait ce choix de voyager donc on travaille moins. On a de grosses sessions de travail, mais aussi de grosses sessions de voyage où, comme je l’ai dit tout à l’heure, on ne travaille pas. Donc c’est vrai que le fait de vivre en voilier et d’avoir moins de coûts est intéressant parce que ça permet vraiment de pouvoir mêler ce voyage à la vie de travail. C’est vraiment pour ça qu’on y arrive, je pense. Parce qu’on a des frais qui sont moins importants.
Après, il ne faut quand même pas oublier quelque chose, c’est qu’avoir un voilier, à la base, c’est un investissement. Donc il faut avoir l’argent à la base. Alors il y a de tout : il y a des voiliers qui coûtent dix mille euros et il faut tout retaper ; et on peut très bien trouver des voiliers à 150 000 euros. Donc bon, ça dépend vraiment du budget qu’on a à la base. Enfin il y a quand même un budget au départ. Et surtout, il y a un budget annuel : un voilier il faut l’entretenir, sinon il tombe en ruine, donc c’est pas bien, et en termes de sécurité, c’est pas top. Donc à la fois on a moins de frais, ce qui nous permet de pouvoir voyager et travailler un peu moins. Et à la fois, il faut quand même qu’on maintienne un niveau minimum pour pouvoir entretenir notre voilier tous les ans. Alors après, combien ça coûte d’entretenir un voilier ? Ca dépend du bateau, ça dépend de plein de choses. Mais grosso modo, on dit en général que c’est à peu près 10% de la valeur de ton voilier en entretien. C’est plus ou moins vrai selon ce que tu casses, ce qui ne va pas, les faiblesses du bateau. Il y a des années où on a mis beaucoup plus que 10% de la valeur du voilier. Là, cette année, on devrait être assez stable et donc, normalement, avec quelques milliers d’euros à la fin de l’année, on devrait pouvoir entretenir notre bateau correctement. Donc voilà, ça dépend un peu de tout ça.
Et après concrètement, combien on gagne ? Notre revenu est finalement similaire à n’importe quel freelance de ce métier, parce qu’on pratique les mêmes tarifs que les collègues. La seule différence c’est qu’on est en remote, ou qu’on bouge de temps en temps. Mais après, pour parler un peu de chiffres…En fait, c’est un problème de freelance, c’est pas un problème de vie en bateau, c’est que c’est totalement aléatoire. Il y a des mois où on va gagner 800 à 1000 euros, ce qui est très bien pour nous sur des petits mois où on n’a pas trop de frais. Et puis, il y a des mois où on va gagner un peu plus : on va être entre 2000 et 3000 euros, ou 4000 sur des mois hyper top. Ca n’arrive pas souvent mais bon…Et sur ces mois-là, ce qu’on fait en principe, c’est qu’on économise, on met de côté pour l’entretien du bateau, pour d’éventuelles casses, etc. Autant la vie en bateau ne coûte pas grand-chose, autant l’entretien du bateau est assez cher.
Je pense à l’année dernière, pour donner un petit exemple concret. On a le frigo qui est tombé en panne. Alors il y en a en bateau qui vivent sans frigo. C’est vrai que nous c’est un confort dont on ne se passerait pas vraiment. Et il a fallu le changer. Nous on répare tout nous-mêmes. Enfin en tout cas on essaye. Mais malgré tout, il faut acheter la pièce. Et un frigo comme ça spécifique au bateau, ça coûte 800 euros, donc voilà, il fallait quand même avoir 800 euros de côté à ce moment-là pour pouvoir réparer le frigo. Il y a d’autres moments où on a la pompe de douche qui a cassé. Alors, c’est pareil, on peut très bien vivre sans douche, mais c’est vrai que c’est un confort qui est agréable. Bon, la pomme de douche ça ne coûte pas très cher, mais il faut quand même avoir du budget de côté pour assumer les pannes et les casses. Parce que c’est vrai que le bateau ça a ce côté nomade, voyage, etc…Il y a quand même beaucoup le côté plaisance, tourisme, et donc tous les professionnels autour du bateau sont des gens qui visent une clientèle qui n’est pas nous, qui visent plutôt le touriste soit qui va venir passer une semaine sur le bateau et qui a un budget intéressant à dépenser ; soit le propriétaire de bateau qui a un bateau dans une belle marina, qui vient quelques semaines par an avec sa famille et ses amis. Donc on n’est pas vraiment la cible des professionnels du bateau, et malgré tout, on dépend d’eux aussi sur tout ce qu’ils vendent et les tarifs, donc il faut aligner.
