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S’épanouir grâce aux nouveaux Modes de Travail | Ma Conférence au Mixit 2018

La conférence Mixit 2018 a eu lieu à Lyon en avril 2018. Elle a réuni près de 600 personnes du secteur IT (web, intelligence artificielle, applications mobiles…). J’ai été invitée à faire un talk de 50 minutes sur les nouveaux modes de travail qui peuvent être source d’épanouissement.

Dans cette vidéo -réalisée par Mixit, retrouvez ma conférence. J’ai souhaité laisser la place au maximum de questions. Pour chaque mode de travail, j’ai donc passé 5 minutes à synthétiser sa définition et ce qu’il implique, et 5 minutes à prendre des questions.

—TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE—

Introduction : Ma Vision du Travail

LesNouveauxTravailleurs : Bonjour à tous, merci beaucoup d‘être venus à cette intervention. Moi je suis super contente que vous soyez là et contente d’être ici. Comme vous pouvez le lire, ça va porter sur l’épanouissement professionnel et les modes de travail. Donc “modes d etravail”, c’est un peu une expression fourre-tout que j’ai trouvée pour essayer de mettre les quatre trucs qui sont marqués en-dessous. Donc ces quatre “trucs” : le remote, le nomadisme digital, le slash, et l’entrperise libérée- ce sont donc les quatre modes d etravail donc je parlerai.

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je voulais juste vous expliquer pourquoi je suis ici, pourquoi c’est moi qui suis en train de vous parler de ça et pourquoi j’ai choisi de parler de ça tout court.

Donc moi j’ai fait une Ecole de Commerce et quand je suis sortie d’Ecole de Commerce, il y avait pas mal de personnes dont je me suis rendu compte que, dans leur travail, elles n’étaient pas heureuses.

Alors je ne sais pas, vous, quels sont vos profils et comment ça s’est passé pour vous, mais en Ecole de Commerce, en fait, on va une année choisir une spécialité, une année une autre, mais en fait, on est étudiants, on pense beaucoup à faire la fête, on sait pas trop ce qu’on est en train de choisir. La plupart du temps on ne sait pas ce que ça veut dire , les “achats”, tout ça. Et on arrive à la fin et, comme on a choisi un truc, c’est là qu’on arrive à être recruté en stage, et comme on a fait n stage là-dedans, c’est là qu’on est recruté dans un boulot. Et donc parfois on se retrouve dans un endroit où, finalement, on ne sait pas trop pourquoi on est là et ça correspond pas forcément ni à ce qu’on aime, ni à ce dans quoi on est doué. C’est un peu la résultante des petits choix qu’on a faits.

J’entendais aussi beaucoup de gens se plaindre de leur boulot, présenter ça vraiment comme quelque chose qui est difficile à vivre. Et fait j’ai un petit calcul. je me suis dit “Donc si on passe huit heures par jour à travailler et environ quarante ans par vie, grosso modo on passe un tiers de notre temps à travailler, un tiers à dormir, et un tiers à se faire plaisir.” J’ai un peu eu un déclic. je me suis dit “Mais, attends, mais on peut pas passer un tiers de notre vie à faire un truc qu’on n’aime pas ! Il faut le faire sur un truc qui nous fait kiffer”.

J’ai eu un peu deux convictions qui se sont développées. La première c’est que le travail peut être un levier d’épanouissement et pas que de souffrance. Et la deuxième c’est que, si on ne se bouge pas pour faire quelque chose, quand on va arriver en fin de vie, on va peut-être se dire que c’est trop tard, qu’on aurait peut-être dû faire quelque chose pour plus s’éclater.

Je me suis donnée une petite mission, c’est d’aider chaque personne à être plus épanouie au travail. J’ai une approche un peu différente de l’approche du travail qu’on a globalement dans la société. Globalement dans la société, on a tendance à se dire “D’abord, mon travail est mon moyen de rémunération, c’est comme ça que je vais pouvoir payer mon loyer, mes factures, etc”, donc je me sécurise là-dessus. Et ensuite, une fois que je suis dans ma petite bulle de travail, je vais pouvoir penser à comment m’épanouir là-dedans, comment je fais là-dedans pour me sentir mieux.

Je trouve que cette manière d’aborder le travail est limitante parce que ça veut dire que d’abord on définit un périmètre et qu’après on s’autorise à jour là-dedans. Et on ne s’autorise pas à jouer avec tout ce qui est autour. Donc ce que j’essaye de promouvoir un peu comme message, c’est de penser d’abord à ses aspirations. Donc, au-delà de toutes les contraintes techniques, économiques, financières, familiales…S’il n’y avait que moi sur Terre et que tout était possible, qu’est-ce que j’aimerais faire ? Et après, dans un deuxième temps,d e penser à la concrétisation. Comment je fais pour trouver une activité un job, quelque chose qui peut me rapporter de l’argent, qui correspond à ça et qui me permette de me rapprocher de ça.

Pour donner une image, imaginons qu’on est des astronautes et qu’on se dise “Tiens, tiens, sur quel astre est-ce que j’aimerais bien aller me balader ?” Je choisis la Lune. Une fois que j’ai choisi la Lune, je vais construire la fusée pour aller sur la Lune. Parce que si je veux aller sur Mars, probablement que ma fusée pour aller sur la Lune, elle ne sera pas adaptée. Donc il faut que je construise la bonne fusée pour aller sur la Lune.

Moi, comment je réponds à ça ? Concrètement aujourd’hui ce que je fais c’est que j’ai créé un blog qui s’appelle LesNouveauxTravailleurs.fr et j’en ai fait mon activité principale. Je reprends cet entonnoir. Je publie deux types d’articles. Il y a un premier type d’articles qui est sur les aspirations. J’appelle ça “se connaître soi-même”, c’est-à-dire, “j’ai besoin d’aller comprendre moi, tout seul avec moi-même, quelles sont les choses que j’aime, celles sur lesquelles je suis vraiment doué(e), et o j’ai un talent naturel par rapport à d’autres personnes. Voilà, tout le côté un peu “rêve” et introspection on va dire.

Et après, il y a une deuxième partie des articles qui est plus terre-à-terre, où je vais aller essayer de comprendre ce qui existe aujourd’hui dans le monde. Et aujourd’hui c’est là-dessus qu’on va se pencher, puisque les modes de travail ce sont donc des choses qui existent dans le monde.

