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Comment je suis devenue Slasheuse

De juin 2016 à décembre 2017, j’ai été slasheuse. C’est-à-dire que j’ai mené de front plusieurs activités professionnelles. Trois pour être précise.

Quand j’interviewe d’autres slasheurs et slasheuses, une question qui me fascine est : comment en sont-ils arrivés à devenir slasheurs ? A quel moment se sont-ils dit “Allez, je vais rajouter ça” ? A quel moment ont-ils décidé de professionnaliser un hobby ? Je trouve passionnant de comprendre ces petits “déclics” qu’ils ont eu, ce qui les a poussé à prendre cette décision, et comment ils s’y sont pris.

Aujourd’hui, j’ai donc envie de te partager ma propre expérience : comment je suis devenue slasheuse avec deux activités professionnelles ? Puis trois ? Qu’est-ce qui m’a motivée à les ajouter les unes après les autres ?

Activité n°1 : Webmarketeur en CDI dans une startup

Décembre 2017, je termine mon Mastère Spécialisé Entrepreneur à Grenoble Ecole de Management (oui ça s’écrit “Mastère” et pas “Master” ; moi aussi je croyais que c’était une faute d’orthographe au début, mais non, c’est comme ça que ça s’écrit dans certains cas, BREF !).

Je passe deux mois (désagréables et angoissants) à chercher un boulot. Mars 2016, je rejoins NouMa, une startup d’un an et demi qui veut aider les TPE/PME à mieux accéder aux marchés publics, grâce à un moteur de recherche innovant.

Petit élément de contexte : à cette époque, je suis spécialisée dans les startups du web, c’est mon kif. Je rêve de devenir Marketeuse Digitale Full-stack, c’est-à-dire polyvalente, qui connait toutes les techniques de webmarketing (mais n’est pas spécialiste). Je suis recrutée comme Webmarketeur.

C’est un CDI, je suis payée pile ce que j’avais envie d’être payée, c’est une startup, je suis Webmarketeur, la vie est belle… Pendant deux mois…

Activité n°2 : Blogueuse professionnelle

Elément déclencheur n°1 : Je m’ennuie dans mon CDI

J’ai été recrutée à toute vitesse chez NouMa parce que la startup devait commercialiser le service et qu’ils avaient besoin d’un Webmarketeur pour cette phase. Mais finalement, deux mois plus tard, ce n’était toujours pas fait (ça a mis bien plus de temps que prévu).

Du coup, j’avais peu de travail. Et disons-le comme je l’ai ressenti : je me faisais CHIER. Je m’ennuyais comme un petit pois dans sa conserve qui a juste envie de se faire manger. (Je ne sais pas à quel point cette métaphore est pertinente…)

Elément déclencheur n°2 : Blogueuse et Digital Nomad, c’est fait pour moi !

Pour m’occuper, je décide de faire plusieurs choses :

  • Je m’inscris pour un Startup Weekend à venir. A la clé pour les gagnants, des pass pour aller au salon Vivatech (startup & innovation, mon kif) ;
  • Je regarde plein de vidéos de développement personnel, surtout celles d’Olivier Roland, que je suis déjà depuis plusieurs années.
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Ce dernier point est clé. Parce que les vidéos d’Olivier me font rêver. Il explique comment son travail (de blogueur) lui permet de voyager six mois par an. J’en reviens pas mes yeux et mes oreilles. Je me dis “Quoi ?! Mais c’est possible ça ?!”. Je sentais que c’était fait pour moi.

J’assiste au webinaire “Vivez la vie de vos rêves avec votre blog”. Pendant tout le webinaire, je me dis que ce métier est fait pour moi. J’ai toujours écrit : des histoires, des poèmes, des chansons, des Skyblogs (hum). Et j’ai même déjà eu deux blogs sur l’entrepreneuriat et le développement durable, mais que je n’ai pas trop su entretenir et développer.

