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Etre le Premier Travailleur Remote dans une Boîte Non Remote | Interview d’Ugo Cupcic

Ugo Cupcic a 32 ans et est travailleur remote depuis 2011. A l’époque où je l’ai interviewé, il était Architecte Technique en chef. Recruté huit ans plus tôt chez Shadow Robot (création de robots), il avait commencé comme Développeur de drivers à intelligence artificielle. Quand la boîte a grandi, il a monté les échelons, est passé Senior puis Head of Software. Après dix ans, il a senti qu’il avait fait le tour de la question et a souhaité faire un métier différent. Il est devenu Architecte : “piloter la roadmap technique, identifier ce qu’on veut faire, vers où on veut aller, trouver des solutions qui existent ou qu’on devrait développer, aller faire des conférences, parler de robotique.”

Depuis l’interview, Ugo a évolué vers une autre entreprise : Spoon. Toutefois, l’interview retranscrit majoritairement l’expérience de travail en remote à l’époque où Ugo travaillait chez Shadow Robot.

Comment en es-tu arrivé à devenir travailleur remote ?

A l’origine, je suis devenu travailleur remote pour voir davantage ma famille. Je travaillais à Londres pour Shadow Robot et ma famille était à Brest. Mais j’étais passionné donc je voulais garder ce boulot-là et j’ai demandé à passer en remote. J’ai négocié pour garder le même salaire après impôts donc mon niveau de vie a considérablement augmenté comparé à Londres.

Je ne voulais pas être autoentrepreneur car je suis averse au risque, donc je voulais que ce soit clair que j’étais à 100% chez Shadow. C’était aussi pour des perspectives de carrière. J’avais l’impression qu’en freelance on évoluait moins. Je me suis donc retrouvé “représentant” Shadow Robot en France. C’est un statut spécifique que tu peux créer quand tu es une boîte étrangère et que tu as un seul représentant en France.

Shadow Robot : une boîte non remote de base

Shadow Robot crée des robots pour des projets de recherche, de grands groupes, la NASA, de grandes universités… Ils développent la main robotique la plus avancée au monde. L’entreprise a été créée en 1997 et est basée à Londres. C’est parti d’un groupe de passionnés dans un grenier. L’un des fondateur est photographe professionnel passionné de robotique. Pour pouvoir participer à un concours, ils ont créé la boîte. Ils ont fait les choses plus par passion que pour faire des sous. L’équipe comptait 8 personnes quand je suis arrivé, et une trentaine aujourd’hui.

De base, la boîte n’avait pas une culture remote. C’était plutôt une petite boîte sans process, avec beaucoup de communication orale. Mais la volonté que je puisse travailler en remote était là. On a eu de longues discussions. On s’est renseigné pour trouver comment ça pourrait fonctionner.

D’où travailles-tu en remote ?

Au début je ne travaillais que de chez moi. On te dit de faire une pièce qu’à toi, donc j’ai essayé. Mais ça ne marchait pas. J’ai essayé d’améliorer mon bureau mais ça ne marchait toujours pas. J’ai appris que j’avais besoin de changer d’endroit selon ce sur quoi je travaille. Par exemple, pour passer des appels, c’est la maison, car c’est tranquille et il y a un bon WiFi. Pour des lectures d’articles scientifiques, je le fais d’un café avec WiFi. A Brest il y en a deux ou trois qui sont sympas. Et quand je dois écrire et être concentré, je vais dans l’espace de co-travail La Cantine (payé par mon entreprise). J’ai pas mal de bazar sur mon bureau dans l’espace : j’ai un prototype que je garde là-bas, un grand écran pour programmer ou tester un algorithme, un gros serveur pour des simulations… Et je peux manger avec les gens de l’espace. Ce sont comme des collègues lointains. Ca m’aide d’avoir des gens autour de moi avec qui je peux discuter. Et je me sens un peu plus obligé de travailler car je suis plus visible. J’alterne entre les trois. Environ 60% espace de co-travail, 20% maison et 20% café. Quand je sens que je vais commencer à être moins productif, je change d’endroit pour retrouver du peps.

Il faut embrasser pleinement le fait d’être en remote. Je peux faire ce que je veux. A Brest, quand il pleut, je n’aime pas être dans un bureau, c’est déprimant. Alors que si tu es dans un gros fauteuil avec un café chaud, c’est plutôt sympa. Je trouve ça dur de bosser toute la journée dans un bureau, ça me fatigue beaucoup. Pas parce que je bosse plus ou moins mais parce que je reste toute la journée en interaction avec les collègues, même quand j’ai besoin d’être très concentré.

Comment organises-tu tes journées ?