Alors après je ne parle pas de tout, parce qu’il y a aussi l’entrepreneuriat, le freelancing, plein de choses dont on pourrait parler. Pourquoi est-ce que moi j’ai choisi de parler de ces quatre modes de travail-là ? C’est parce que, déjà, je les ai vécus à une époque. Tous en même temps en plus. Et en me renseignant, j’ai découvert ces mots-clés et j’ai trouvé que, comme pour moi ça avait été libérateur de fonctionner de cette manière-là, je me suis dit qu’il y avait de grandes chances que ça le soit aussi pour d’autres personnes. Pas forcément pour tout le monde mais moi je ne le connaissais pas. Donc probablement que de nombreuses personnes d’Ecole de commerce et d’autres formations ne le savent pas non plus. Donc je vais évangéliser tout ça, je vais écrire des articles, le publier sur Internet, et comme ça il y aura plein de gens qui le connaîtront. Et comme je trouvais que mon témoignage personnel ne suffisait pas, j’ai décidé d’aller interviewer des personnes qui vivent ces modes de travail-là, pour comparer ce que moi j’avais vécu, ce qu’eux avaient vécu, et faire un quadrillage un peu plus réaliste de ce qui existe.

Tout n’est pas lié au web. Là on est dans une conférence très tournée web. Les deux premiers le sont, les deux seconds ne le sont pas forcément. Mais j’avais quand même envie de parler des quatre parce que ça peut aussi vous faire des “tilts”, vous faire penser à des choses. Et, globalement, le but pour moi en vous présentant ça, c’est de vous faire une petite intro de ces modes de travail et de voir si, pour vous, ça vous parle, ça vous inspire, et ça vous donne envie d’aller peut-être plus loin, de creuser le sujet. Et, si ce n’est pas le cas, eh bien au moins vous saurez qu eça ne vous inspire pas, et ce sera déjà un pas de plus.

Du coup, maintenant que moi j’ai dit pourquoi j’étais là, je voudrais juste vous retourner la question parce que vous avez choisi de venir à ce talk plutôt qu’à un autre. Du coup, est-ce qu’il y a deux ou trois personnes qui voudraient expliquer pourquoi vous avez été attirés par le titre de cette conférence ? Juste pour partager avec moi, avec les autres personnes.

Personne du public n°1 : Ca va peut-être être un peu vexant mais pour découvrir des choses, je me mets la contrainte, quand il y a un talk qui m’intéresse, de venir à celui avant ou après dans la même salle, sans rien n’y connaître.

LesNouveauxTravailleurs : Haha, ok ! C’est un peu ce qu’ils ont fait avec les “random talks”, donc je trouve ça très cool.

Personne du public n°2 : Parce que j’ai l’occasion de travailler en remote mais ce n’est pas hyper épanouissant je trouve.

Personne du public n°3 : Parce qu’on parle beaucoup d’un système qui est censé fonctionner parfaitement, mais j’ai besoin d’inspiration pour savoir ce qui se fait d’autres.

Personne du public n°4 : Je me suis posé la question de “si je pouvais continuer de faire mon travail de développeur en allant à l’étranger pendant un an ou un an et demi et savoir comment je pourrais concilier ça.”

Personne du public n°5 : Moi j’ai quitté mon travail la semaine dernière donc je cherche quelque chose à faire pour la semaine prochaine.

LesNouveauxTravailleurs : Ok, merci ! Juste avant de passer à la suite aussi, pour jauger un peu justement entre ceux qui ne connaissent pas du tout le sujet et ceux qui le connaissent un peu, j’aimerais bien, à main levée, comprendre qui connaît les mots qui sont affichés là. Donc, ceux qui ont déjà entendu parler du remote, est-ce que vous pouvez lever la main…Ok donc il y a beaucoup de monde.

Nomadisme digital ou digital nomads maintenant ?…D’accord, un chouilla moins.

Le slash ?…Encore un peu moins.

Et l’entreprise libérée ?…Là il y a en a plus….Oui il y avait un talk hier qui parlait un peu de ça.

Ok, merci ! Ce que je vous propose c’est de passer au premier mode de travail. Et, en gros, vu qu’il nous reste à peu près quarante minutes, ce que j’ai fait c’est que j’ai séparé, avec dix minutes par mode de travail, avec cinq minutes où moi je présente, et cinq minutes où vous pouvez poser des questions sur ce mode de travail. Et après on switche à l’autre et on ne reviendra pas sur le mode de travail dont on a parlé.

Donc, peut-être que je vais enfoncer des portes ouvertes si vous êtes super nombreux à connaître déjà de quoi il s’agit. Mais je vais vous présenter comment est-ce que moi je l’ai interprété. Ce que je voulais préciser aussi c’est que je ne me considère pas du tout comme une experte de ces quatre sujets. Par contre je les ai vécus, je me renseigne avec de slivres, avec des témoignages. Et donc, aujourd’hui, ce que je vous livre, c’est un peu l’état des lieux de ce que moi j’ai compris de ça au travers des livres et des interviews.

Mode de Travail n°1 : Le Remote

Le Remote : Qu’est-ce ?

LesNouveauxTravailleurs : Donc, le remote, si je devais le résumer en une phrase, je dirais que quelqu’un qui travaille en “remote” est un salarié qui est en télétravail à 100%. “Remote” en anglais veut dire “isolé, à distance” et donc, sous-entendu, on est isolé du reste de son équipe parce qu’on ne travaille pas dans les mêmes bureaux.

Si on prend l’entreprise que je vais appeler “Classique”, qui n’est pas sur le modèle du remote, c’est une entreprise où, en principe, il y a un bâtiment, et tout le monde tous les matins à la même heure va venir travailler dans ce bâtiment au même endroit. Donc les entreprises des personnes en remote entrent en contradiction avec cette manière de fonctionner.

On peut distinguer deux catégories. La première, ce sont les entreprises qu’on appelle “Distribuée”, qui ont vraiment tous leurs effectifs distribué dans différents endroits, et il y a vraiment zéro bureau. A quelques exceptions près parce que, parfois, quand il se trouve que deux personnes de la même entreprise habitent dans la même ville, elles décident de prendre un bureau ou de louer un espace en commun pour se retrouver malgré tout. Mais l’entreprise n’est pas organisée autour de ce modèle. Comme exemple d’entreprises distribuées, il y a Automattic, qui est la société qui fait WordPress. Il y a Buffer, mon ancienne entreprise NouMa, Doist…

La deuxième catégorie d’entreprise qui embauche des remote sont des entreprises qui sont hybrides -c’est probablement la situation de quelqu’un ici qui l’a dit. De base elles sont organisées sur le modèle classique -elles ont des bureaux avec des personnes dedans- mais elles ont accepté d’autoriser des personnes à passer en remote. Ces personnes ne se retrouvent isolées par rapport aux autres. Les raisons peuvent être très différentes selon les entreprises.

Celle que je connais qui fait ça, parce que j’ai fait une interview de quelqu’un qui est dans cette entreprise, c’est Oscaro. Donc moi je ne savais pas du tout qu’Oscaro faisait du remote. Globalement ils sont organisés de manière classique mais ils ont cinq à dix développeurs qui travaillent chacun de leur côté en remote.

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Le Remote : Pourquoi en faire ?

Quelles sont les motivations à faire du Remote ? Il y en a côté salarié et côté entreprise.

