Trouver sa Mission Altruiste | Etape 2 de ma Méthode Ikigaï

Rosace ikigaï étape 2 mise en avant

L’étape 2 de ma méthode pour trouver son Ikigaï s’attaque à la composante “Ce dont le monde a besoin” de la rosace de l’Ikigaï. Comme pour l’étape 1, plutôt que de la prendre individuellement, j’ai directement pensé au croisement entre cette composante et les deux précédentes (“ce que j’aime” et “ce pour quoi je suis doué”).

Ainsi, la question à laquelle on cherche à répondre ici est : “Comment est-ce que je peux utiliser mon Elément pour être utile au monde et donner du sens à ce que je fais ?”

J’ai choisi d’appeler cette jonction “Mission altruiste”. Le mot “mission” fait appel à quelque chose de plus grand que soi. Une chose à laquelle on contribue pour apporter sa pierre à l’édifice dans ce monde, via le travail. Le mot “altruiste” rappelle que cette mission ne nous sert pas uniquement individuellement (même si c’est le cas car elle nous rend épanouis), mais qu’elle est portée sur autrui : résoudre le besoin d’autres personnes.

Pourquoi est-il important de trouver sa Mission Altruiste ?

Comme je l’évoquais dans l’épisode 1 de ma méthode pour trouver son ikigaï, dans notre société, on a tendance à privilégier le besoin individuel : trouver un emploi, obtenir une rémunération.

Pourtant, se sentir utile à l’autre est une source de bonheur.

Pressés d’avoir un salaire, on rejoint une mission collective (une entreprise) en suivant notre besoin de trouver un emploi, plutôt que notre mission. En résultent deux choses. Premièrement, la mission “collective” ne nous parle pas toujours. Deuxièmement, on devient acteur de la mission de quelqu’un d’autre, au lieu d’être acteur de sa propre mission.

Je ne dis pas que nous devons tous devenir entrepreneurs/patrons pour créer notre propre mission. Plutôt que, si nous rejoignons une mission collective (une entreprise), nous devons nous assurer que celle-ci nous donne l’opportunité d’accomplir notre propre mission au passage. Mais encore faut-il la connaître ! (C’est le but de l’étape 2 ;))

Avancer sans mission, c’est comme se laisser porter dans un radeau sur la rivière, sans avoir de pagaie pour diriger. C’est la rivière qui décide où va le radeau, pas nous. Avoir une mission permet de donner une direction à ses actions, dans le milieu du travail. D’avoir le contrôle sur ce que l’on est en train de construire. Le contrôle sur son épanouissement personnel.

Une Mission Altruiste n’implique pas de sauver le monde

On n’a pas besoin de faire un job dans l’environnement, de sauver des vies, ou de créer le prochain Apple pour contribuer à une mission altruiste. Ce qu’il faut c’est que la mission ait du sens pour soi (ce sens est propre à chacun). Et tout le monde peut trouver une mission altruiste, dans n’importe quel métier.

Pour illustrer cette idée, j’ai deux anecdotes.

Une personne que je connais me racontait que, dans son entreprise, tout le monde mange au réfectoire à midi. Les caisses sont tenues par quatre caissières. Trois d’entre elles n’ont pas l’air particulièrement heureuses de faire ce travail. Peut-être le font-elles par nécessité.

Mais l’une des caissières, au contraire, a une vision très positive de son travail : apporter un peu de bonheur chaque midi à toutes les personnes qui passent par sa caisse. Ainsi, elle dit bonjour avec le sourire, appelle les gens par leurs prénoms (qu’elle voit sur les badges), leur demande des nouvelles…Cette personne a su transformer un travail que l’on peut considérer comme peu intéressant en contribution à une mission supérieure bien plus intéressante.

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De l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis, quelqu’un a interrogé un balayeur qui travaillait à la NASA un jour et lui a demandé quel était son travail. Il a répondu : j’aide à envoyer des gens sur la Lune. Lui aussi a vu la mission supérieure à laquelle il contribuait en faisant un boulot que d’autres verrait comme ingrat.

Le but ici n’est pas de trouver comment on va pouvoir sauver le monde (bien que certains le feront peut-être). Mais plutôt de trouver quelque chose de plus grand que nous auquel on a envie de contribuer, les gens qu’on a envie d’aider, le besoin auquel on a envie de répondre.

