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Digital Nomad : Rédactrice Web Freelance | Témoignage de Lucie Rondelet

En 2015, alors qu’elle était salariée, Lucie est passée de l’autre côté de la force : elle s’est lancée en freelance, avec le métier de “Rédactrice Web” (elle écrit des articles et autres contenus pour des sites web). Par la suite, elle a créé un blog pour ceux qui souhaitent se former à la Rédaction Web. Lucie n’avait pas l’intention ferme de devenir digital nomad. Mais il se trouve que son nouveau métier lui permet de travailler dans plein de lieux différents, et de changer de pays régulièrement.

Dans cette interview, Lucie nous livre comment elle a fait la transition du salariat au freelancing, et à quoi ressemble son quotidien.

Comment es-tu devenue digital nomad ?

J’ai quitté la France métropolitaine en 2010 (pour suivre mon conjoint qui était muté) et ai trouvé un poste salarié en Martinique. Je n’ai pas voulu devenir digital nomad mais je cherchais à arrondir les fins de mois. Je suis tombée sur Radins.com qui expliquait le métier de Rédacteur Web. En 2012, j’ai commencé à m’intéresser au métier et à arrondir mes fins de mois avec cette activité.

En 2015, je me suis rendu compte que je gagnais plus avec mon activité de rédaction Web qu’en étant salariée. Mon conjoint a été muté en Nouvelle-Calédonie et j’ai été contrainte de le suivre. J’ai profité de notre déménagement pour créer mon entreprise et devenir Rédactrice Web freelance. Dès le premier mois de la création, ça marchait bien.

Comment as-tu géré la transition entre le salariat et le freelancing ?


NOTE suite au déverrouillage de l’article : Tu viens de recevoir le lien de téléchargement du guide par email. 🎉🎉 Si tu n’as pas reçu l’email d’ici quelques minutes, pense à vérifier dans ton dossier “spam” ou “courrier indésirable” (les emails sont timides la première fois, ils ont tendance à se cacher dans le dossier spam plutôt que de se montrer au grand jour dans la boîte de réception…). Utilisateurs de Gmail : pensez également à vérifier le dossier “Promotions”.

J’ai calculé combien je gagnais en bossant quelques heures le soir. Je me suis dit “Si tu bosses tant d’heures la journée, voilà combien ça peut te faire par mois”. En une semaine, il est probable que je gagne autant qu’en un mois de travail salarié. Je me suis dit “Il faut vraiment que je tente”.

Quel est ton mode de voyage ?

On a un voilier donc on se balade en bateau (comme Sonia !) . On a été expatriés deux ans en Guyane, trois ans en Martinique et avant j’ai vécu seule au Japon. Et maintenant ça fait trois ans qu’on est en Nouvelle-Calédonie.

Comment fais-tu pour continuer de travailler quand tu es en “mode voyage” avec ta famille ?

Quand je voyage, je suis dans une dynamique de minimiser mon temps de travail. Je ne pars pas en famille pour travailler mais pour faire du canyoning, de la rando…Je prends l’ordi car il faut que je traite des mails et les questions de mes élèves, mais j’essaye de m’imposer de ne pas travailler plus d’une heure par jour.

Soit je travaille beaucoup avant de partir et quand je voyage je fais juste mes mails. Soit je travaille la nuit car je dors moins que mon conjoint et mes enfants (six ou sept heures).

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Comment fais-tu pour travailler en bateau ?

J’utilise mon téléphone en 4G pour bosser depuis le voilier (j’achète une carte Sim à chaque fois que je change de pays). Des fois, il y a des îlots. On s’arrête, on descend dans des hôtels et je bosse avec le Wifi de l’hôtel. Ou en mettant le bateau près de l’hôtel pour capter le WiFi.

Comment définis-tu tes prix ?

J’adapte mon tarif en fonction de la difficulté, du briefing, du sujet abordé. Plus le sujet m’inspire et je sais que je vais écrire vite, plus je peux baisser mon tarif. Sinon je mets un tarif haut. Je ne descends jamais en-dessous de 30€ de l’heure (parce que je ne peux pas me le permettre).

J’ai beaucoup de commandes. Si j’ai un client qui me propose de rédiger un texte et que j’évalue qu’un autre client me propose mieux, je choisis le deuxième. C’est un luxe que je peux me permettre.