C’est important de trouver la “routine” dont tout le monde parle. J’ai deux filles que je dois amener à l’école et chez la nounou. Puis je vais à la salle de sport ou courir, selon mon ratio travail/énergie : si j’ai trop de travail et pas beaucoup d’énergie, je fais juste du cardio sur un vélo et en même temps je fais des emails. Je peux parvenir à une Inbox Zéro. Travailler à distance pour moi il faut que ce soit lié à une bonne hygiène de vie : manger sainement, faire beaucoup de sport…Tu as l’impression que, pour le travail à distance, il faut beaucoup de discipline avec toi-même. Je trouve ça plus simple de s’appliquer au boulot si je suis déjà discipliné dans ma vie globale.

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Je commence par la tâche la plus importante que j’avais planifiée la veille. Juste avant midi, je fais des petits trucs moins demandants. Après manger, je refais une ou deux grosses tâches. Je vais chercher mes filles à 16h30. C’est un avantage du remote : tu n’as pas de temps de transport, ce qui te permet de le mettre à profit pour ta vie familiale. Les enfants, il faut être particulièrement présent pour eux quand ils te racontent leur journée. Donc avant de partir, je garde cinq minutes pour faire un point. C’est clair, c’est posé, je peux le mettre de côté et je peux changer de casquette et devenir papa. Je couche les filles et parfois j’essaye de travailler un peu mais plutôt sur quelque chose de peu demandant et qui m’intéresse, comme lire des articles. S’il y a des urgences, je les fais le soir (si vraiment je devais finir et que je n’ai pas fini).

Comment faites-vous pour nouer des liens au sein de l’équipe ?

Avant j’avais une équipe directe et on passait par Slack. Pas que pour le boulot mais aussi pour les conneries. On s’est rendu compte que faire un appel vidéo c’était mieux que le chat sur certains points. On commence à discuter sur Slack et si on voit que ça prend plus de deux ou trois phrases, on s’appelle en vidéo. Ca fait de petits liens, même si c’est virtuel.

Je n’ai plus d’équipe directe, mais je voyage pas mal pour des conférences et j’en profite pour récupérer un ou deux collègues et on se voit. Dans ces cas-là, on passe toute la semaine, 24h/24 ensemble. Au-delà de ça, autour du repas de Noël, je retourne à Shadow.

Comment évites-tu la procrastination ?

Je procrastine, oui, mais pas forcément plus en remote qu’en travail classique. Un truc important est d’embrasser le fait d’être en remote. A la place de procrastiner (car il y a des jours où je n’y arrive vraiment pas), tu peux aller faire un tour dehors, courir ou autre pendant trente minutes, et comme tu as fait un truc intéressant, généralement, ça débloque la procrastination. Ma productivité globale est meilleure que celle que je pourrais donner si j’étais dans des bureaux.

Comment ton équipe est-elle au courant de tes avancées ?

C’est un point de discussion à Shadow car ça grandit pas mal. Même au sein d’une entreprise non remote, c’est une question à se poser au moment du changement d’échelle. Ca devient complexe, juste par la discussion, de savoir ce que tout le monde fait. De mon côté, j’écris pas mal sur Medium, je fais des posts publics, un peu sur le remote et un peu sur la robotique. Ca permet d’échanger les points de vue avec les collègues mais aussi d’autres gens.

On a aussi un Slack interne : on échange là-dessus. On utilise les emails parfois, selon le type d’information. Pour l’équipe software à l’époque, on utilisait les outils de développement et de suivi de tâche classiques (Github, JIRA).

Aujourd’hui, avec mon poste, je suis en autonomie. Je n’ai pas tant d’interaction que ça avec le reste de l’équipe. Je suis sous le PDG. On fait un appel vidéo par semaine pour se garder au courant.

On a récemment embauché une Communication Officer (Rebecca) pour faire la communication en externe et en interne. Elle a mis en place le “Pint & Chat” tous les mois : chacun peut poser ses questions au PDG. Rebecca fait un résumé qu’elle envoie à tout le monde sur Google +. Ce n’est pas encore vraiment bien fixé. Ca vient du fait qu’on a une boîte dont la culture n’est pas encore très remote. L’info passe encore beaucoup à l’oral, même si on essaye de le formaliser.

Ca ne te manque pas d’être passé d’un métier avec une équipe à un métier plus autonome ?

Non car je suis en autonomie plus ou moins totale. Je regarde ce qui m’intéresse moi et pour la boîte. Je vois directement ce que je fais être appliqué donc c’est intéressant.

Ne pas avoir d’équipe est reposant. Surtout en remote dans une boîte qui n’est pas encore remote, ça demande beaucoup d’énergie d’aller chercher l’information car ils discutent entre eux. Même si on a une bonne ambiance, c’est toi qui dois aller faire l’effort d’aller chercher l’information plutôt que celui qui est dans ton équipe qui va te l’apporter. Ca a été une bonne expérience d’avoir une équipe mais ça demande beaucoup d’énergie donc je préfère la garder pour faire des trucs qui m’intéressent.