Quatre exercices pour trouver sa Grande Mission

La Mission Altruiste est le croisement entre l’Elément et ce que j’appelle la “Grande Mission”. La Mission Altruiste c’est la somme de la direction que l’on veut prendre (comment on veut contribuer au monde) et de la manière qu’on choisit d’y contribuer, basée sur son Elément.

Ikigaï Imbrication Elément Mission Altruiste Grande Mission

Comme nous avons déjà travaillé sur ton Elément dans l’étape 1, il reste à :

  1. Trouver ta grande mission
  2. Trouver comment ton Elément peut y répondre

Pour trouver ta grande mission, j’ai imaginé quatre exercice. Ceux-ci sont tirés de ma propre expérience. Ils  viennent tous de réflexions que j’ai eues sur moi-même quand je réfléchissais à ma “mission”.

Exercice 1 : Est-ce que je veux contribuer au passé, au présent ou au futur ?

Avant de me lancer dans l’épanouissement professionnel, je voulais travailler dans l’environnement. Je me suis demandée pourquoi je n’arrivais pas à me décider à retenter ma chance dans l’environnement.

Je me suis alors rendue compte qu’à mes yeux, aider à enlever les sacs plastiques dans les océans consistait à réparer l’erreur commise par d’autres en amont. Passer mon temps à réparer les erreurs n’est pas une mission qui m’enchante, car elle est tournée vers le passé. J’ai besoin de construire quelque chose qui contribue à la fois au présent et au futur.

Je trouve que l’on peut distinguer trois types de missions :

Missions “Passé”Missions “Présent”Missions “Futur”
Comprendre le passé, le réparer, limiter les dégâts d’une erreur passéeApporter une aide à ceux qui en ont besoin aujourd’huiConstruire quelque chose qui va faire évoluer le futur et durer
Exemples :

 

-Archéologue

-Enlever les sacs plastiques des océans

-Faire justice à un innocent enfermé en prison

Exemples :

 

-Agriculteur

-Médecin

-Consultant

-Chauffeur de taxi

-Policier

Exemples :

 

-BTP

-Innovation

-Chercheur scientifique

-Ecrire un livre

Bien sûr, les missions qui touchent au passé impactent le présent et le futur ; et celles du présent impactent le futur. Et ma classification relève de ma sensibilité. Tu en auras peut-être une différente. Par exemple, être “instituteur” peut être vu comme un métier du présent (rendre l’apprentissage intéressant) ou du futur (inculquer des valeurs phares qui guideront les élèves tout au long de leur vie).

L’idée est de se demander : “A quelle période ai-je envie de contribuer ?”

Il n’y a pas de mauvaise réponse. Toutes ces missions sont positives. Mais il faut que tu trouves celles qui te parlent à TOI.

Si tu ne trouves pas spontanément la réponse, tu peux noter dans votre carnet les métiers que tu trouves désirables, positifs, au fur et à mesure que tu les croises, et indépendamment de votre capacité à les exercer.

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En relisant tous les métiers que tu as notés, regardez à quel type de mission ils correspondent : passé, présent, ou futur ?

C’est une manière de trouver un axe pour votre mission altruiste.

Exercice 2 : Qui ai-je envie d’aider ?

De la même façon, je trouve qu’on peut segmenter les missions en fonction des personnes que l’on a envie d’aider. Veux-tu aider les humains, les animaux, la nature ? Pour lesquels as-tu de l’empathie et te dis-tu “C’est pas possible, il faut faire quelque chose pour eux.”

S’il s’agit des humains, veux-tu aider les bébés, les seniors, les malades, les pauvres, les femmes…?

S’il s’agit des animaux, veux-tu aider les animaux de compagnie, ceux en voie de disparition…?

Si tu ne trouves pas la réponse spontanément à cette question, tu peux faire la même chose que pour l’exercice précédent : noter au fur et à mesure dans votre carnet, puis revenir dessus après un certain laps de temps et voir ce qui ressort.

Ca te donnera un autre angle d’attaque de votre mission.

Exercice 3 : Comment est-ce que je veux que les gens me décrivent à mon enterrement ?