Je n’ai pas toujours été aussi efficace. Quand j’ai commencé la rédaction web, je pouvais passer une journée pour gagner trente euros par jour. Mais il faut préciser que je suis une très grosse bosseuse. A partir du moment où j’ai trouvé ce métier de rédaction web, j’ai réalisé que je pouvais avoir un métier à temps plein qui me permettrait de travailler de n’importe où dans le monde. Juste avec mon cerveau, du Wifi, sans stock…Je me suis “C’est celui-là que je veux” et j’ai travaillé comme une acharnée.

Au début j’étais lente, je suis devenue rapide. Je faisais des fautes, je n’en fais plus. Je ne connaissais pas le référencement naturel…Tout est venu en travaillant, en m’entraînant. Aujourd’hui je peux taper jusqu’à 1500 mots de l’heure. Pour un texte de mille mots, je fais dix ou quinze minutes de recherche et de prise de note. Pour les clients, je mets plus que pour mon blog : une heure pour mille mots. A six centimes le mot, ça fait soixante euros.

Comment trouves-tu tes clients ?

C’est expliqué dans ma formation. Je l’explique grossièrement dans mes articles et ma chaîne Youtube. Il faut être proactif. Ne pas attendre que les clients te contactent. Quand je trouve un site mal fait, mal optimisé, je fais un audit, je contacte le propriétaire du site et je lui propose de bosser ensemble.

Il faut avoir de vraies compétences. La plupart des gens qui se disent rédacteurs web ne le sont pas. Quand j’avais trop de travail, j’ai essayé de déléguer : soit ce n’était pas optimisé, soit il y avait des fautes. Je passais plus de temps à retoucher qu’à rédiger moi-même. C’est comme ça que j’ai eu l’idée de créer mon blog et ma formation, pour expliquer comment j’ai fait moi pour réussir.

Comme c’est un secteur qui n’a aucune concurrence (car il y a plus de pages web que de rédacteurs web), il y a du travail à l’infini.

Depuis quels lieux travailles-tu ?

J’essaye de bouger très souvent. Des fois je travaille de chez moi. Je vais aussi dans des cafés ou des bars en centre-ville. Ou au bord de la mer : je me connecte au Wifi des hôtels en bord de plage, ou bien je vais à la bibliothèque ou au centre culturel Jean-Marie Tjibaou à Nouméa. Pour faire mes vidéos Youtube, je vais en forêt. J’essaye de me balader car j’ai besoin de sortir.

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Je ne travaille pas dans des espaces de coworking parce que je n’en ai pas trouvé à Nouméa. Peut-être que ça existe mais je n’en ai pas trouvé.

Ce qui me plaît c’est justement l’idée de choisir où je vais bosser chaque jour, de changer. J’aime être dehors. En tant que rédacteur web, tu peux travailler hors ligne. Je prépare mes sujets puis j’écris sur Word. Je m’assois par terre dans l’herbe. Je travaille même dans ma voiture, quand j’attends que les embouteillages passent, dans les salles d’attente chez les médecins…J’ai mon sac à dos avec mon ordinateur dedans pour pouvoir le sortir à tout moment. Je l’ai pris pendant une croisière Costa dans les Caraibes.

Je songe à une cure de digital detox, pendant genre une semaine, pour plus profiter de la vie en réel. Il y a quelques temps, on est partis pendant deux semaines et demi en bateau. J’ai réussi à déconnecter pendant quelques jours.

A quoi ressemble une journée où tu alternes travail en ligne et hors ligne ?

Si je sais que je ne vais pas avoir Internet :

  • Le matin : je traite mes mails, j’extrais tous les sujets à traiter dans la journée, je fais un copier-coller de mes sources sur Word ;
  • Je lis mes sources hors ligne et crée les articles hors ligne ;
  • Le soir ou le lendemain, je n’ai plus qu’à envoyer le texte quand j’ai une connexion.

Comment organises-tu ton temps ?

J’ai un système très archaïque : j’ai un énorme agenda papier où je vois toute ma semaine quand j’ouvre les deux pages. J’ai un endroit sur la droite : “A faire cette semaine”. J’y mets les trucs les plus importants.

Chaque jour, je note toutes les tâches que j’ai à faire dans la semaine. Au fur et à mesure, des choses s’ajoutent. Par exemple, une demande de client : “Est-ce que tu peux me rendre trois articles pour mardi onze heures ?”. Mais aussi “Penser à acheter de la lessive, aller chez le pédiatre…”. Je mélange perso et pro. Je coche au fur et à mesure pour être sûre d’avoir fait tout ce que j’avais à faire chaque jour.