Pourquoi avoir choisi le bateau plutôt qu’un autre mode de voyage ?
LesNouveauxTravailleurs : Pourquoi est-ce vous avez choisi le bateau ? Tu disais qu’au départ c’était plus un voyage, vous n’aviez pas forcément prévu de gagner votre vie de cette manière, vous étiez partis en voyage sur le bateau. Pourquoi est-ce que vous aviez choisi ce mode de transport plutôt qu’une autre manière de voyager ?
Sonia : Très bonne question. En fait, on a toujours parlé de voyage. On est ensemble depuis très longtemps et, de toute façon, on savait qu’un jour on allait partir loin et longtemps. Et c’est vrai que Lucas, lui, c’est un peu un marin dans l’âme. Il est né sur un voilier. Enfin…il est né à l’hôpital mais trois jours après il était sur un voilier. Et donc il a toujours baigné dans cet univers, il a toujours navigué avec ses parents quand il était plus jeune. Il n’y a pas forcément vécu très longtemps forcément en termes de voilier, mais la mer, le bateau, ça a toujours fait partie de sa vie. Et lui, depuis qu’on s’est rencontrés il m’a toujours dit “On va voyager, mais on va voyager en bateau”. Alors au début je le regardais un petit peu étrangement en me disant “C’est un petit peu bizarre ton histoire”, parce que moi je suis une vrai terrienne du plancher des vaches, que j’aime beaucoup.
Il en a parlé pendant des années, et il y a eu un moment où on a eu un peu un déclic dans notre vie. Lucas a eu un accident de moto. Il est resté un an et demi sur le canapé à ne plus pouvoir bouger. Et donc quand il s’est remis de son accident, on a vraiment eu ce déclic de “Bon, là, ça y est, on voyage, c’est bon, on s’y met, on part”. Et là Lucas m’a dit “Ca te dirait pas d’essayer de prendre des cours de voile ? Et tu me dis si ça te plaît ?”. Et voilà, du coup je me suis inscrite sur deux semaines de cours intensifs aux Glénans, pour ceux que ça intéresse, super école de voile. Et ça m’a vachement plu en fait, je me suis dit “C’est génial le bateau ! Toutes les possibilités…”. Parce qu’à la fois il y a le côté navigation, il y a le côté entretien du bateau, il y a le côté apprendre le vent, apprendre les étoiles, c’est super complet. Et donc j’ai dit “Beh allez, vas-y, on tente, on part en bateau”. Donc, lui, il était super content. Pour moi, ça a été pas mal d’apprentissage quand même, parce que quand on n’est pas marin à la base, c’est un univers un peu étrange et compliqué. Mais on s’y fait bien on va dire. Et en fait c’est comme ça que le bateau est venu.
Depuis combien de temps êtes-vous digital nomad en bateau ?
LesNouveauxTravailleurs : Je connais les Glénans, j’y étais en mars, pas pour moi mais parce que j’ai des amis qui sont des voileux aussi et donc je suis passée là-bas, à Concarneau plus précisément. 🙂 Et donc, pendant combien de temps est-ce que vous avez juste voyagé ? Et depuis combien temps est-ce que vous avez rajouté le côté freelance ?
Sonia : Alors on voyage, vraiment concrètement, depuis avril 2016. On a acheté le bateau en janvier 2013. Donc on a passé trois ans à le préparer et à se préparer. Parce que, comme je disais, moi j’étais pas voileuse à la base donc j’ai quand même passé un moment à prendre des cours de voile, à partir avec des copains sur des traversées pour me familiariser un peu à cet univers. Parce que, quand même, j’allais bientôt être le second d’un bateau donc il fallait le gérer. En fait, quand on est partis en avril 2016, Lucas venait juste d’ouvrir son auto-entreprise. Donc on est partis avec ça dans les bagages, mais on ne l’a pas utilisé tout de suite. Forcément, pour travailler, il faut être posé, prendre le temps…Enfin voilà, ça demande du temps. C’est pas comme ça, entre deux navigations, qu’on peut vraiment créer une entreprise.
On est d’abord partis en Méditerranée. On est partis de Bordeaux, on a descendu tout le Portugal et on a passé le détroit de Gibraltar. On est rentrés en Méditerranée où on a profité dès le départ. On n’est pas allés très loin. On avait beaucoup plus d’ambition au départ pour la Méditerranée, puis finalement, c’est pas une mer très facile à naviguer. Par exemple, la Méditerranée -je reviens un peu sur les budgets- c’est une mer où tout est très cher. Les ports sont hors de prix, il faut compter entre 80 et 200 euros la nuit, pas le mois, la nuit, dans une marina ! Ca, par exemple, c’est carrément hors de notre budget. Ou alors il faudrait se poser et travailler comme des acharnés. mais bon du coup c’était pas vraiment le but de la manoeuvre.