Voici venu l’exercice morbide. Imagine que tu es mort(e) (oui, pas facile, je sais). Nous sommes le jour de ton enterrement. Les personnes qui ont pu voir le fruit de ton travail prennent la parole et décrivent la contribution que tu as apporté au monde.

Que disent-ils ?

Cela revient à la trace que tu veux laisser ici. Veux-tu avoir “sauvé x milliers de vies”, “trouvé le vaccin contre une maladie mortelle”, “aidé x personnes à révéler leurs talents” ?

La prise de recul de cet exercice peut apporter la meilleure réponse pour trouver sa mission. Mais le but d’avoir des exercices différents est de chercher ce qui vous touche de différentes manières.

Exercice 4 : Qu’est-ce qui me met en colère ?

Dans l’étape 1, on a parlé de jalousie. Maintenant c’est le tour de la colère. Qu’est-ce que la colère a à voir avec votre mission altruiste ?

La colère est un signe de ce qui ne correspond pas à nos valeurs, et initie un désir de modifier cela, d’entamer une forme de révolte.

Quand on trouve les choses qui nous agacent, on trouve des pistes de missions.

Par exemple, voici cinq choses qui m’énervent (me titillent on va dire, ce n’est pas toujours une grande colère) et me donnent envie de faire quelque chose pour que ça change :

  • Quand quelqu’un croque une pomme une fois puis jette les 90% de la pomme restante à la poubelle
  • Quand un chauffeur de taxi ouvre sa fenêtre pour jeter un bout de papier par terre
  • Quand un ami me dit qu’il n’est pas heureux dans son travail mais y reste quand même
  • Quand quelqu’un me répète x fois qu’il a envie de changer, de faire quelque chose, mais qu’après plusieurs mois, il n’a toujours pas fait un seul pas dans cette direction
  • Quand quelqu’un se plaint du mauvais temps à Paris (alors que c’est intrinsèque à cette ville)

La numéro 3 est celle qui est à l’origine de ce blog.

Et toi, quelles sont ces petites choses qui te donnent envie de faire quelque chose pour que ça change ?

Si tu as des idées dès maintenant, tant mieux. Mais sinon, tu peux le noter dans ton carnet au fur et à mesure que tu le ressens.

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Formuler sa Grande Mission

Reprends tout ce que tu as écrit au travers des exercices et formulez une phrase qui contient les deux informations :

  • qui je veux aider
  • quel problème ont-ils que je veux aider à résoudre

Exemple : Aider chaque personne à être plus épanoui dans son travail ; aider les gens qui ont perdu un proche à remettre du bonheur dans leur vie ; limiter les dégâts causés à la planète pour laisser un environnement plus beau à mes enfants.

C’est difficile de trouver LA bonne formulation dès le début. Pour éviter de te bloquer à cet endroit-là, je te suggère de noter une page complète de formulations de missions. Tu auras de la matière et pourras ensuite aller barrer celles qui ne te plaisent plus, modifier les phrases, changer un mot.

Je ne trouve pas ma Grande Mission : que faire ?

Il ne faut pas trop se prendre la tête en cherchant à trouver LA Grande Mission parfaite. Le but de l’exercice est avant tout de permettre de prendre du recul pour se demander si ce qu’on fait aujourd’hui contribue à l’oeuvre de sa vie, et d’être heureux de sa vie sur son lit de mort.

Mais quand même, on n’a pas fait tout ça pour rien :p Trouver sa grande mission est une vaste tâche. Si rien ne t’inspire, alors j’ai deux pistes à te donner.

Premièrement, je te suggère de consulter des médias que tu n’as pas l’habitude de consulter. Si tu as l’habitude de regarder le journal télévisé à 20h et BFM Tv, essaye de regarder les sites de magazines alternatifs (Kaizen, Wedemain, Socialter…). Ca pourrait te donner des idées de missions.

Deuxièmement, comme pour l’étape 1, ESSAYEZ des choses que tu ne fais pas d’habitude. Participez à des festivals, des événements, des ateliers…Tu pourrais tomber sur une idée, une mission que tu aimes particulièrement, sur des gens pour lesquels tu éprouves de l’empathie et que tu aimerais aider.

Trouver sa Mission Altruiste : Comment mon Elément peut-il contribuer à cette mission ?