J’ai dix heures d’avance grâce au décalage horaire entre Nouméa et la France. Si je rends un article le mercredi soir, je sais que mon client l’aura le matin. En revanche, ça ne m’arrange pas pour les coaching que j’organise pour mes élèves et clients. Je suis obligée de proposer 21h (heure de Nouméa) à tout le monde. C’est vraiment pas pratique et ça me fait perdre énormément d’opportunités.

J’essaye de fonctionner par lots d’articles plutôt qu’un article par-ci par-là. Car lire les nouveaux briefings est plus long que lire les sources et rédiger. Les lots peuvent être de trois semaines, un mois, deux mois… Ca permet de s’organiser. Je refuse les commandes uniques. Il y a tellement de boulot que tu peux te permettre de choisir tes clients : je prends ceux que je trouve sympa, avec qui le feeling passe bien.

Comment fais-tu pour ne pas te sentir isolée ?

Je n’ai pas de collègues. Que des clients, élèves, lecteurs en ligne. Je ne vois personne. Ma formation dure six mois et je rencontre mes élèves à la fin. Je rentre en métropole chaque année en juillet/août.

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Ici en Nouvelle-Calédonie, on est encore à l’âge de pierre au niveau numérique. Je ne connais pas de blogueur, de webentrepreneur, de rédacteur web (enfin un seul et il est salarié).

A côté j’ai ma vie personnelle. Je suis une boulimique de la vie : j’aime lire, faire de la guitare, apprendre des langues étrangères, j’ai mes enfants. Je ne suis seule que pendant le temps de travail. Je dépose mes enfants à 9h et les récupère à 16h.

Quels sont les avantages du nomadisme digital selon toi ?

  • Organiser mon temps comme je veux ;
  • Choisir mes clients ;
  • Apprendre plein de choses : le matin j’ouvre ma boîte mail, je découvre ce que veulent les gens : “Pourquoi les yeux sont de telle couleur ?”, “La biographie d’un artiste”, “Les astuces pour réussir sa tarte aux pommes… Au bout de dix ans je peux faire “Qui veut gagner des millions”. J’ai fait tout le site d’un nettoyeur de voiture au karsher donc mes amies me disent “Mais comment tu sais ça ?”. Il y a plein de coins que je connais sur la planète alors que j’y ai jamais mis les pieds…

Difficultés

Je suis totalement fan de mon boulot, ça me correspond, donc je ne vois pas de difficulté. Mais pour d’autres personnes, avec une personnalité différente de la mienne, peut-être :

  • Travailler à domicile ;
  • Ecrire sur des thèmes qui ne leur font pas envie ;
  • Ne pas être assez rapide et donc gagner moins que ce que je gagne moi.

Quelle note donnerais-tu à ton épanouissement au travail aujourd’hui ? Pourquoi ?

10 sur 10. Je ne pourrais pas rêver mieux, j’adore ! Si on me disait “On te donne un salaire à vie et tu arrêtes de travailler”, je dirais non.

J’aime évoluer. Je n’aurais pas aimé faire que de la rédaction web à temps plein, mais il y a plein d’évolutions possibles avec ce métier. Parce que je fais de la rédaction web, du SEO, du coaching, de la formation, je suis webentrepreneur… Si la rédaction web s’arrête, je peux faire dix mille choses différentes. C’est ça qui m’intéresse, je ne suis pas plan-plan. Il y a un état d’esprit derrière.

Cet état d’esprit manque à 95% des rédacteurs web autoproclamés. Ils me disent qu’ils sont au SMIC alors qu’ils font ça depuis cinq ou dix ans. On ne peut pas s’improviser rédacteur web comme ça, il faut être irréprochable, ça s’apprend. On veut tout sans effort dans notre société, sauf que ça ne marche pas comme ça.

Deviens Rédacteur web freelance et digital nomad !

Si tu souhaites devenir Rédacteur web, visite le site de Lucie. Il est plein d’articles gratuits très utiles et elle propose une formation pour aller plus loin.

Et pour l’aspect digital nomad, je te conseille d’aller voir la section dédiée au nomadisme digital sur LesNouveauxTravailleurs. 🙂

Si vous cherchez des Rédacteurs Web, Lucie met aussi les entreprises en relation directe avec les meilleurs élèves de la formation. “Je ne prends pas de commission car ça permet au Rédacteur de ne pas réduire ses revenus. Mon but est que mes élèves gagnent plus.”

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