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Petite note : à l’époque où paraît cette article, la culture de Shadow a énormément évoluée avec maintenant plus de la moitié de l’équipe en remote dans différents fuseaux horaires. Les problèmes évoqués plus haut sont donc résolus !

Selon toi, quels sont les avantages à travailler en remote ?

La flexibilité

Je suis papa de deux enfants, je passe du temps avec elles, je vais les chercher à l’école…Tu ne peux pas battre ça. Je ne pourrais pas le faire en étant au bureau sinon je serais en dilettante en partant à 16h pour aller chercher mes filles. Ma boîte est convaincue que j’apporte suffisamment à ma boîte et moi aussi j’en suis convaincu. Si un jour je veux aller faire du surf, je n’ai besoin de demander à personne. Je bosserai plus le soir. C’est imbattable. Je suis pro-remote. Est-ce que tu connais quelqu’un qui travaille en remote et qui n’est pas heureux ? Non. Ca me fait penser que c’est le futur du travail.

Pas de temps de trajet

Je suis un peu d‘accord, même si je me suis toujours débrouillé pour avoir des temps de trajet agréables (à vélo, à pied…). Ca peut aussi être un inconvénient car tu n’as pas la séparation physique où tu fais la coupure entre le travail et chez toi.

Niveau de vie

Tu peux avoir un salaire meilleur que ce que tu aurais dans la ville où tu habites. J’ai un niveau de vie tout à fait correct que je n’aurais pas à Londres.

Equilibre vie pro/vie perso

Le remote me paraît le seul moyen d’atteindre cet équilibre en étant à un poste qui m’épanouit (ce que je fais, pas le titre), et à responsabilité.

Quelles difficultés as-tu rencontrées avec le remote ?

Je n’avais pas réfléchi à la transition. Au début, ça allait car ma femme était à la maison pendant son congé maternité. Mais quand elle a recommencé à travailler, je me suis retrouvé tout seul et j’ai dû trouver des solutions. Ca a mis du temps à être efficace. Le plus difficile a été de me rendre compte que j’avais besoin de changer d’endroit pour travailler. Il m’a fallu six mois d’adaptation à ce nouveau mode de travail. Maintenant, ça va, je sais ce que je dois faire pour voir des gens. Et j’ai une méthode pour être content de moi à la fin de la journée parce que j’ai été productif.

Quand j’ai commencé chez Shadow Robot, toutes les conversations avaient lieu le soir au pub donc je passais à côté de pas mal de choses. Trois quart des informations ne passaient pas par moi.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui commencerait un travail remote dans une boîte non remote ?

Commencer en remote dans une boîte non remote, c’est un trajet compliqué. On peut ressentir de l’isolement si c’est mal fait. Il faut du support de tout le monde :

  • La boîte elle-même à tous les échelons : que tout le monde comprenne ce mode de fonctionnement et soit d’accord, et pas que les collègues pensent « ah il est encore à la plage »
  • La famille aussi : il faut qu’ils comprennent qu’il faut que tu gardes du temps de travail
  • Toi : il faut bien l’embrasser, mais être discipliné

Aucun inconvénient n’est insurmontable. Mais ils sont difficiles à surmonter parfois. Il faut faire des efforts. Quand on y arrive, c’est génial.

Selon toi, quelles sont les choses à faire pour une bonne transition entre un job “classique” et un job remote ?

Se préparer d’un point de vue mental et pratique

  • Faire un travail sur soi : ne pas avoir des espoirs disproportionnés sur le remote. Se dire qu’il y a des avantages mais aussi des inconvénients, se préparer mentalement au fait. On voit des gens qui disent “J’en ai marre de faire trois heures de voiture”. C’est une bonne raison de passer au remote, mais il ne faut pas être réducteur en se disant “Quand je n’aurai plus les trois heures de voitures, ce sera génial.”
  • Echanger avec une communauté plus grande que juste sa boîte. Tu peux le faire quand tu n’es pas remote mais tu as peut-être moins envie de le faire que quand tu es passé remote.
  • Identifier les côtés pratiques : qu’est-ce qui existe autour de toi pour faire ce genre de choses ?

Garder une hygiène de vie globale et toujours essayer de faire mieux

La plus importante des choses, c’est le self-improvement. C’est important car ton travail est plus difficilement différenciable de ta vie. Il faut garder une hygiène de vie globale : apprendre, tester des nouvelles choses, aller de l’avant, voir des trucs…

Embrasser la culture remote avec ses avantages et ses inconvénients

Il ne faut pas te dire « Je suis remote mais je suis comme au bureau ». Il n’y a aucune raison de se forcer à être au même endroit tout la journée. En remote, je peux faire ce que je veux (même s’il y a un grand cadre autour car il faut remplir le contrat et être productif).

