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Slasheur | Témoignage de Xavier Gaillot, Chef de projet informatique / Thérapeute / Peintre

Tu peux lire l’essentiel de l’interview dans cet article ou écouter l’interview audio complète en cliquant sur le lecteur ci-dessous :

 

« Slasher »  : la définition de Xavier

Slasher, c’est avoir plusieurs activités professionnelles simultanées.

Le slash de Xavier

Après quinze ans à travailler dans la même entreprise, Xavier a ressenti une crise de sens qui l’a poussé à chercher à se nourrir personnellement via de nouvelles activités.

Slash n°1 de Xavier : Chef de projet informatique Salarié

Depuis 1995, Xavier travaille comme Chef de projet informatique dans une entreprise d’assurance-mutuelle.

En 2009, Xavier connaît une crise de sens : manque d’humain dans l’entreprise, manque de sens. “Il y avait une incohérence entre ce que disait le marketing (“l’humain d’abord”) et le comportement des managers : est-ce que le manager fait le tour des collaborateurs au quotidien ? Ca peut paraître vieille France mais est-ce que, sous une forme ou une autre, il va voir les salariés pour autre chose que leur réclamer le reporting de la semaine ? On est des individus, pas des ressources.”

“Dans les entreprises, on fait monter des choses en sauce qui génèrent stress et violence. Surtout dans les entreprises de service. Et je ne suis pas dans la pire entreprise. Il existe des entreprises où les managers sont formés à casser les gens.”

Xavier rêve d’une entreprise où l’on est plus “dans l’accueil”. Il décide alors de devenir Représentant du personnel, un nouveau rôle choisi pour créer davantage de sens humain dans cette entreprise.

Slash n°2 de Xavier : Activateur d’énergie (thérapeute alternatif)

En (année), Xavier connaît une crise de spasmophilie. “Je n’étais plus le même après. Quelque chose s’est ouvert d’un point de vue énergie, j’ai commencé à lire et à soigner les maux de dos de mon entourage.”

Suite à cette expérience, il devient “Magnétiseur” (qu’il a renommé plus tard “Activateur d’énergie” pour moins de connotation). En 2009, un ami lui suggère d’officialiser son activité. Xavier profite de la création du statut d’autoentrepreneur pour mettre ce conseil en application.

Slash n°3 de Xavier : Artiste-peintre

En 2014, Xavier passe un mois d’immersion en Amazonie péruvienne, au contact de la médecine Ayahuasca (des “plantes de la mort” qui portent dans un état spirituel très lointain de de celui qu’on expérimente au quotidien). Alors qu’il n’était absolument pas dans la création ou la créativité, Xavier se met à faire de la peinture sur pierres. “Un effet secondaire de cette médecine”.

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“Un jour, quelqu’un m’a demandé s’il pouvait m’acheter une pierre.”

Suite à ça, en 2018, Xavier professionnalise cette activité d’artiste-peintre.

Le fil rouge entre les activités de Xavier

“Ce qui me guide c’est ma réalisation personnelle à l’intérieur d’une société humaine. Mon guide c’est l’humain, l’accompagnement, la relation d’aide, la relation à l’autre, et au monde avec la partie artistique.”

L’emploi du temps de Xavier

L’emploi salarié de Xavier est à temps partiel annualisé. Il a donc une certaine flexibilité pour poser des jours pour ses activités indépendantes si besoin : pour une exposition, un rendez-vous, une conférence…

Son emploi salarié représente environ 70% de son temps, et ses deux autres activités 30%, dont environ 20% pour la partie thérapeute-magnétiseur, et 10% pour la partie peinture.

Slasheur : Quel modèle économique pour Xavier ?

Pour Xavier, son emploi salarié est un emploi alimentaire.

“Je l’utilise au maximum dans ce sens car il me permet de développer les deux autres activités sans cette pression financière. C’est important pour la thérapie alternative de ne pas avoir couteau sous la gorge financier. Certaines personnes qui sont dans cette situation cherchent comme des fous des patients, avec le risque que ça influence l’activité de thérapie et d’accompagnement.

Xavier reçoit une vingtaine de patients, dont une dizaine de patients réguliers, qui viennent toutes les deux ou trois semaines.

Comment le slash de Xavier est-il perçu par son employeur et ses clients ?

“A partir du moment où je suis devenu représentant du personnel, j’ai compris que j’étais blacklisté par les managers. Mes collègues, eux, sont au courant. Ils savent que je suis entier : je peux laisser des flyers sur mon activité de thérapeute, je peux en parler assez librement. J’ai des photos de mes pierres dans mon bureau.

“J’ai aussi des pierres dans mon cabinet, et des toiles de peinture fluos. Des fois, les gens posent la question. Mais ce qui est important pour moi, c’est l’authenticité. En tant que magnétiseur on est perçu comme bizarres, donc bizarre un peu ou bizarre beaucoup, ça ne change pas grand-chose.