Les motivations des salariés

  • D’économiser du temps sur les transports puisqu’on n’est plus obligé de se rendre dans les bureaux donc on peut rester chez soi par exemple.
  • Ce temps qu’on économise dans les transports, on peut le redistribuer soit pour sa famille, pour son sommeil, pour des loisirs, bref, autre chose que le travail. Donc il y en a par exemple qui font le choix d’aller accompagner les enfants à l’école, manger avec eux à midi ou avec son compagnon/sa compagne, aller les chercher le soir. Il y en a qui calent des activités de loisir.
  • C’est aussi la possibilité d’améliorer sa qualité de vie puisqu’on n’est plus obligé d’aller forcément dans la ville où il y a la majorité des emplois. Moi, par exemple, ç fait trois ans que j’habite à Paris. je trouve que la qualité de vie à Paris est moindre que dans d’autres endroits où j’ai pu vivre. Et donc, typiquement, il y a des gens qui se disent “Je n’ai pas envie de vivre à paris, je vais aller vivre ailleurs, et ce n’est pas grave si ma boîte est à Paris, puisqu’elle m’autorise à faire du Remote.” Donc ça me permet d’aller dans un endroit avec peut-être plus de nature, ou bien de suivre un compagnon qui est parti dans un cadre plus agréable, etc.
  • Et la dernière chose, c’est qu’on n’est plus dans les bureaux, on ne subit plus les interruptions qui peuvent vraiment nuire à la productivité de chacun : la personne qui va venir te chercher pour un café, toutes les personnes qui vont t’interrompre car elles ne se rendent pas forcément compte que tu es en train de faire un truc super important où tu a besoin d’être concentré. Toutes ces interruptions, on ne les a pas quand on travaille seul, donc c’est un moyen d’être plus productif dans son travail.

Les motivations des entreprises

  • Un moyen d’embaucher en dehors de la zone où on est implanté puisqu’on a accès à des talents qui sont ailleurs. Et donc potentiellement on a accès à des personnes qui sont meilleures dans leur domaine. Et ça c’est forcément positif pour le produit ou ce qu’on fait dans l’entreprise.
  • Pour celles qui sont internationales, ça peut être un moyen d’avoir un service client 24h/24 puisqu’on peut embaucher des gens tout autour de la Terre et donc avoir tout le temps quelqu’un de présent pour répondre dans sa zone géographique. mais bon, ça c’est pour une partie des entreprises, tout le monde n’en a pas besoin.
  • Et le dernier élément, c’est qu’on économise sur le prix des bureaux puisqu’on n’a plus besoin de louer des gros espaces pour avoir des personnes. Mais là je tiens vraiment à souligner un truc c’est que, parfois on croit que c’est l’argument numéro un, mais, d’après les discussions que j’ai eues, ça ne l’est pas du tout. C’est-à-dire qu’en principe les fondateurs d’entreprises distribuées le font car ça vient d’un désir d’eux-mêmes travailler de cette manière. Ils ne se sont pas forcément dit “On ne va pas prendre de bureaux donc on va laisser les gens chez eux.” C’est plutôt “On a commencé comme ça par hasard et, finalement, ça nous plaît bien, donc on continue”. Et les autres qui ont des bureaux et qui acceptent que les personnes travaillent en Remote, ça va plutôt être pour garder un bon élément ou pour accéder aux demandes d’épanouissement des personnes, avant les coûts.

Le Remote : Comment ça fonctionne ?

Le Remote : adapté aux métiers du web

Le Remote, ça ne marche pas pour tous les métiers. En revanche, ça s’accorde très bien avec le web. Alors peut-être pas tous les métiers du web, je ne les connais pas tous. Mais globalement, si je peux travailler sur mon ordinateur (que je n’ai pas trop de travail de sécurité et que je peux travailler sur mon ordinateur chez moi, pas forcément avec le matériel qui est dans l’entreprise, dans les locaux) et que j’ai une bonne connexion WiFi, alors je peux travailler en Remote.

Donc les métiers où ce n’est pas possible, ça va être par exemple un artisan. Quelqu’un qui fait du pain, lui il a besoin d’être là physiquement, donc il ne peut pas travailler en remote. En tout cas, pas au moment où il doit vendre son pain.

Travail à domicile ou en coworking

Parmi les personnes que j’ai interviewée, la majorité choisissent de travailler chez eux, en se créant un espace spécial pour le travail. Parfois, les entreprises payent le matériel, donnent des indemnités, un “dédommagement” pour le fait de travailler chez soi. Et il y a des entreprises aussi qui payent un espace de coworking à ceux qui le souhaitent. Donc il ya  des travailleurs remote qui ofnt le choix d’aller aussi dans l’espace de coworking parce que, ce qui se passe quand on travaille de son côté, c’st aussi qu’on peut se sentir seul. Pour les personnalités qui ont besoin d’un truc social, elles peuvent avoir besoin de retrouver un espace de coworking et de côtoyer des gens au quotidien, même si ce ne sont pas leurs collègues dans leur entreprise.

Flexibilité des horaires

On a la possibilité d’être plus flexible sur ses horaires. moi, par exemple, quand j’étais en Remote, je me permettais d’aller faire mes courses ou d’aller chez le médecin aux heures où il y avait moins de monde, car je trouvais que c’était une manière de gagner du temps. Mais après je me débrouillais pour quand même faire mon boulot comme il fallait. S’il fallait rattrapr en nombre d’heures, je rattrapais en nombre d’heures. Personne n’était là pour me surveiller, mais c’était par rapport à mon travail.

Il y en a, pareil qui vont faire un cours de yoga le matin à 9h et après ils rentrent, ils sont zen et ils commencent leur boulot comme ça. Par contre, cet élément-là, ça dépend beaucoup des entreprises. J’ai interviewé deux fondateurs d’une entreprise qui s’appelle Boondmanager. Et eux ont fait le choix d’avoir des horaires fixes et de ne pas rentrer dans ce côté “chacun fait ce qu’il veut aux heures qu’il veut”, car ils trouvaient que c’était difficile à gérer à vingt.

Séminaires

En Remote, on est tout le temps dans le virtuel, avec des outils comme Slack pour communiquer, et des outils de travail collaboratif. Mais souvent, les entreprises -même, toutes celles que j’ai croisées-, elles font des séminaires pour que les personnes puissent se retrouver physiquement. Entre un et quatre par an environ. Ce sont des moments où, au-delà du lien qu’on a créé à distance, c’est un moyen de connaître les gens “en vrai”.

Moi quand j’étais en Remote, pendant deux mois mes collègues étaient uniquement par Skype. J’avais appris à connaître leur voix, et quand je les ai vus en vrai, c’était un peu surprenant. Il y en avait un, je ne l’avais pas vu comme ça et j’ai mis du temps, et j’ai dû le voir plusieurs fois pour me dire “Ah ok,ce visage avec cette voix, c’est toi, ok !”. Donc, voilà, c’est un autre moyen de créer du lien, et ce sont des moments qui ont tendance à redynamiser les équipes.