Les mouillages sont supers beaux mais c’est vrai que la Méditerranée c’est une mer où la météo est très changeante donc c’est compliqué d’être à l’abris dans un mouillage pendant très longtemps comme on le fait actuellement aux Antilles. Donc ça nous a un petit peu refroidis pendant le voyage.
Donc fin 2016, on est partis se réfugier au Sud de l’Espagne, à Cartagène exactement. Et là c’était un des seuls ports de la Méditerranée qui est dans un budget accessible. On payait 250 euros le mois pendant l’hiver. Puis, au printemps c’était un petit peu plus cher, dans les 350. Mais bon, voilà, ça reste un budget qui était possible et abordable pour nous. Et c’est à ce moment-là qu’on a vraiment lancé l’activité, que moi je me suis vraiment formée, et qu’on a commencé à devenir de vrais digital nomads.
Qu’est-ce qui est compliqué dans le mode de vie de digital nomad freelance sur un bateau ?
LesNouveauxTravailleurs : Avant dernière question : tu l’as un peu essaimé parfois dans certaines choses que tu as dites, mais est-ce que tu peux nous faire une synthèse de ce que tu trouves compliqué dans ce mode de vie de digital nomad freelance sur un bateau ?
Sonia : Alors, d’abord, la vie en bateau : c’est génial mais il y a énormément de contraintes météorologiques, techniques, de confort. On est quand même dans un compromis de confort spartiate, donc c’est vrai que c’est parfois pas évident. C’est ce que je disais par exemple tout à l’heure sur l’électricité. C’est vrai qu’il y a des fois où ça m’agace, il n’y a plus assez de vent, je n’ai plus assez de batterie sur mon ordinateur, et pourtant, il faut que je travaille. Du coup c’est énervant parce qu’il faut allumer le moteur. Ce sont des moments un peu casse-pied. Mais c’est vrai que ça nous apporte tellement à côté car on voyage lentement, on n’est pas pressés, on a le temps de rencontrer les gens sur place, de VIVRE en fait. C’est ça qui nous plaît énormément, donc tous les mauvais côtés, on les accepte finalement.
Il y a aussi parfois ce manque de stabilité qui est compliqué. Mais ça je ne suis pas sûre que ce soit inhérent au bateau, c’est inhérent au nomadisme. Parce que tu te crées une routine à un endroit. Là, par exemple, on est Martinique depuis le mois de février. On s’est fait une petite routine, on commence à connaître un peu les gens, on est bien, tous les matins on se lève, on sait ce qu’on fait. Finalement c’est comme tout le monde. Et, dans un mois, on va partir. Et c’est vrai que là, il y a tout à recommencer. Et parfois c’est perturbant. Et à la fois, il ne faut pas ciller parce que derrière tu as des clients. Alors nous, tous nos clients sont au courant de notre situation. Mais, malgré tout, on a un contrat qui nous lie et donc, même s’ils peuvent être compréhensifs parce que, pendant deux ou trois jours tu ne vas pas être disponible pour des raisons X ou Y, le client t’as quand même payé une prestation et tu te dois de la mener à bien. Donc le manque de stabilité parfois peut être compliqué et stressant.
Puis après, il y a tout le côté administratif qui n’est vraiment pas évident à gérer. Je dirais même que c’est le côté le plus casse-pied pour nous. Parce que c’est la seule chose sur laquelle on n’a aucun pouvoir, aucune façon d’agir. Tout le reste on peut le gérer : le bateau, la météo, le manque de stabilité, les clients….Le problème c’est quand tu te frottes à l’administratif, c’est une espèce de grosse machine qui existe depuis des centaines d’années et qui ne comprend pas ce qu’on fait. C’est complexe. je ne sais pas comment dire ça…Il n’y a pas de statut de digital nomad. Malgré tout, je vois que c’est de plus en plus reconnu, les autorités prennent de plus en plus cette question au sérieux car on est loin d’être seuls. Mais, voilà, c’est compliqué parce que quand tu es Français, et donc que tu as une entreprise Française, il te faut une adresse fiscale. Sauf que tu n’as plus d’adresse. Donc il faut soit mettre ton adresse chez des prestataires. Je pense par exemple à Courrier Du Voyageur qui propose une domiciliation. Donc c’est bien mais c’est payant donc il faut avoir ce budget tous les mois. Du coup nous on se débrouille avec la famille, etc. Mais c’est toujours compliqué avec les impôts quand on doit déclarer car l’adresse fiscale est là mais l’adresse postale, on n’en a pas. Donc l’administration ne comprend pas toujours et c’est pour moi le point noir de la situation.