A la fin du webinaire, Olivier parle de sa formation Blogueur Pro. J’étais surexcitée ! C’est à ce moment-là que j’ai décidé que mon nouveau rêve était de devenir Blogueuse Professionnelle pour pouvoir devenir Digital Nomad. Je m’inscris à la formation et commence mon chemin vers ce rêve.

Est-ce vraiment une activité professionnelle à ce stade ?

Certaines personnes pourraient considérer qu’à ce stade, ce n’était pas une activité professionnelle, et que donc je ne slashais pas vraiment. Mais moi je suis d’avis qu’une activité professionnelle n’existe pas seulement à partir du moment où elle génère des revenus. Elle commence à exister quand on commence à la faire exister. Et avant d’exister aux yeux des autres, elle existe pour nous, car on y consacre du temps et de l’énergie.

J’ai mis mon blog en ligne en février 2017. Mais, à mes yeux, j’ai commencé à slasher dès juin 2016. Car j’ai passé du temps à suivre la formation, à réfléchir au blog que je voulais créer (cette partie a mis cinq mois), à choisir le nom de domaine.

Le blog devient un side-project à côté de mon CDI

Ce blog devient un “side-project” qui m’occupe pas mal à côté de mon boulot.

A ce stade, ma vie est super cool. J’ai un rêve à poursuivre (sentiment que j’adore, je trouve ça super excitant, stimulant, motivant). Je sais que générer des revenus avec le blog prendra peut-être deux à trois ans. Donc mon projet est de rester dans ma startup pendant environ trois ans (date à laquelle la startup aurait surement été vendue), développer mon blog en parallèle, puis quitter la startup quand les revenus du blog pointeraient le bout de leur nez.

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Bon, ça ne s’est pas vraiment passé comme ça, comme je le raconterai dans un futur article…

Activité n°3 : Co-fondatrice de la startup PackYourSkills

Elément déclencheur n°1 : Je décide de participer au Startup Weekend Vivatech

Tu te rappelles que j’ai dit que je m’étais inscrite à un Startup Weekend en juin 2016 ? Pour moi, c’était surtout pour m’occuper de façon intéressante (j’avais déjà participé à deux Startup Weekends et ça avait toujours été génial). Et j’ai choisi ce Startup Weekend-là parce que je voulais gagner les places pour Vivatech (sinon à Paris cette année-là, il y avait des Startup Weekends tous les mois). Je le précise car, si je n’avais pas choisi ce Startup Weekend-là, je n’aurais probablement jamais rencontré mon futur associé…

Petite précision : un Startup Weekend est un événement d’un weekend où une centaine de personnes attirées par le milieu startup se réunissent pour créer des startups. Il y a des personnes avec des idées, d’autres sans idées. Des personnes aux compétences techniques, d’autres business, d’autres sectorielles (pharmaciens, avocats…). Des équipes se forment et travaillent à créer des startups en accéléré en deux jours, puis présentent le résultat en fin de weekend.

Je savais que j’avais clairement une fibre entrepreneuriale et que je voudrais créer ma boîte un jour. Mais en sortant d’école je ne me sentais pas prête. Je voyais plutôt ça à cinq ans : travailler environ trois ans, faire un tour du monde d’un an, puis peut-être monter ma boîte après ça en rentrant en France.

Mais comme tu t’en doutes, ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé…

Elément déclencheur n°2 : Le projet PackYourSkills pitché en début de weekend me donne des papillons dans le ventre

J’arrive au Startup Weekend. J’écoute les 29 premiers pitchs et je commence à me sentir déçue. Rien ne m’attire. Je me dis que je vais devoir passer le weekend sur un projet qui ne m’intéresse pas. Tristesse.

Puis la trentième personne monte sur scène pour présenter son projet. Et là, plus j’écoute, plus je commence à me tortiller sur ma chaise : J’ADORE CE PROJET ! J’adhère tellement que j’ai des papillons dans le ventre ! Pour de vrai !

