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Digital Nomad : Graphiste Freelance | Témoignage et conseils de Clémence, de Voyage en Roue Libre

Tu rêves de devenir Digital Nomad ? Tu te demandes quels métiers pourraient te permettre d’accéder à ce mode de vie et de travail ? Le métier de Graphiste est un des métiers qui permettent de devenir nomade digital.

Si tu n’as jamais entendu parler du métier de Graphiste, cet article te permettra de le découvrir.

Si tu connais déjà ce métier, tu pourras creuser le sujet, car nous répondons à des questions comme « Faut-il se lancer en Freelance sédentaire avant de devenir nomade ? », « Comment se former au graphisme ? », « Qui est fait pour être graphiste ? », « Comment obtenir ses premiers contrats », ou encore « Comment dire « non » à un client ? ».

Cet article est un résumé de l’interview vidéo de Clémence. Tu peux voir ou écouter l’intégralité de l’interview ci-dessous :

 

Le métier de Graphiste

En quoi consiste le métier de Graphiste ?

Le Graphiste est un “professionnel de l’image” : affiche, packaging, exposition au musée, vidéos animées, montage vidéo, 3D…

Le terme “Graphiste” regroupe tout un ensemble de sous-métiers (des dizaines). Et il en existe de plus en plus avec l’essor du web.

Quelle différence entre un Webdesigner et un Graphiste ?

Un “Designer Web” est un “Graphiste” spécialisé dans l’image “sur le web”. Il a des compétences en plus par rapport à un graphiste “papier”, liées au web : l’architecture d’un site web, le code html, expérience utilisateur (UX)…

Graphiste salarié versus graphiste freelance

Salarié : dans quel type de structure peut-on travailler ?

En tant que graphiste salarié, on peut travailler pour :

  • des agences ;
  • des startups ;
  • des institutions (fonctionnaire) ;
  • des grandes entreprises qui ont souvent besoin d’éléments de communication : campagnes d’affichage, brochure, site web…En principe, les agences pondent le concept général puis les équipes de graphistes font les déclinaisons.

En entreprise, le travail est plus redondant qu’en agence, où les projets peuvent être variés et t’apporter un nouveau regard sur une autre partie du monde.

Aujourd’hui Clémence est directrice de création, elle développe des visions globales d’images de marques quelque soit le domaine d’application.

Salarié : peut-on dire “non” à un projet ?

“Ca dépend de ton boss”, répond Clémence.

S’il est sympa, il évitera de te donner les projets dont tu ne veux pas.

Mais s’il a signé un contrat pour faire manger l’équipe, et que tu es le seul à pouvoir y répondre, il faudra le faire, même si tu n’en as pas envie.

Freelance : peut-on dire “non” à un client ?

“Si tu as bien fait ton travail, tu es capable de dire “non”.”

Il faut faire ce travail pour pouvoir dire “non”.

Ne pas accepter tous les contrats à tout prix. 

En disant “non”, tu évites de te retrouver avec des clients qui ne te payent pas, ne respectent pas ton travail, ou ne t’intéressent pas.

Mais pour cela, il faut bien gérer son positionnement.

Freelance : les avantages selon Clémence

Sommeil : ne plus avoir à mettre de réveil le matin, dormir selon son propre rythme, et donc avoir une meilleure qualité de vie.

Flexibilité : 

  • Si tu ne te sens pas bien, pouvoir rester au lit avec ta bouillotte sur le ventre ;
  • S’il fait beau, pouvoir aller se balader ce jour-là et travailler un jour de pluie.

Etre responsable de tes résultats : “C’est toi qui es responsable, c’est toi qui dois te bouger, te motiver. Il y a des gens qui n’aiment pas ça, moi j’adore avoir ce challenge permanent.”

Pouvoir travailler d’où tu veux dans le monde : “Faire le tour du monde, c’est pas toujours glamour, mais parfois tu te réveilles dans des endroits super cools”.

Pouvoir choisir tes clients.

“En résumé, tu es le maître du jeu.”

Freelance : les inconvénients

Stress supplémentaire (par rapport à une vie d’employé) : il faut que ça suive, que tu aies bien planifié ton programme pour avoir de l’argent qui entre régulièrement. 

Si tu es malade, personne ne peut te remplacer donc il faut t’arranger pour avoir des gens qui t’aident dans ces cas-là.

Solitude : tu es tout seul donc il faut apprendre à réseauter. Même quand on n’aime pas au début, ça s’apprend et on y prend goût, surtout quand on rencontre des gens qui ont les mêmes intérêts que soi.