Et à la fois j’ai bon espoir parce que je vois que ça bouge, que le nomadisme est de plus en plus pris en compte et, dernièrement, les gouvernements qui s’enchaînent depuis quelques années prennent de plus en plus la question du mode de travail freelance au sérieux. Donc j’ai vraiment bon espoir quant à l’amélioration de nos statuts. On peut prendre exemple sur la Suisse. Je ne sais pas exactement comment est ficelé leur statut mais ils ont un statut “Voyageur”. Et ça c’est génial parce que, quand ils décident de partir, ils vont à l’administration, ils cochent une petite case “Je voyage” et tout ce qui est impôts, fiscalité, etc, tout est réglé par rapport au fait qu’ils sont hors du pays. Donc ça c’est génial, et j’espère qu’un jour on y arrivera en France.
Après, le dernier point, c’est notre originalité du fait d’être en bateau. C’est à la fois une force et une faiblesse. Il ne faut pas le cacher, il y a des clients, quand on leur dit “On voyage”, les personnes se disent “La personne a quand même traversé l’Atlantique, elle sait réparer un moteur, donc je peux lui faire confiance pour mon site web”. Et à la fois, c’est parfois une faiblesse, et c’est là que c’est problématique : les clients ont peur de nous voir disparaître. Quand on leur dit “Mais vous savez, on travaille en remote, aujourd’hui il n’y a plus besoin qu’on soit là. C’est bien quand on est en direct, mais ce n’est pas une obligation”, ça fait un peu peur aux gens. Ils nous disent “Mais comment vous faites si vous disparaissez ?”. Et je leur dis “Mais je ne peux pas disparaître, on est lié sous contrat, on est une vraie entreprise. C’est vrai qu’on bouge mais il y a un contrat qui nous lie donc il ne faut pas vous inquiéter”. Et, quand bien même je déciderais demain de changer de vie -parce que c’est vrai qu’on a un peu cette image de personne instable, ce qui n’est pas vrai mais c’est l’image qu’on renvoie parce qu’on voyage et qu’on bouge beaucoup– je leur dis “Je m’occuperai de fermer mon entreprise dans les règles de l’art et vous diriger vers des confrères.” c’est un aspect qui est parfois un peu compliqué avec les clients qui ne comprennent pas qu’on puisse être stable en étant mouvant.
LesNouveauxTravailleurs : Je trouve ça vraiment super intéressant tout ce que tu soulèves avec ce qui est compliqué. Bon, je ne pose pas la question inverse de “Qu’est-ce que tu trouves bien” car j’ai l’impression que ça se ressent quand même dans ce que tu racontes. Et si vous avez choisi ce mode de vie, si vous restez dedans, c’est aussi parce que ça vous plaît.
Je connais effectivement le Courrier Du Voyageur. Enfin en tout cas j’en ai entendu parler justement par d’autres digital nomads. Moi j’étais pas encore dans la situation donc j’ai pas encore testé ça. Et puis, de toute façon, je suis maintenant domiciliée chez mes parents donc je pense pas en avoir besoin tout de suite. Et sur la Suisse, je ne savais pas qu’ils avaient ce fonctionnement du voyageur et je trouve ça assez intéressant.
Du coup on en arrive à notre dernière question : quel serait ton conseil à ceux qui veulent devenir digital nomad sur un bateau ? Et comme je n’ai pas posé la question, si tu veux rajouter un petit message d’encouragement ou un truc pour dire à quel point c’est cool, c’est aussi le moment.
Sonia : Déjà, c’est clair, la vie en bateau nous plaît énormément. Parfois on nous demande “Combien de temps vous allez faire ça ?”. On n’en a pas la moindre idée. On fera ça le temps que ça nous plaira et tant que notre activité nous permettra de vivre de cette façon-là. Ce qui est bien en bateau, en quelques mots, rapidement, c’est, comme je dis, que c’est tout un univers. C’est pas seulement la mer et voyager, tu es multifonctionnel quand tu vis sur un bateau. Tu es à la fois plombier, mécanicien, marin, tu apprends à tout faire, donc c’est vraiment génial, merveilleux. Quand tu navigues en pleine mer, tu es au milieu de la nature, c’est un truc super fort à vivre, qui fait que tous les marins qui vivent, comme nous, sur leur bateau, c’est pour ça qu’ils sont là, parce que c’est beaucoup de galères aussi. Et ce qui est marrant, c’est que quand on se rencontre entre copains bateaux, on parle beaucoup plus des galères que des bons moments.