J’ai failli ne pas faire partie de l’équipe. Déjà parce qu’on était nombreux à vouloir rejoindre l’équipe et qu’on ne peut pas être quinze. Les porteurs de projet choisissent leur équipe en fonction de leur motivation et compétences. A mon grand soulagement, j’ai pu rejoindre l’équipe.

Puis j’ai failli en partir. Parce que les organisateurs voulaient faire passer des personnes de notre équipe vers des équipes moins nombreuses. Comme personne ne voulait partir, j’ai fini par me porter volontaire. Mais j’ai été rattrapée par le porteur de projet (Maxime) qui a insisté pour que je reste (on avait déjà fait un tour de table pendant trente minutes et je pense qu’on avait senti tous les deux que j’avais ma place dans cette équipe). Les organisateurs ont fini par accepter. Pfiou !

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Elément déclencheur n°3 : Coup de foudre professionnel

Le weekend se passe et je commence à sentir un truc, comme un coup de foudre professionnel. Je me dis “J’adore la vibe de cette personne, ses valeurs, sa manière de voir les choses. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un avec qui je me verrais m’associer sur un projet”.

A la fin du weekend, je me dis que j’aimerais beaucoup pouvoir contribuer à ce projet et travailler avec cette personne. Mais en parallèle de mon travail. Je le dis à Max. Lui aussi a aimé les valeurs qu’il a perçues chez moi pendant le weekend. On organise une session tous les deux pour discuter de notre vision, de nos valeurs, de nos objectifs personnels. Une fois alignés là-dessus, on confirme qu’on a envie de travailler ensemble et je deviens co-fondatrice de PackYourSkills en août 2016.

PackYourSkills devient mon deuxième side-project

J’ai donc ajouté cette nouvelle activité à mon emploi du temps, à coup de sessions de travail après le boulot et le weekend.

De la même manière que le blog, cette activité était embryonnaire au début. Mais je la considère quand même comme une activité professionnelle (en construction) faisant partie de mon slash. Car j’y ai passé du temps et de l’énergie.

Quelques mois plus tard, ce projet deviendra mon activité principale, celle qui m’attirait tellement que j’en ai quitté mon CDI en avril 2017.

Conclusion

Pendant plusieurs mois, j’ai donc été Webmarketeur chez NouMa / Blogueuse / Co-fondatrice de PackYourSkills.

En ce moment, je ne suis plus slasheuse. Car j’ai quitté mon CDI, puis j’ai aussi arrêté PackYourSkills pour me concentrer sur LesNouveauxTravailleurs. Je raconterai ça dans un autre article. 😉

Mais j’envisage de le redevenir, comme tu peux le comprendre dans mon article Et si je devenais biographe ?

Tu veux en savoir plus sur le slash ? Visite la page dédiée au Slash !

Photo de couverture : Maxime et moi, co-fondateurs de PackYourSkills / Crédit photo : Kay Salera

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2 réflexions au sujet de « Comment je suis devenue Slasheuse »

  1. Hey, comme toi je suis slasheuse ! Drôle de nom d’ailleurs ! Je suis salariée en tant que psy, auto-entrepreneur en tant que psy aussi et j’ai un blog professionnel. J’ai eu besoin à un moment donné de plus de liberté, de m’affranchir et surtout de me créer ma propre sécurité financière. Car dans ma branche, le marché de l’emploi est vraiment instable … Et finalement, slasheur, c’est plutôt épanouissant 😀

    A bientôt,
    Line

    1. Bonjour Line,

      Génial ! Merci pour ton témoignage ! Ta démarche de te créer ta propre sécurité financière est très pragmatique ! C’est clair que diversifier ses sources de revenus aide potentiellement à mieux s’en sortir le jour où une des activités s’arrête brusquement ou connaît des difficultés. 🙂

      C’est le fait d’avoir plus de liberté qui fait que tu t’épanouis dans ta situation de slasheuse ? 🙂

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