Voilà pour l’intro sur le Remote, je vous propose qu’on passe aux questions. Si ce ne sont pas des questions, ça peut être des réactions, puisque vous connaissiez et qu’y en a peut-être qui le vivent.

Le Remote : Questions/Réactions

Question/Réaction n°1

Je connais une entreprise qui fait du full-remote -ils s’appellent Gitlab-, et ils publient des billets sur leur blog sur comment ils fonctionnent. C’est assez intéressant parce qu’ils ont un “Remote Manifesto”. Ils disent par exemple :

  • “Quand vous avez une information ou une question à poser, posez-la sur le canal le plus ouvert, parce que sinon ce qui va se passer c’est que vous allez enfermer les questions dans des conversations privées.”
  • “Essayez d’avoir toujours du visuel. Pas seulement du téléphone, mais de la vidéo. Parce que si vous ne voyez pas les gens pendant six mois, ça peut être très dur.” Et juste d’avoir une minute où tu vois les gens avec leur visage, tu comprends leurs réactions, tu vois leurs humeurs. Donc, voilà, le stand-up ils le font quand même en Skype avec le visuel.

Il y a cinq ou six points comme ça.

Question/Réaction n°2

Est-ce qu’il y a beaucoup d’entreprises en France qui proposent du remote.

Réponse LesNouveauxTravailleurs : Alors en France je ne sais pas, mais il y a quelqu’un qui a publié une liste de 600 entreprises dans le monde qui recrutaient en 2018 en Remote. Après, j’avais mis un filtre “France” pour voir et je crois que j’en avais vu une dizaine. Mais après tout le monde n’était pas forcément référencé là-dessus. Et je pense -ça marche toujours un peu comme ça dans le recrutement- que ce qui est visible, c’est seulement la partie émergée de l’iceberg et il y a d’autres personnes qui seraient ouvertes.

Par exemple Oscaro, ils ne vont pas dire “On fait du remote”, parce qu’ils ne sont pas organisés comme ça et ça ne les arrange pas forcément d’avoir tout le monde qui veut faire du Remote. Par contre, quand quelqu’un a demandé à faire ça, ils l’ont accordé. Donc, c’est aussi par le souterrain que ça peut se déployer.

Question/Réaction n°3

Pour l’aspect coworking, tu as dit que c’était l’entreprise qui proposait de payer ça ?

Réponse LesNouveauxTravailleurs : Ca, ça dépend des entreprises

Quelqu’un d’autre : Ca dépend de la loi aussi. En France, je ne crois pas qu’il y ait une liberté complète là-dessus. Vous disiez qu’un des intérêts ça pouvait être d’économiser sur les locaux. En cas de télétravail régulier et systématique, je pense que l’entreprise doit offrir une compensation. Elle doit payer l’électricité, l’ordinateur, etc. Je ne suis pas juriste hein…

Quelqu’un d’autre : Non, il n’y a des obligations là-dessus. Pas à ma connaissance. il n’y en a plus, ça a sauté cette année.

LesNouveauxTravailleurs : Alors moi je ne connais pas les obligations. Juridiquement, je ne sais pas ce qui est obligatoire ou pas. En revanche, je parlais des indemnités. Il y en a qui offrent des indemnités pour le fait de travailler chez soi. Ca veut dire quoi ? Ca peut être inclure le matériel, inclure l’électricité, s’acheter un fauteuil ergonomique, une bonne souris…Et il y en a qui payent l’espace de coworking. Tout le monde ne le fait pas mais il y en a qui font le choix.

Quelqu’un d’autre : Le coworking c’est cher, surtout si on fait ça tout le temps. A Lyon-même c’est cher. Dès que tu t’éloignes, ça devient moins cher.

LesNouveauxTravailleurs : Mais en fait, imagine que tu as dix personnes dans ton équipe en remote et que la moitié travaille dans un espace de coworking et la moitié chez eux, j’ai aps fait le calcul, mais je pense quand même que l’espace de coworking revient moins cher pour la moitié de l’équipe que d’avoir des bureaux pour l’équipe en entier. Il faudrait faire le calcul par ville.

Quelqu’un d’autre : Juste, au sujet du fait que ce soit cher le coworking, il faut que tu regardes aussi les clients que ça te rapportent. L’intérêt du coworking c’est que ça te fait un réseau de malade, et derrière tu rentabilises hyper rapidement. Donc il faut voir ça comme un investissement.

Et juste, par rapport au Remote, Pôle Emploi s’y met aussi.

Quelqu’un d’autre : Moi ce que j’ai entendu dire c’est que certaines entreprises étaient assez frileuses à envoyer les gens en coworking parce que, pour des raisons de confidentialité, si on est les uns à côté des autres dans un espace partagé, il peut y avoir des conversations qui fuitent. Donc, pour que ce soit plus pratique, ils demandent à avoir des bureaux fermés, ce qui revient au même de les enfermer dans un coworking

Question/Réaction n°4

Je ne sais pas si c’est la même chose le télétravail et le Remote, mais dans mon entreprise il y a deux ou trois jours de télétravail par semaine. Et là avec les grèves SNCF, c’était des semaines entières où on faisait du télétravail. Le revers de la médaille c’était que les gens qui restaient, eux, avaient une surcharge de travail parce que, quand il y avait un problème dans la boîte, on venait voir ces personnes-là et ces personnes-là étaient vraiment disponibles tout de suite. Alors que c’était fatiguant d’envoyer un mail à la personne normalement en charge pour lui poser des questions.

Donc je trouve qu’il y a un revers de la médaille pour les autres personnes qui ne sont pas en remote.

Réponse LesNouveauxTravailleurs : Alors, il y a deux choses. Premièrement, l’exemple que tu donnes est un peu particulier parce que c’était une situation ponctuelle donc l’entreprise n’est pas organisée comme ça donc elle n’a pas forcément anticipé ce problème. C’est comme si d’un coup tout le monde était malade, avait la grippe, ça serait le même problème. Donc c’est pas lié vraiment au télétravail.

Et le deuxième truc c’est que, je fais exprès de dire “Remote” et pas “télétravail”, même si c’est le mot anglais (et qu’il y en a qui n’aiment pas), mais parce qu’en France on parle beaucoup de télétravail en se référant au fait qu’on a le droit maintenant de faire du télétravail un jour par semaine. Et moi je trouve ça vraiment très différent de se dire “Je travaille quatre jours par semaine dans un bureau et un jour par semaine chez moi” parce qu’on n’a pas du tout le même mode de fonctionnement, on ne s’organise pas du tout de la même manière. Le “un jour ou deux jours chez soi”, ça va être un sas de décompression où on va faire le parallèle entre “Quand je suis bureau, c’est le moment où je suis interrompu”, et “Quand je suis chez moi, c’est le moment de calme”. Quand tu es tout le temps chez toi, il faut que tu gères ton activité complètement autour de ça, que tu saches t’organiser de manière autonome, etc. Donc tu penses différent quand tu travailles en Remote. Enfin, moi je l’ai ressenti comme ça en tout cas en faisait du Remot, par rapport à dans les bureaux.