Après, pour donner des conseils pour les gens qui voudraient devenir digital nomad sur un bateau, je dirais d’abord “Ayez envie de vivre sur un bateau”, parce que ça change une vie. Au début, moi je galérais énormément. Je me cognais partout, j’avais énormément le mal de mer. C’est quand même un milieu hostile la mer, c’est pas évident. A la fois on n’est pas non plus des gros fous. Les gens ont une image du Vendée Globe, 180 jours de navigation sans s’arrêter. C’est un peu comme la montagne, tu es dans un élément qui ne te demande pas ton avis. C’est plus à toi de courber l’échine car tu ne seras jamais plus fort que l’océan. Donc c’est plus d’abord avoir une passion pour la mer, pour le bateau, et ce mode de vie de marin.
Et après, si ça plaît et qu’en plus tu as des compétences et des aptitudes qui te permettent de travailler comme ça en remote sur un voilier, le conseil c’est d’essayer d’être un maximum organisé, de prendre de l’avance et d’anticiper toutes ces questions de connexion. Parce que c’est vrai que, nous, les escales boulot on les choisit vraiment en fonction de la connexion, du confort qu’elles vont nous apporter. On avait trouvé par exemple un petit mouillage un peu plus loin de là où nous sommes, un mouillage magnifique avec des tortues…L’endroit est juste somptueux ! En plus il y a toute une petit communauté de gens qui vivent en bateau donc c’est vrai que c’est super sympa. Mais en fait on ne capte pas Internet. Donc c’est un lieu où on va plutôt aller les weekends quand on a envie de faire un peu de bateau, mais on ne peut pas y vivre vraiment donc on est dans un endroit un peu moins sympa, l’eau est pas top, donc on ne peut pas s’y baigner. On est obligés d’aller à terre pour prendre des douches, ou alors sur le bateau quand on a assez d’eau.
Donc c’est vrai qu’il y a quand même des contraintes. Par exemple, les copains bateaux qui ne sont pas digital nomads, eux, vont vraiment tout le temps où ils veulent. Et nous, on a en plus cette contrainte de trouver des endroits un peu spécifiques pour pouvoir mener à bien le boulot.
Il ne faut pas avoir peur aussi de se poser longtemps. Nous, notre petite tristesse parfois c’est que tous nos copains bateaux s’en vont. Parce que finalement les gens sont plus dans un mode de voyage court. Ils voyagent plus vite que nous parce qu’ils n’ont pas cette contrainte de devoir trouver de la clientèle et d’être un peu stables pour travailler. Et donc on voit beaucoup de copains partir. Alors on s’en refait plein d’autres. Mais il faut avoir en tête que ce n’est pas que du voyage tout le temps comme on aimerait parfois. C’est savoir se poser. Mais bon nous ça nous plaît beaucoup. Rester plusieurs semaines, plusieurs mois, c’est quelque chose qui nous botte bien. Comme je le disais tout à l’heure, le slow travel ça nous plaît.
LesNouveauxTravailleurs : On arrive à la fin des questions que j’avais pour toi Sonia. Je te remercie beaucoup pour ton témoignage, pour ce que tu as partagé. J’espère que ça a répondu aux questions principales que ce seront posées les gens par rapport au nomadisme digital en bateau.
Si vous avez encore des questions sur le faire d’être digital nomad en bateau, posez-les en commentaires sous l’article.
Et pour ceux qui voudraient suivre les aventures de Sonia et Lucas sur leur bateau, vous pouvez le faire sur leur blog : https://no-mad-life.com/
J’aimerais aussi avoir votre retour sur l’interview au format audio “Skype” : préférez-vous un audio comme ça ou les articles écrits comme celui de Xenia par exemple ?
4 réflexions au sujet de « Digital Nomad en Voilier | Interview de Sonia »
Super témoignage, surtout quand on aime aussi naviguer. On voit qu’il reste de l’incertitude quant aux revenus, qu’on peut considérer comme le prix de la liberté. Mais si ces deux navigateurs créaient un blog, peut-être qu’ils auraient moins ce problème à terme?
Hello Katell, merci pour ton commentaire. Oui, je pense que quand tu es freelance, tu peux toujours gagner plus en travaillant plus. Mais si tu veux plus de « liberté » et moins de boulot, les revenus vont avec. Ce qui n’est effectivement pas le cas du blogueur. Mais Sonia est aussi blogueuse autour de la thématique « Devenir Freelance » justement. C’est en construction 😉