Voilà comment on reconnecte l’étape 1 à l’étape 2. En étape 1, tu as déterminé ton Elément, ces activités que tu prends plaisir à réaliser et où, en plus, tu es doué(e).

Pour qu’il y ait Ikigaï, il faut que ton Elément recroise ta Grande Mission. La Mission Altruiste EST ce croisement. Il faut donc que tu utilises ton Elément pour répondre à ta grande mission.

Pour prendre une image, c’est comme si tu venais de déterminer la “Lune” sur laquelle tu souhaites aller. Et maintenant, il faut trouver la bonne fusée pour aller dessus. Autrement dit, maintenant que tu as trouvé la mission plus grande que toi, il faut que tu trouves comment TOI tu peux y contribuer, grâce à ton Elément, déterminé en étape 1.

Reprends ce que tu avais écrit en étape 1. Tes talents naturels et les activités que tu es particulièrement heureux(se) de réaliser avec ces talents. C’est ça que tu dois utiliser pour contribuer à la “grande” mission.

Par exemple, imaginons que ta grande mission soit “Démultiplier les messages percutants qui donnent envie d’agir sur Terre”. Il y a des milliers de façon de répondre à cette mission. Mais imaginons que toi, dans ton Elément, tu aies remarqué que tu es bon(ne) en présentations orales et que tu adores donner des conseils aux autres sur leur présentation orale. Alors ta Mission Altruiste (croisement Elément + grande mission) pourrait être “Démultiplier les messages percutants qui donnent envie d’agir sur Terre, en accompagnant les managers à booster leurs présentations orales”.

Rendez-vous bientôt pour le prochain épisode !

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6 réflexions au sujet de « Trouver sa Mission Altruiste | Etape 2 de ma Méthode Ikigaï »

  1. Bravo pour le site et la méthode Ikigaï, c’est très intéressant !
    Petite question : si on est un slasher, avec un éternel besoin de renouvellement / apprentissage… Est-ce qu’on a UNE mission altruiste ? Est-ce que ce n’est pas un peu contre productif de la chercher, et ne faudrait-il pas préférer une approche plus expérimentale de la chose- en gros faire ce qui nous attire, avec des gens qu’on aime bien, sans essayer a priori de poser une mission comme vérité immuable, ce qui précisément ne convient pas aux slashers ?

    1. Bonjour Cédric,
      Merci pour ta question.
      Effectivement, je suis assez d’accord avec tes suggestions. Voici quelques précisions de ma vision :
      – La « Mission Altruiste » vaut au moment T ; elle peut évoluer, n’a pas besoin d’être la même toute la vie (donc il faut enlever la pression de trouver LE truc ; c’est ce qui est vrai pour toi au moment où tu y réfléchis) ;
      – Quand on se lance dans l’entrepreneuriat, il faut quand même se poser la question de la transformation qu’on veut apporter aux personnes (si c’est ce type de chose que l’on veut apporter). Et là, ça vaut le coup de se redemander quelle est sa « mission altruiste » dans le sens « qu’est-ce que j’apporte aux gens via mon activité ».
      – L’introspection n’a pas le même effet sur tout le monde : pour certains, ça aide à avoir des moments « eurêka », parce qu’on a pris le temps de se poser devant ue feuille et de se connecter à soi. Pour d’autres, l’introspection n’amène pas de réponses, et il vaut mieux dans ce cas passer par le terrain.
      – Globalement, à mon sens, il faut chercher à « être », c’est-à-dire suivre ses envies. Ce qui est important dans la réflexion de l’ikigaï, c’est surtout ce processus de reconnexion à soi. 🙂

  2. Je suis scrupuleusement tes exercices.. et les choses prennent petit à petit sens ! C’est formidable !
    Merci beaucoup pour ton aide, je me sens soudainement moins seule puisque je trouve des réponses à de vieilles questions et ça m’ouvre de nouvelles pistes de réflexions ! Merci !!!! <3 <3

  3. Merci beaucoup Isis pour ce site et d’avoir partagé tes idées. Elles m’aident beacoup dans mon questionnement et me donnent de nouveaux champs de réflexion possibles.
    J’ai commencé à faire les exercices que tu proposes et j’espère me sentir un peu plus proche de ma  »mission ». 🙂

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