”Il ne faut pas avoir peur des autres. Ce sont tes concurrents, mais surtout de potentiels partenaires (notamment pour leur refiler des contrats quand tu es malade”.

Trouver aussi des personnes qui te soutiennent dans ton projet, qui ont une approche entrepreneuriale comme toi, qui ont envie de créer des choses.

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Difficulté à prendre du temps pour soi si tu dis oui à plein de missions.

Apprendre à gérer les mauvais clients : ceux qui changent dix fois de plaquette, ceux qui ne te payent pas.

“J’ai été dégoûtée de mon travail à un moment, j’ai voulu arrêter, mais j’ai appris à dire non aux clients pénibles. J’ai changé d’approche. J’ai commencé à travailler avec gens avec qui j’ai envie de travailler, et maintenant ça va mieux.”

De Graphiste salariée à Graphiste freelance nomade : le parcours de Clémence

Etape 1 : 90% graphiste salariée + 10% graphiste freelance à distance

Après une prépa puis une école en arts appliqués, Clémence part au Canada et est embauchée dans une agence d’architecture et de design.

Son rôle est de concevoir des identité de marque ou d’institution puis de les intégrer dans un espace architectural et leurs différents outils de communication. 

En parallèle, elle s’est  aussi créé un statut d’indépendante pour pouvoir faire des missions en freelance. Elle a commencé à réaliser ces missions en freelance pour des clients Français, depuis le Canada (déjà à distance donc).

Etape 2 : Graphiste freelance 100% + tour du monde

Après quatre ans de salariat, Clémence quitte son agence pour se lancer en freelance à 100%. 

Elle part faire le tour du monde. Elle continue à faire ses contrats à distance pendant qu’elle voyage.

Comment Devenir Graphiste Freelance ?

Obtenir ses premiers contrats en freelance

Bosser pour son ancienne agence

En démissionnant, Clémence a proposé de travailler en freelance pour son ancienne agence, qui avait du mal à trouver quelqu’un pour la remplacer (car elle était multitâches).

Travailler avec les plateformes de freelance : pas le bon plan

Clémence essaye ensuite les plateformes de freelance et n’est pas convaincue : “C’est pas top car tu es en concurrence sur le prix”.

Réaliser des missions pour des personnes qu’on connaît

Après avoir réalisé le logo de l’association de son frère, Clémence continue  de travailler avec cette association. En prenant le à contrepied le langage visuel autour de la précarité, le projet se fait remarquer.

Elle réalise aussi quelques mandats en webdesign pour quelqu’un qu’elle avait rencontré dans le cadre de son travail. 

Comment se former au graphisme ?

Il existe plusieurs moyens de se former :

  • Formation en arts appliqués (pour apprendre l’ensemble de métiers du graphisme, avec pour but de devenir Directeur Artistique) ;
  • Formation spécialisée : motion design (animation vidéo), imprimé, webdesign… ;
  • En autodidacte, grâce à des formations en ligne par exemple ;
  • En pratiquant ! 

Comment convaincre un client quand on débute ?

  • Avoir un portfolio qui parle de ce que tu sais faire et montre que tu as été capable de résoudre un problème pour un client ;
  • Te spécialiser dans un domaine (Clémence s’est spécialisée dans les domaines de la culture, l’éducation, l’architecture, et les médias) : les clients viennent la voir car ils ont vu qu’elle as fait des projets dans leur milieu ;
  • Marche beaucoup au bouche-à-oreille.

Faut-il se spécialiser quand on débute ?

Explorer au début (soit à l’école, soit en sortant, soit les deux en même temps). Permet de se découvrir des passions.

Puis communiquer sur une spécialisation, soit domaine (culture…), soit technique. Ca n’empêche pas d’accepter d’élargir le champ de la mission lorsque cela est demandé.

Dans la spécialisation technique, attention : le métier évolue très vite avec les nouvelles technologies. Il faut donc se former continuellement pour pouvoir faire évoluer ses compétences et sa proposition de service.

Comment dire “non” à des clients ?

Tu peux refuser des clients, même si ce n’est pas facile. Tu n’es pas obligé d’aller dans les détails, mais tu peux par exemple dire :

“Non, car je n’ai pas le temps en ce moment”

“Non, je pense que cette collaboration ne va pas fonctionner entre nous”

“Non, j’arrête ce type de contrat”.