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Question/Réaction n°5

Comment ça se passe au niveau des incidents de travail ?

Réponse LesNouveauxTravailleurs : Alors, question beaucoup trop juridique pour moi, je n’ai pas la réponse.

Question/Réaction n°6

Est-ce que, dans les interviews que t’as faites ou ce que tu as pu lire, tu as eu vent de boîte qui ont fait du Remote et qui se sont dit “Ca marche plus, on interdit, tout le monde revient au bureau.” ?

Réponse LesNouveauxTravailleurs : J’ai pas eu ce cas de figure-là parce que j’interviewe des gens qui travaillent en Remote, donc en principe quand je leur parle, ils sont encore dedans. par contre j’ai interviewé quelqu’un qui avait arrêté. Et j’étais curieuse de savoir pourquoi il avait arrêté. Lui disait qu’il avait arrêté à cause du Remote. Mais il se trouve que quand j’ai creusé, c’était une complète autre raison. C’et juste que c’était des raisons personnelles qui ont fait qu’il a dû changer de travail et donc il a quitté le Remote.

Donc je n’ai pas entendu ça. Par contre, ce que j’entends c’est que, ce n’est pas quelque chose qui est facile. Moi, typiquement un jour à Paris, j’étais allée au Maddykeynote, qui est un événement, et j’avais entendu quelqu’un qui était en train de faire une conférence dire “Ce n’est pas possible d’avoir une culture d’entreprise quand on n’a pas de bureaux.” Ca m’avait un peu choquée parce que je me disais “Mais alors moi c’est quoi quand j’étais en Remote, il n’y avait pas de culture ?” Si, il y a une culture, parce qu’il y a des gens, donc il y  forcément un type de culture. Et j’ai posé la question à des fondateurs en leur disant “Est-ce que c’est possible de créer une culture ? Comment on fait ?” Et ils disaient “C’est plus difficile parce qu’il faut être inventif et créer quelque chose de différent de ce dont on a l’habitude dans les bureaux.” Donc il y a des difficultés et la réponse c’est “Face aux difficultés, on essayer d’être inventif, d’être créatif, parce qu’on a quand même super envie que ça se passe comme ça.”

Mode de Travail n°2 : Le Nomadisme Digital

Le Nomadisme Digital : Qu’est-ce ?

LesNouveauxTravailleurs : Donc, pareil, si je devais le résumer en une phrase, je dirais que c’est un mode de vie et de travail qui est organisé autour du voyage. On appelle “digital nomads” ceux qui font du nomadisme digital.

“Nomade”, c’est le fait de changer de lieu de vie régulièrement, donc c’est le nomadisme lié au voyage.

Et le côté “digital” est le fait de travailler sur un ordinateur.

Dans cette catégorie, on peut retrouver tous les travailleurs Remote. Tous ceux qui sont en remote peuvent se dire “Je vais aller travailler x temps ailleurs”. Donc ils sont Remote et Digital Nomads. Mes collègues chez NouMa, c’était comme ça. Il y en avait deux en Espagne, qui sont partis ensuite : un au Costa Rica, un en Irlande. Puis l’autre est parti au Vietnam et à Munich. Et un est resté à Chypre tout le temps. Donc lui était plutôt expatrié.

Mais en plus des salariés, on va avoir toute la catégorie de ceux qui sont plutôt indépendants :

  • Freelance
  • Entrepreneur du web (qui n’ont pas besoin d’avoir des locaux dans une zone précise)
  • Blogueurs
  • Autres indépendants : coach et probablement plein d’autres métiers…

Un petit warning que je veux mettre parce que parfois on me le dit quand je présente le nomadisme digital, c’est que, pour moi, les déplacements professionnels, ce n’est pas du nomadisme digital. C’est un peu pareil que quand je dis que le télétravail n’est pas du remote. Les déplacements professionnels ne sont pas du nomadisme digital. Parce que le nomadisme digital est un état d’esprit où on va organiser les choses autour d’un voyage. Quand je dis voyage, c’est bouger.

Alors que quand on est dans un déplacement professionnel, on laisse toute sa vie quelque part, et, juste ponctuellement, comme si on partait en vacances, on va quelque part. Peut-être qu’on va bosser un peu de là-bas. Sûrement même. Mais après on revient et on retrouve tout ce qu’on a laissé.

Le Nomadisme Digital : Pourquoi en faire ?

Par rapport au remote, c’est beaucoup plus simple, je le résume en un mot : les gens qui font du nomadisme digital, c’est parce qu’ils aiment le voyage. C’est la raison majeure.

Le Nomadisme Digital : Comment ça fonctionne ?

Trois manières de voyager

J’ai identifié trois manières de faire du nomadisme digital.

Des voyages à partir de son pied-à-terre

Le point représente la personne, le orange représente le mouvement. J’ai fait ce “magnifique” schéma pour représenter qu’on peut choisir d’élire une ville qu’on va considérer comme notre pied-à-terre. Ca veut pas dire qu’on y a forcément un appartement. On peut squatter chez des amis, prendre des Airbnb, faire des sous-locations, être chez ses parents. Mais en tout cas on considère que c’est le point où on revient régulièrement. Et c’est aussi à partir de ce point-là qu’on va partir régulièrement sur des durées plus ou moins longues. D’où les différentes branches oranges ?

Six mois en France, six mois à l’étranger

Une autre manière d’aborder le nomadisme digital c’est de se dire “Je vais prendre un appartement pendant six mois en France (par exemple), et les autres six moi je vais voyager.” Soit je vais partir six mois quelque part, soit je vais partir six mois sur la route. On choisit de l’intégrer au moins six mois dans l’année. Et ça peut être pour des raisons de modèle économique : on peut faire des choses en France qu’on ne peut pas faire en voyage, puis quand on part en voyage, on peut faire une activité différente.

Un mois par pays, continuellement

Une troisième manière de le faire est de se dire “J’ai vraiment pas du tout de pied-à-terre, je commence quelque part, puis j’enchaîne, je vais ailleurs, puis ailleurs, puis ailleurs”. J’ai mis “un mois” juste à titre d’exemple mais ça peut être n’importe quelle durée.

Voyager seul, en couple, en groupe

Sur un autre plan, on peut aussi décider de voyager seul, en couple, ou en groupe. Il y a tout un écosystème autour de ça. Il ya  vraiment pas mal de gens qui commencent à faire partie des digital nomads. Et donc il y a des services, des applications, etc, qui se créent.