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Il faut être à fond quand tu es au travail mais aussi être à fond dans ta vie familiale.

Echanger sur le remote avec tes proches

Echanger sur le remote m’a aidé à structurer ma pensée, à formaliser, à réfléchir plus à certains côtés. En discuter avec des personnes qui n’ont pas cette culture du remote permet de voir sur quels points ça peut pêcher (notamment l’isolement ressort pas mal).

Selon toi, quels sont les avantages à présenter à un employeur pour le convaincre de nous laisser faire du remote ?

Le principal avantage est que tu continues à bosser pour lui.

La crainte principale des employeurs des entreprises plus classiques basées sur le présentéisme est que tu ne travailles pas quand tu es à distance. Il faut donc montrer à ton N+1 que tu seras toujours soumis aux règles de l’entreprise au final. Normalement, on peut assez facilement savoir si tu travailles ou pas dans la plupart des entreprises et postes.

Il faut préparer le terrain : essayer d’expliquer que c’est plus basé sur le résultat que sur le présentéisme. Le préparer en amont pour montrer comment identifier le résultat.

Pour une boîte qui n’a jamais eu d’employés remote, c’est plus dur si on part loin. Tu peux proposer une période d’essai : quand j’ai proposé d’être remote, je suis parti quasiment de la boîte. J’ai bossé chez moi à Londres. On a essayé ça quelques mois. Je revenais quand j’avais un problème. Le principe était de diminuer cette fréquence où je revenais au bureau. On a dit qu’on essaierait et que si on n’y arrivait pas, on en rediscuterait. Maintenant qu’on a vu que ça marchait, les nouveaux peuvent faire du remote : quelqu’un travaille en remote depuis la Colombie, et quelqu’un d’autre depuis l’Ukraine. Le remote ouvre un pool potentiel de candidats plus élevé que ce que tu aurais, même quand tu es dans une ville attractive.

Quel est ton nouveau poste et pourquoi as-tu changé ?

J’ai été approché par pas mal de boîtes qui faisaient des robots. Je me suis dit que c’était un bon moment pour changer. Le seul truc obligatoire pour moi était d’être en remote car j’ai l’habitude d’être comme ça. J’ai proposé à d’autres boîtes de travailler de cette manière-là. Spoon a accepté.

Je suis maintenant Directeur de la Recherche et de l’Innovation pour Spoon. L’entreprise compte une quinzaine de personnes, est basée à Paris, et crée des robots sociaux : le but est que la communauté dans laquelle est le robot s’en empare, lui apprenne de nouvelles choses, qu’il en soit le reflet.

Je suis le premier à être embauché en remote. L’idée est que je les aide à les guider vers une culture remote-friendly. Dans les deux entreprises (Shadow Robot et Spoon), c’est moi qui ai créé ma propre position en remote.

Quel est ton plan pour rendre la boîte remote-friendly ?

  • Mettre en place des outils, comme des micros pour passer des appels à distance
  • Pour le moment, je travaille sur la communication asynchrone
  • Améliorer les process internes, notamment pour rendre les réunions plus remote friendly
  • Quand on embauchera plus massivement : réussir à embaucher des gens en remote, car quand tu as plus d’une personne dans la boîte en remote, tu es obligé de faire du remote

Une ressource que tu as envie de partager ?

La communauté Remotive.io : c’est un poumon de fraîcheur en tant que travailleur remote. Ca donne un sentiment d’appartenance à une communauté, évite l’isolement. Je le recommanderai à tous mes collègues qui bossent en remote.

[Fin de l’interview]

Et si tu devenais un Ugo ?

Ugo est devenu travailleur remote en négociant auprès de son manager. Il a complètement adopté ce mode de travail. Quand il a souhaité changer de job, il a réussi à trouver une entreprise classique qui voulait bien qu’il travaille en remote. Si Ugo a pu le faire, tu peux le faire aussi.

A considérer : Ugo est spécialisé (dans la robotique) avec bientôt dix ans d’expérience, ce qui a probablement aidé à changer de boulot et négocier le travail en remote. Mais il a aussi fait preuve de fermeté (sur le fait qu’il voulait être en remote) et de persévérance (il a contacté plusieurs entreprises avant d’en choisir une). Je crois que devenir travailleur remote est donc avant tout une question de volonté.

Si tu aimerais ne pas faire cette transition tout(e) seul(e), tu peux t’inscrire à la newsletter. Tu recevras des contenus exclusifs (qui ne sont pas sur le site) pour t’aider à devenir travailleur remote.

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