“En revanche, tant que tu as les pieds sur terre c’est bon. Etre ingénieur, ça rassure mes patients : quelqu’un qui a fait études et a travaillé, ça asseoit une partie de ma légitimité et perception chez les personnes qui viennent.”

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Avantages du Slash : le point de vue de Xavier

Se sentir à sa place

“Etre passé d’un emploi salarié à une activité plus nourrissante d’un point de vue personnel me permet de me sentir dans un état d’être que je n’avais pas rencontré en tant que salarié. Me sentir à ma place.”

Diversité

“Le slash me fait rencontrer des gens différents. Et mes activités se nourrissent l’une l’autre. Le slash, il faut le mettre en traits discontinus, en pointillés, car c’est poreux entre les activités. Passer des heures sur un cailloux m’amène à un état d’être que je vais pouvoir utiliser dans mes consultations. Les gens me disent “Dès qu’on est chez vous, on se calme” : c’est la partie artistique qui m’apporte ça.

“Travailler sur moi, aller au Pérou, rencontrer la mort d’aussi près, sont des expériences que je peux ramener ensuite dans mon activité syndicale. Comment je peux l’émettre ou l’incarner ? Par exemple en faisant des médiations entre managers et salariés.”

Difficultés du Slash : le point de vue de Xavier

Passer d’une activité à l’autre

“Si une expo arrive il faut que je peigne. Mais en même temps il faut faire newsletter pour thérapie. Puis j’ai ma journée de salarié qui arrive. Donc même si je suis lancé, je dois aller faire mon travail salarié. Et ce n’est pas du tout la même ambiance : il y a un temps de switch.”

Ecart de réalisation personnelle

“Ce qui est difficile, c’est l’écart entre mon épanouissement personnel dans mes activités thérapeutiques/artistiques et ce que je ne trouve pas dans mon environnement de salarié. Mon travail salarié est alimentaire mais ça ne me nourrit pas personnellement. Et de l’autre côté, mes activités me nourrissent beaucoup mais, financièrement, elles ne sont pas suffisantes pour en vivre.”

Payer ses charges

“Il n’existe pas un seul organisme collecteur. Je ne peux pas payer la Maisons des Artistes si je suis aussi à l’URSSAF.”

Comment Xavier gère ces difficultés

En fait Xavier ne les “gère” pas vraiment. “Je continue mon chemin. Je me rends compte que quand j’arrive sur le site de mon emploi salarié, j’ai une fatigue. C’est la première étape : j’accepte que c’est quelque chose qui ne me convient pas complètement. Mais plutôt que de m’identifier à cette fatigue, je me dis “Ok, je sais pourquoi, c’est parce ce boulot salarié me pèse de plus en plus. Mais je sais que j’ai d’autres choses, et toute ma vie n’est pas mon emploi salarié.”

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Epanouissement personnel : quelles sont les choses qui “nourrissent” Xavier ?

“Authenticité.

Cohérence.

Respect de mon rythme : si j’ai mal dormi et que je n’ai pas envie de faire grand-chose le matin, c’est ok, je le respecte. L’hiver, c’est une saison descendante, c’est normal d’être plus fatigué, je l’accueille.

Profiter des petites choses de la vie : prendre le temps, m’écouter, être moins dépendant des stimulis forcés par le système.

Me sentir à ma place.”

Le conseil de Xavier à ceux qui veulent devenir Slasheurs ou Slasheuses

“Se brainstormer soi-même sur pourquoi ce mot résonne pour moi, qu’est-ce que ça signifie ? En discuter avec des gens. Lire, regarder des vidéos.

En gros se confronter et se demander si c’est une fuite. Si c’est un ras-le-bol de son boulot salarié, est-ce que ça va résoudre tout de devenir slasheur ? Les difficultés d’un monotravail peuvent amener à vouloir se diversifier, mais il faut quand même imaginer ce que ça peut être.

Pour moi, le slash est un moment de crise. Mais la crise est transformatrice, positive, même si ce n’est pas facile à traverser. Il faut plonger dans la crise.

Au besoin, faites-vous accompagner (par un ami, un coach, un psy, un magnétiseur…). L’intérêt de se faire accompagner, c’est d’avoir le miroir actif de quelqu’un d’autre.

Ou bien on peut prendre les choses à l’inverse. Si on est un fonceur, on se lance tout de suite. Certaines personnes auront besoin de prendre du recul, de s’inspirer, de sécurité. D’autres de foncer, de se prouver que c’est possible.

Une ressource sur Slash

Xavier a créé un groupe Linkedin pour slasheurs et futurs slasheurs. Xavier y invite à échanger sur le sujet du slash.

Xavier recommande également le livre “Profession Slasheur” de Marielle Barbe, qui décrypte et démystifie le slash.

Et si tu devenais Slasheur / Slasheuse ?

Le témoignage de Xavier t’inspire ? Tu penses que ce mode de travail est fait pour toi mais tu ne sais pas comment t’y prendre ?

Je peux t’aider à passer ce cap via des séances de coaching. Ou bien tu peux t’inscrire à la newsletter pour recevoir davantage de contenu gratuit sur le sujet.

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