MovingNomads : l’appli de recommandations pour nomades digitaux

Pour ceux qui voyagent seul : Moving Nomads référence les bons espaces de coworking partout dans le monde, des conseils d’endroits à visiter, mais toujours lié au nomadisme, ce n’est pas que touristique.

Nomad Soulmates : Trouver l’amour parmi les digital nomads

Pour ceux qui aimeraient être en couple, il y a même une application de rencontre pour digital nomads qui est en train de se créer : Nomad Soulmates

WifiTribe, NomadHouse, RemoteYear : voyager avec d’autres digital nomads

Pour ceux qui veulent voyager en groupe, il y a pas mal d’initiatives. Moi j’ai choisi de partir avec WifiTribe. Eux, leur particularité c’est qu’ils font “Un mois, un pays”. Tu peux venir un mois, repartir, revenir. Ou alors tu peux suivre le groupe pendant plusieurs mois. Par exemple, il y a un groupe qui est en train de descendre l’Amérique Latine. Après il y a NomadHouse, fait par un français. Et il y a RemoteYear. C’est marketé autour du remote mais ça concerne aussi les digital nomads. On peut choisir entre un programme de quatre mois ou douze mois. Et c’est pareil : un mois, un pays. Et vraiment ils organisent tout : ils trouvent les lieux où on va vivre ensemble, travailler ensemble. A chaque fois, il y a un esprit de communauté qui se forme.

J’ai listé neuf organisations telles que WifiTribe, NomadHouse et RemoteYear, qui permettent de voyager entre digital nomads.

Le Nomadisme Digital : Questions/Réactions

Question/Réaction n°1

Est-ce tous les nomades digitaux travaillent en remote ou bien est-ce qu’il y en a qui travaillent sur site ? C’est-à-dire qu’ils partent un mois, travaillent en CDD ou avec un client sur place, puis changent de pays et retrouvent des clients ?

Réponse LesNouveauxTravailleurs : Je n’en ai pas forcément rencontré mais dans les publications qui passent sur les groupes, il y en a qui cherchent à faire ça. Je ne sais pas s’ils ont réussi. Par contre, il y a des initiatives -je l’ai vu avec des webdesigners et des développeurs web- qui publient sur Internet (je ne sais pas exactement par quels canaux) “Voilà, je pars un an en tour du monde mais j’ai besoin de travailler pour financer ça. J’ai besoin de logements et de nourriture. Si vous voulez bien m’héberger, je travaille pour vous pendant deux jours.” Des trucs comme ça. Et donc ils se débrouillent pour trouver des gens sur place qui veulent bien accéder à ça. Je n’en sais pas plus.

Note : entre temps, j’ai interviewé Sonia, webdesigner, qui voyage en voilier avec son compagnon, développeur web, et eux trouvent leurs clients localement au fur et à mesure qu’ils voyagent.

Question/Réaction n°2

Il y a eu un random talk hier de quelqu’un qui a fait ça.

LesNouveauxTravailleurs : Oui, c’est au fond de la salle non ? C’est pas toi ?

(Si)

Question/Réaction n°3

J’ai un de mes collègues qui a passé un mois avec un groupe d’amis qui avait loué une grande maison sur une île assez sympa. Ils ont juste bossé mais ils sont tous revenus en mode “on refait ça quand ?” Donc c’est aussi possible de le faire juste un mois. Le seul truc c’est qu’il ne faut pas le dire au client, sinon ils sont là “Ahhhh ! Il n’est pas disponible !”. Le truc qui a été retenu c’est qu’il ne faut pas dire au client qu’on est moins disponible parce que sinon le client va encor plus nous harceler. Mais sinon c’est sympa. Si vous avez un groupe de potes et que vous vous dites “Mais on n’arrive pas à se voir !”. Prenez une maison Airbnb un peu loin et prenez vos billets.

LesNouveauxTravailleurs : Expérience qui a l’air super sympathique ! Je pense juste que ce n’est pas du nomadisme digital. C’est du nomadisme digital ponctuel. J’essaye toujours de dire que quand on se considère “digital nomad”, il y a tout l’état d’esprit et tout le fonctionnement qui vont derrière. Et j’essaye de dire qu’il ne faut pas abuser des mots pour décrire des choses qui ne le sont pas.

Même personne : Après, c’est pas pour dire que vous pouvez le faire à toute petit échelle. Mais c’est aussi pour dire que vous pouvez vous lancer petit à petit.

LesNouveauxTravailleurs : Oui, très bon point par contre !

Question/Réaction n°4

Est-ce qu’avec les retours d’expérience que tu as eus, tu as des retours sur les démarches administratives, et notamment les Visas ?

Réponse LesNouveauxTravailleurs : Alors je ne me suis pas plongée dans le sujet parce que je vais devoir le faire là maintenant (quand je partirai avec WifiTribe), mais je ne l’ai pas encore fait. C’est quelque chose qui peut être une vraie complication parce qu’il y a des Visas différents selon les pays. C’est surtout que, si tu vas dans plein de pays différents, à chaque fois il faut se renseigner sur comment ça se passe dans ce pays. Il y a des pays qui n’acceptent pas que tu aies juste un billet d’aller, il faut forcément que tu aies le retour. Alors que toi, en tant que digital nomad, tu ne sais pas forcément où tu vas être après.

Et, c’est assez compliqué sur le côté assurance aussi parce que c’est compliqué d’assurer son travail à l’étranger quand on est touriste. Donc, bon, je ne me suis pas encore plongée dans les détails pour savoir comment on fait pour régler tout ça. Par contre c’est un peu le but justement des groupes Facebook où il y a 10 000 digital nomads, c’est de pouvoir poser ses questions, de demander “Comment est-ce que vous avez fait ?”, et à partir de là d’essayer de se dépatouiller.

Autre personne : Il me semble qu’aux Etats-Unis par exemple c’est interdit de faire du travail sur son ordinateur [si on est touriste]

Autre personne : Oui c’est interdit mais après c’est peut-être toléré aussi.

LesNouveauxTravailleurs : Mais en France, c’est pareil. Après, justement, il y a un pays de l’Est -l’Estonie- qui a mis en place un Visa spécial digital nomad.

Autre personne : Mais c’est pareil pour les déplacements pro. Il y a des pays où il vaut mieux y aller avec un Visa touristique parce que si on prend un Visa professionnel, on paye dix fois plus cher et il faut quinze mille autorisations administratives dans tous les sens.

Mode de Travail n°3 : le Slash

Le Slash : Qu’est-ce ?

En une phrase, un slasheur/slasheuse c’est quelqu’un qui va cumuler plusieurs activités pour assouvir ses différents centres d’intérêt. Là, on n’est plus du tout sur quelque chose qui est uniquement lié au web, ça peut être à peu près n’importe qui.