La réponse, le “non”, c’est du relationnel. On choisit la réponse qui semble adaptée par rapport à l’interlocuteur. Si tu sens que le client risque de mal le prendre, tu peux simplement lui dire “Je ne peux pas en ce moment”. Mais au final, tu dis non pour lui et pour toi. Si tu ne sens pas à l’aise avec un client, ce n’est pas bénéfique pour lui.

Après, c’est rare que quelqu’un qui ne correspond pas à tes valeurs arrive sur ton site. Donc tu ne devrais pas attirer des clients dont tu ne veux pas.

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Les bonnes bases pour devenir freelance

 

  • Ne pas être dans une position de besoin par rapport à tes clients : ce sont EUX qui ont besoin de toi ;

 

    1. Développer un projet personnel (exemple : créer un produit ou service ou média, quelque chose qui t’enthousiasme ; pour Clémence, c’est un “bus magique”, un autobus transformé en cinébus et en studio de création, avec une chaîne YouTube pour les enfants). Ca t’aide à te faire remarquer. Montre aussi ton processus, comment tu as travaillé derrière.
    2. Faire une transition : être en agence puis commencer à avoir des clients en freelance. Quand tu sens que tu peux subvenir à tes besoins de base, tu peux passer en freelance à 100%.
    3. Bien comprendre le vrai besoin du client : s’il a besoin d’un “logo”, creuse, car peut-être qu’il a d’abord besoin de fignoler sa stratégie globale avant de décider s’il faut créer un logo.

 

  • Positionner ce que tu fais ;

 

  1. Te positionner comme un partenaire, agir de façon à ce que les clients aient confiance en toi (ne cherche pas à tout prix à les faire payer, n’accepte le contrat que lorsque tu penses que tu vas effectivement les aider par rapport à leur problématique ;
  2. Ne jamais baisser ses prix ;

 

Faut-il faire des projets gratuitement pour se créer un portfolio ?

Ne pas faire un projet complet gratuit. Facture-le dès le début.

Tu peux rendre de petits services gratuits à des associations ou à des gens qui n’ont pas de budget, mais pas à une entreprise rentable.

Si tu fais une prestation gratuitement, fais une facture pour montrer combien coûte cette prestation et que tu le fais gratuitement.

Comment déterminer ses prix en tant que graphiste freelance qui débute ?

“Il y a mille façons, et pas de méthode parfaite”

Avant de choisir la méthode de facturation, il te faut calculer tes coûts et le minimum pour pouvoir vivre. Multiplie par 2 ou 3 pour compter les impôts. Ajoute un budget “investissement” et “développement” pour pouvoir investir dans ton entreprise (ex : fond de roulement pour embaucher des gens en freelance, organisation de conférences, formations…).

Ensuite, il existe au moins 5 façons de facturer et déterminer ses prix :

  1. Facturer à l’heure : tu sais que tu factures chaque seconde que tu passes pour ton client. S’il est pénible et te fait recommencer, tu le factures. Mais, en même temps, il essaye de te presser et ça crée une tension. Pas la meilleure option sauf pour un client long terme pour qui tu travailles tous les mois (car tu ne veux pas refaire un devis chaque mois).
  2. Facturation “bundle” : facturer 20h d’un coup par exemple. 
  3. Facturation à la prestation (forfait) : il faut vraiment cadrer : nombre de corrections que tu autorises, nombre de propositions que tu fais. Il faut une communication claire et fluide avec client.
  4. Facturer selon la valeur apportée au client. Par exemple, dans l’architecture, on connaît le budget global de construction. On prend un pourcentage de l’équivalent de la construction (exemple : 10%).
  5. Droits d’auteur : percevoir une rémunération dans le temps, pour le logo d’une marque, ou des photos.
  6. Par rapport à la concurrence : Clémence ne le recommande pas car si tu es spécialisé, tu te crées une expertise et tu peux facturer le montant que tu veux. Si le client te veut, il te paiera. Tu seras toujours en concurrence avec des personnes très peu chères, voire gratuites (le cousin qui sait utiliser Photoshop), donc tu es perdant si tu te positionnes sur le prix.

Comment faire une bonne transition du salariat vers le freelancing ?

“Je ne recommanderais pas aux gens de partir sans clients en poche et sans trésorerie. La trésorerie et les clients, c’est ce qui te permet de ne pas te sentir dans le besoin.”

Comment devenir Nomade avec son activité de Graphiste Freelance ?

Avoir des clients avant de partir

Clémence recommande fortement de devenir freelance sédentaire avant de devenir nomade. Ou, dit autrement, d’avoir des clients avant de partir.

Sinon, on risque d’avoir ce stress de devoir chercher des clients (et donc de ne pas profiter de son voyage).

Clémence relativise : ça dépend de la personnalité. Quelqu’un qui est capable de se faire des contacts facilement peut plus aisément partir sans rien et monter son business sur la route.

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Etre conscient(e) des difficultés liées au voyage

La première expérience qui combine freelancing et voyage s’avère intense, compliquée et stressante pour Clémence. Voici quelques difficultés que tu pourrais toi aussi rencontrer en voyage.

Cueillette de pomme + freelance = intense !

Clémence part en Australie en van, avec une amie. Elle a envie de vivre l’expérience “cueillette de pomme”. Après dix heures dans les champs la journée, elle s’occupe de ses clients sur son activité de freelance.

Clients à l’autre bout du monde

C’est compliqué. Ses clients sont à l’autre bout du monde. Elle doit donc soit se lever très tôt le matin pour leur parler, soit veiller tard le soir.

Rythme de voyage intense

Le rythme de voyage est intense. Clémence utilise le temps des longs trajets pour travailler, pendant que Muriel, sa compagne de voyage, conduit.

Parfois, elles se posent quand même un mois quelque part pour que Clémence puisse s’occuper de ses clients.

Peu de 3G dans le bush australien

En Australie, il n’y a pas Internet partout. Parfois, Clémence devait envoyer un document à un client alors qu’elle était au milieu du désert sans 3G. Elle devait alors faire 200km pour arriver à un endroit avec Wifi.

Et même arrivée là-bas, le Wifi n’était pas toujours assez bon et le document ne passait pas toujours. Sans compter que le prix des gigaoctets d’internet était cher.

Voyager apprend à s’organiser et gérer son stress

Clémence relativise l’expérience : toute cette situation lui a appris à bien s’organiser, à planifier, à réfléchir aux besoins de son client (avoir du Wifi quand il faut envoyer des documents), à gérer le stress.

En revenant dans un endroit calme comme le Canada, son quotidien de freelance lui a paru bien plus facile et serein.

Qui peut devenir freelance graphiste ?

Intérêt pour le graphisme : A partir du moment où tu as un intérêt pour le milieu et te dis “est-ce que je pourrais le devenir”, c’est bon signe.

Si tu sais dessiner c’est mieux mais ce n’est pas indispensable. Dessiner, ça s’apprend.

Curiosité : il faut être ouvert à lire plein de choses, pas juste dans le domaine de l’image. Tu peux te renseigner sur plein d’autres domaines pour te nourrir.

Avoir envie d’aider les autres, de faire grandir leurs projets. Car tu vas communiquer sur ces projets.

Etre méticuleux : C’est surtout important pour l’imprimé, car une fois sortie des presses, c’est là pour toujours. Mais il y a toutes les personnalités en graphisme (les très organisées ou en “bordel organisé”).

Clémence recommande de faire le test Adobe pour savoir lequel des 8 profils de créativité tu es, et comprendre comment tu fonctionnes, pour pouvoir mieux t’organiser.

“Sur le côté freelance, si tu as peur de prendre tes responsabilités, n’y vas pas”

“Mais je pense que tu le sens si tu as envie d’être à ton compte, quand tu n’es pas heureux en tant que salarié. Rien ne t’empêche d’être freelance à côté de ton travail pour voir si tu as envie de le faire.”

En résumé, pour ceux qui veulent se lancer comme Freelances + Graphistes + Nomades ?

Le résumé des conseils principaux de Clémence pour ceux qui veulent devenir graphistes freelances nomades :

Forme-toi tout le temps.

Crée-toi un réseau de partenaires, avec des gens que tu apprécies, dont tu aimes le travail, qui t’intéressent.Crée un projet personnel fort, qui te ressemble, car c’est ta plus grosse vitrine et va te permettre d’obtenir des clients.

Où retrouver Clémence ?

Sur son blog Voyage en Roue Libre. Tu peux y télécharger son guide pour bien démarrer et booster ta carrière de créateur.

Sur Youtube, où elle transforme un autobus scolaire en studio création et cinébus, et  partage des conseils pour aider les créateurs.

Sur son podcast, où des créateurs parlent de comment débuter.

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Photo de couverture : Josefa nDiaz on Unsplash

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