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Quand on dit “cumuler les jobs”, ça ne paraît pas nouveau. Il y a plus ou moins toujours eu des gens qui ont potentiellement fait plusieurs boulots en même temps, notamment pour des raisons économiques. Par contr,e on a mis le mot “slash”, on a un peu marketé ce truc-là pour deux raisons :

  • La première c’est qu’on est quand même dans une société où on a tendance à valoriser les parcours qui sont plutôt linéaires, et on va plutôt devenir expert de quelque chose. C’est la carrière, je rentre junior, puis senior, puis manager…Et on valorise un peu moins les parcours qui sont plus transversaux et qui vont faire des choses qui peuvent donner l’impression de n’avoir rien à voir les unes avec les autres. Donc c’est un peu un moyen de dire qu’il faut valoriser aussi ces parcours-là”
  • La deuxième raison c’est que, cumuler les jobs, ça pouvait de base être une raison économique, et aujourd’hui ça devient un levier d’épanouissement. Il y a des gens qui s’en rendent compte et qui veulent revendiquer ça.

Donc concrètement, le Slash ça vient de la barre oblique : j’ai une “Activité 1 / Activité 2 / Activité 3”. C’est ce qu’on va opuvoir marquer, par exemple, sur Linkedin.

Il y a un peu un flou artistique autour de “concrètement, quand est-ce que je suis slasheur, quand est-ce que je ne le suis pas.” Parce que, quand on y réfléchit, à chaque fois qu’on va au niveau d’en dessous, on peut toujours continuer à slasher. Par exemple, moi, quand j’étais Product Manager, je faisais des wireframes basse définition.A  côté je m’occupais de gérer les priorités du développement, et je faisais en sorte que l’équipe technique ait tout ce qu’elle veut. On peut considérer que ce sont trois choses différentes et donc je suis slasheuse.

Donc j’ai un peu deux éléments de réponse. Le premier élément c’est que c’est plutôt pour désignr des activités qui ont un modèle économique différent, ou vraiment un mode de fonctionnement différent. Donc c’est plutôt “On est salarié, bénévole, freelance, et peut-être aussi blogueur.” Donc soit je vends des compétences soit je vends un produit. Ca ce sont des modes de fonctionnement différents. Donc si j’en ai plusieurs dans ces différentes catégories, peut-être que je suis en train de slasher.

Et le deuxième élément de réponse, qui finalement est peut-être mon préféré, c’est que, si, quand vous entendez quelqu’un vous parler du slash, du fait d’avoir plusieurs activités pour répondre à plusieurs centres d’intérêts, ça vous parle, et que vous faites plusieurs trucs, eh bien si vous avez envie de dire que vous êtes slasheur, vous l’êtes. Et si vous ne vous reconnaissez pas, vous ne l’êtes pas. C’est aussi flou que ça.

Je vais donner trois exemples.

Exemple 1 : Quand j’étais Product manager en 2016-2017, je faisais ça, et à côté, après un Startup Weekend, j’ai commencé à monter un projet avec quelqu’un qui était plutôt une entreprise sociale. Et à côté j’avais commencé le blog que je fais aujourd’hui. Et donc finalement je faisais trois trucs en même temps. Donc parfois j’essayais de me mettre des semaines avec beaucoup de trucs à faire. Donc voilà, j’ai été slasheuse. Mais petit à petit j’ai épuré : j’ai quitté mon job, puis j’ai arrêté le projet. Maintenant je ne suis que sur le blog pour pouvoir me concentrer.

Exemple 2 : Quelqu’un que je connais qui s’appelle François, il fait 50% salarié dans une boîte, 50% il crée une entreprise sociale. Et il est soutenu par sa boîte, donc “ils s’aiment bien”.

Exemple 3 : Flora, que j’ai interviewé sur mon blog qui, elle, est d’un côté freelance en plein de trucs en communication et en crowdfunding. Et à côté de ça elle avait lancé un projet personnel : elle avait écrit un article sur son blog. Cet article a finalement généré une communauté autour de ça, et donc un an et demi après, elle est en train de créer des événements, d’écrire un livre sur le sujet, et elle est en train de monétiser ça, donc c’est un projet personnel qui est en train de devenir professionnel.

Le Slash : Pourquoi en faire ?

Pourquoi est-ce que les gens font du Slash ? Pareil, en un mot, pour résumer, c’est la multiplicité. Ce sont vraiment des personnes qui ont du mal à se dire “Je vais devoir faire ça pendant x temps, sans faire le reste, et après je vais devoir changer”. Non, c’est “J’ai envie de faire tous les trucs en même temps.” Pour assouvir les différents centres d’intérêts. Ca peut n’être que du pro, ou un peu de pro, un peu de perso.

Le Slash : Comment ça fonctionne ?

Il y en a qui font le choix délibéré de dire “Je vais être salarié et je vais créer une entreprise.” C’est assez délibéré comme choix. Et il y en a, comme Flora, pour qui c’est beaucoup plus du tâtonnement, c’est-à-dire que je commence à faire du freelancing, puis je rencontre des gens, puis finalement on me propose de faire du crowdfunding. J’aime, je continue. Je n’aime pas, j’arrête. Et c’est en fait que comme ça et on se retrouve à faire plusieurs trucs en même temps. C’est pas forcément pour la vie, ça peut être ponctuel.

On peut avoir l’impression que quelqu’un qui a par exemple quatre activités, quatre slash, ça donne un peu cette impression de partir dans tous les sens. Dans la réalité, ce qu’on observe c’est que, souvent, il y a un fil rouge derrière plusieurs choses, même si, parfois il est un peu tiré par les cheveux. Mais souvent la personne n’a pas fait ces choix pour rien. Si on y réfléchit, qu’on regarde un peu en arrière, on peut voir la logique des activités. Et après elles ne le sont pas forcément toutes.

Donc moi quand j’étais slasheuse, l’entreprise sociale et le blog étaient tous les deux liés à l’épanouissement professionnel. Par contre on n’y répondait pas du tout de la même manière. Et mon job n’avait rien à voir avec ça.

Le Slash : Questions/Réactions

Question/Réaction n°1

Comment tu peux dire que tu es une slasheuse si tu as des projets associatifs et ton taff à côté ? Parce que l’associatif ce n’est pas considéré comme professionnel.

Réponse LesNouveauxTravailleurs : Ma réponse c’est que si tu as envie de dire que tu es slasheuse car tu trouves que pour toi c’est un moyen de t’épanouir et que tu as envie d’utiliser ce mot pour te revendiquer de la communauté des gens qui font ça, tu peux l’utiliser. Et si ça ne te parle pas, tu n’as pas besoin de l’utiliser. Peu importe. Tu peux dire que tu as ton taff et du bénévolat, tu n’as pas besoin de dire un mot en plus. Donc c’est vraiment ton ressenti : est-ce que tu as envie de t’appeler comme ça ou pas ?

Question/Réaction n°2

Est-ce qu’il y a des choses qui existent là-dessus, comme des sites ? Parce qu’on en a parlé tout à l’heure pour le nomadisme digital et le remote; Et là, il y a des choses ou pas ? Ou c’est encore très informel ?

Quelqu’un d’autre : Il y a un TED Talk D’Emilie Wapnick là-dessus, sur les “multipotentialistes”.

Les Nouveaux Travailleurs : Ce n’est pas synonyme mais souvent les slasheurs ont ce profil-là. Et sinon, il y a des boîtes qui ont ces noms-là mais je trouve que ce n’est pas exactement ça mais je préfère ne pas les citer car je ne comprends pas pourquoi elles se sont appelées comme ça justement.

Mode de Travail n°4 : l’Entreprise Libérée

L’entreprise libérée : Qu’est-ce ?

L’entreprise libérée part du constat que, dans les entreprises classiques telles qu’elles existent depuis la Révolution Industrielle, les gens sont globalement démotivés. Il y a un chiffre qui appuie ça, d’un Institut de sondage américain : uniquement 13% des salariés sont engagés. Tous les autres sont soient démotivés soit activement désengagés.

Les gens qui sont à l’origine de l’entreprise libérée considèrent que cette démotivation est due à du contrôle interne et les décisions pyramidales. Donc “libérer”, ça veut dire en fait “libérer du contrôle interne pour remotiver les personnes.”

Donc c’est une autre manière de concevoir l’entreprise. Et si je devais la résumer en une phrase, je dirais que c’est une philosophie humaniste, qui part du postulat que l’Homme aime travailler et donc elle le laisse libre et responsable de ses initiatives.

Je vais donner deux exemples de différence entre l’entreprise classique et l’entreprise libérée.

Exemple 1 : Dans l’entreprise classique, les décision sont prises par le haut de la pyramide, au regard des indicateurs qui ont été fourni par en bas, par le terrain. Le problème de ça c’est que ces indicateurs peuvent être simplificateurs et pas le reflet de toute la réalité. L’entreprise libérée, elle veut de meilleures décisions et donc elle propose que ce soit ceux qui sont sur le terrain qui prennent directement les décisions. Elle considère que celui qui fait c’est celui qui sait.

Exemple 2 : Dans l’entreprise classique, la manièr de faire son travail est régie par certaines règles, certains processus, qui avaient des raisons d’être au moment où ils ont été mis en place. Le problème c’est que, quand on avance dans le temps, ça peut devenir obsolète et limitant et en plus avoir de raison d’être.

L’entreprise libérée veut redonner du sens, se fier au bon sens et pas se fier aux règles. ET donc elle propose que ce soit chacun qui détermine comment il faut son travail, au regard de la vision de l’entreprise et d’où on va collectivement.

L’entreprise libérée : Pourquoi en faire ?

Pourquoi est-ce qu’on fait ça ? Au début, j’avais prévu cette slide : plus de créativité, plus d’innovation, moins de coûts, moins d’absentéisme…Puis je me suis rendu compte que tout ça c’était des arguments pour les articles de presse et donc j’ai préféré mettre cette autre slide. Puisque, quand j’ai relu les deux interviews que j’ai faites de personnes qui font des entreprises libérées, finalement, ils ont fait ça parce qu’ils ont eu un ras-le-bol de la manière avec laquelle on fonctionnait dans les entreprise,s et ils se sont dit “On a envie de retouver la joie de travailler avec ses collègues, la joie de pouvoir décider ensemble d’où on va parce qu’on est un groupe, et de remettre du sens : à la fois comprendre pourquoi globalement on fait cette entreprise, et après à titre individuel pourquoi est-ce que je fais cette tâche ?

L’entreprise libérée : Comment ça fonctionne ?

J’ai galéré à faire cette slide parce que l’entreprise libérée, ce n’est pas un modèle. Il n’y a pas une recette qui dit “Tu veux faire une entreprise libérée ? Tiens, prends la recette, tu fais ça, ça, et ça, et ça y est, tu l’es.” C’est pas du tout comme ça. Comme je l’ai dit, c’est une philosophie, un état d’esprit, quelque chose d’assez vague et spirituel. Et derrière, il y a  autant de manières de le mettre en place que d’entreprises. Mais j’ai essayé quand même de trouver des points communs entre les deux personnes que j’avais interviewées et ce que j’avais entendu.

Plutôt que “comment ça fonctionne”, c’est plutôt les trois enjeux qu’ils ont rencontré.

Enjeu 1 : Celui qui était dirigeant dans la pyramide doit passer du contrôle à la confiance. Et donc lui, tout seul, a déjà tout un travail à faire sur lui-même pour réussir à enlever ces croyances, ces réflexes d’avant s’il veut passer de l’un à l’autre.

Enjeu 2 : La question c’est “Comment est-ce qu’on fait pour que les gens s’emparent des responsabilités des problèmes ?”. Puisqu’on ne leur dis plus ce qu’il faut faire, c’est à eux de le décider. Donc il y a plusieurs manières de le faire. dans un livre, il y a un truc c’est que le leader doit marteler la vision : pourquoi, pourquoi, pourquoi. Et après, chacun, avec ce “pourquoi”, va être capable de déterminer “comment. Et il y en a qui disent “Oui mais en fait s’il y en a un qui détermine la vision, il y a toujours quelque part quelqu’un qui est au-dessus”. Donc ils préfèrent la vision collective et se disent “On va réfléchir tous ensemble à comment on avance, qu’est-ce qu’on choisit comme projet, et on fait tout, tout le temps, tous ensemble”. Et après, comme on l’a choisit ensemble, on sait vers quoi on va. Et on est capable d’être autonome et responsable.

Enjeu 3 : Réintégrer un élément qu’on a un peu enlevé des entreprises : les émotions. C’est-à-dire avoir le droit d’exprimer ses émotions, d’avoir une vie personnelle qui peut-être nous impacte dans notre quotidien, et avoir le droit d’exprimer tout ça dans le cadre de l’entreprise. Donc là aussi il y a plusieurs manières de le faire. Gaël, une des personnes interviewées, a plutôt fait ça dans l’entretien avec la personne qu’il a recrutée. Il est vraiment allé au fond de “Toi, comment est-ce que tu aimerais organiser ton travail et ta vie personnelle par rapport à ça ?”. Et ils reparlent régulièrement ensemble des projets sur lesquels ils veulent se mettre. Et l’autre personne, Jean, lui il accompagne plutôt des personnes qui veulent justement se transformer vers une entreprise libérée. Il fait de la formation en communication non violente -il y a eu des talks aussi là-dessus au Mixit- pour apprendre aux gens à exprimer leurs besoins, leurs émotions, et aussi à écouter les autres.

[FIN DE LA CONFERENCE]

Si vous avez d’autres questions par rapport à ces quatre modes de travail, posez-les mois dans les commentaires sous cet article 🙂

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